Conen de Saint-Luc

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Toussaint François-Joseph Conen de Saint-Luc est un religieux français, né à Redon en 1724 et décédé à Quimper le soir du 30 septembre 1790 [1].

Il fut le dernier évêque de Cornouaille, du 29 août 1773 jusqu'à sa mort.

Sommaire

[modifier] Sa famille

Mgr Conen de Saint-Luc est le frère de Gilles Conen de Saint-Luc, né en 1721, conseiller au parlement de Bretagne. Gilles épousa en 1758 Françoise-Marie du Bot, née en 1743. Les Saint-Luc habitent Rennes où naissent sept enfants, dont l'un meurt en bas âge. L'aînée, Victoire, naquit en 1761. Gilles se retire dans ses terres, au manoir du Bot [2] à Pont-de-Buis-les-Quimerch où Mgr vient de temps en temps y séjourner. En octobre 1793, l'ancien président à mortier, son épouse et Victoire sont arrêtés et emprisonnés à Carhaix, transférés à Quimper puis à Paris. Ils sont condamnés à mort le 19 juillet 1794 et guillotinés. Victoire a fait montre jusqu'à la fin d'un noble courage.

Leur fils Ange, débarqué à Quiberon avec les émigrés en 1795, est fusillé à Vannes.

Athanase, officier de marine, après avoir émigré, entre en France sous le Consulat. Royaliste, il n'agit cependant pas contre l'Empire. Il sera membre du conseil général. Nommé préfet du Finistère par Louis XVIII, il n'a que le temps de révoquer quelques maires quand revient Napoléon Bonaparte. Il démissionne, refusant de prêter serment à l'usurpateur. Au retour du roi, il est nommé préfet... des Côtes-du-Nord, maintenant Côtes-d'Armor. Il sera encore préfet du Loir-et-Cher, puis député des Côtes-du-Nord. Le comte de Saint-Luc se retire en son manoir du Bot où il s'éteint en 1844.

Les Conen, seigneurs de Saint-Luc, portaient : "Coupé cousu d'argent sur or, à un lion de l'un sur l'autre, couronné de gueules"[3].

[modifier] Le dernier évêque de Cornouaille

Lorsqu'arriva à l'évêché de Quimper [4] la signification de la Constitution civile du clergé, Mgr de Saint-Luc était gravement malade et alité. Il reçut la notification le 26 septembre 1790, son chapitre canonial le 28. Les chanoines, les prêtres Bernetz et Mauduit, les vicaires et l'archidiacre l'Archantel s'empressèrent au chevet de leur évêque qui, moribond, ne put signer la protestation par laquelle ils s'inscrivaient contre la suppression de leurs droits. Le 25 septembre, quand ils sortirent de leur salle capitulaire pour aller au palais de l'évêque, les chanoines prirent conscience que les événements qui se passaient dans le diocèse et sous leurs yeux n'étaient pas de simples remous et n'auguraient rien de positif pour leur statut [5]: des maçons avaient commencé à détruire les armoiries des anciens évêques qui se trouvaient sur les murs de l'évêché [6]. Ce fut à Quimper qu'eut lieu la première élection d'un évêque selon les nouvelles dispositions [7]

Les funérailles du dernier évêque de Cornouaille eurent lieu le 5 octobre dans une chapelle tendue de noir et qu'illuminaient mille bougies. Le corps de l'évêque fut inhumé initialement au seuil de la cathédrale et se trouve depuis 1884 dans un enfeu placé vis-à-vis celui de René du Louët. Un vitrail offert en 1870 par le petit-neveu de l'évêque le surplombe. L'on voit le prélat remettant au pape Pie VI la protestation sus-mentionnée. La scène est purement imaginaire [8]. Elle se situe à Quimper (dont les flèches sont les flèches de la cathédrale sont anachroniques) et non à Rome [9].

Peu après son décès, l'administration du département organisa la nomination d'un nouvel évêque suivant les nouvelles règles, dans un climat de forte résistance de la part du clergé et de la population sur le Finistère et dans toute la Bretagne. Ce fut Louis-Alexandre Expilly de La Poipe qui fut choisi, après de multiples incidents et un scrutin douteux.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Articles externes

[modifier] Notes et références

  1. Armand du Chatellier - Histoire de la Révolution en Bretagne.
  2. Manoir du Bot [1]
  3. Armorial général de France - Bretagne - Charles René d'Hozier - Edit de novembre 1696.
  4. Voir : Palais des évêques [2]
  5. La Révolution à Quimper [3]
  6. Un grand nombre de prêtres s'embarqua à Bénodet pour passer en Espagne.
  7. "La Bretagne dans la Révolution française : une passion déçue" de Joseph Martray, 1985.
  8. Mais néanmoins conforme à ce qu'elle représente : le refus d'accepter la Constitution civile du clergé.
  9. Voir ici le vitrail refusé [4]