Conclave de 1958

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Le conclave de 1958 a élu le pape Jean XXIII en remplacement de Pie XII.

[modifier] L'élection de Jean XXIII

Le règne de Pie XII avait été très long (19 ans), et marqué par une centralisation progressive du pouvoir. Les cardinaux souhaitaient donc à la fois une rupture avec le style de gouvernement imposé par feu Pie XII, et marquer un temps de réflexion face aux changements amorcés dans l'Église.

Après trois jours de conclave et dix tours de scrutin infructueux, Roncalli apparut comme un pape de transition idéal. Habile diplomate, francophile, il était d'origine modeste, chérissait son activité pastorale et faisait preuve d'un tempérament bonhomme. Il fut donc élu pape le 28 octobre 1958. Il choisit le nom de Jean XXIII (Ioannes XXIII), nom déjà porté par un antipape au moment du Grand Schisme d'Occident. Il fut couronné le 4 novembre.

Dès le début de son pontificat, Jean XXIII mit l'accent sur l'aspect pastoral de sa charge ; c'est ainsi qu'il fut le premier, depuis Pie IX, à quitter le Vatican après son élection, ce qui lui permit d'assumer pleinement son titre d'évêque de Rome, souvent négligé par ses prédécesseurs. Il prit solennellement possession de la basilique Saint-Jean du Latran et visita les paroisses romaines.

Chapelle Sixtine, lieu du conclave de 1958
Chapelle Sixtine, lieu du conclave de 1958

[modifier] Polémiques sur le conclave

Une théorie émise par des adversaires des réformes inspirées par Jean XXIII a avancé que ce pape aurait été en réalité un antipape[1] et que le vrai pape aurait été le cardinal Giuseppe Siri, élu au conclave 1958, ce qui expliquerait les incertitudes au sujet de la couleur de la fumée.

On aurait prétendu que le cardinal Siri avait effectivement été élu au troisième tour lors de ce conclave : il est indiscutable que Radio Vatican au vu de la fumée apparemment blanche, avait conclu qu'un pape avait été élu au troisième tour et l’avait même annoncé, disant aux auditeurs « la fumée est blanche... Cela ne fait pas de doute. Un pape a été élu. » À dix-huit heures au troisième tour la fumée blanche est apparue, et le public a été alerté ; les Gardes suisses se sont réunis pour rendre solennellement hommage au nouveau pontife romain, avant de devoir se retirer.

Le cardinal Siri aurait choisi le nom de Grégoire XVII et se préparait à apparaître au balcon, mais fut obligé de se retirer : il aurait en effet été informé que son élection serait suivie de pogroms anti-catholiques dans le Bloc soviétique. Plutôt que de mettre en danger la vie des Catholiques en URSS et ailleurs, le cardinal Siri aurait alors répondu « Non accepto » (je n'accepte pas [la papauté].)

Le cardinal Siri n'a jamais rien dit, soit pour confirmer soit pour infirmer la rumeur, se contentant de préciser dans une interview en 1986 « Je suis lié par le secret. Ce secret est horrible. Je pourrais écrire des livres sur les différents conclaves. Il s’y est passé des choses très graves. Mais je ne peux rien dire. » Il convient tout de même de noter qu’il a repoussé le sédévacantisme et a ouvertement reconnu Jean XXIII et ses successeurs comme papes légitimes.

Plusieurs prêtres, ainsi que le père Malachi Martin, prétendirent toujours qu’ils avaient été informés de la décision de Siri de changer d’avis et de renoncer à la papauté.

[modifier] Bibliographie

  • Département d’État américain, note secrète, "John XXIII," date : 20 novembre 1958, déclassée le 11 novembre, Paul L. Williams, The Vatican Exposed (Amherst, NY: Prometheus Books, 2003), pp. 90-92.
  • The Tablet, 1er novembre 1958
  • Département d’État américain, note secrète, "Cardinal Siri," date : 10 avril 1961, 1994, William, "'Op. Cit pp.90-92.
  • Malachi Martin, The Keys of this Blood (New York, NY: Touchstone, 1991) pp. 607-608.
  • Louis Hubert Remy, "Le pape : serait-ce le Cardinal Siri?" (1986) publié dans “The Sangre de Cristo Newsnotes” - No. 55 - Décembre 1987.