Claude Sylvestre Colaud

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Claude Sylvestre Colaud
Origine : France France
Hommage : nom gravé sous l'Arc de triomphe de l'Étoile

Claude Sylvestre Colaud, né à Briançon le 11 décembre 1754, mort à Paris le 3 décembre 1819, est un général français sous la Révolution française et le premier empire.


[modifier] Biographie

Fils d'un négociant de Briançon (Hautes-Alpes), il naquit dans cette ville le 11 décembre 1754.

Il passa les premières années de son enfance en Corse, où son père avait transporté son commerce. Après avoir fait ses études au collège de la Ciotat, le jeune Colaud s'engagea dans un régiment de dragons à l'âge de 17 ans. Il était lieutenant aux chasseurs d'Alsace au commencement de la Révolution française.

Nommé capitaine en 1792, Kellermann, qui appréciait déjà ses brillantes dispositions pour la carrière des armes, le prit auprès de lui comme aide-de-camp. Son premier exploit dans cette campagne lui valut le grade de colonel du 20e Régiment de Chasseurs à Cheval.

Devenu peu de temps après général de brigade, il combattit sur la frontière du Nord, sous les généraux de Dampierre, Lamarche, Larcher. Lorsque les troupes de la coalition forcèrent le camp de Famars, le 23 mai 1793, Colaud commandait le corps des flanqueurs de gauche à l'abbaye d'Harmont. Il courut de grands périls dans cette journée ; pressé, enveloppé par les ennemis, on le somma plusieurs fois de se rendre. Il ne répondit à cette sommation que par un redoublement de valeur, parvint à couvrir la retraite de l'armée, et effectua paisiblement la sienne sur Bouchain. Le général Lamarche se plut à rendre hommage à ses talents, à sa rare intrépidité, et avoua que le salut des troupes était dû à l'habileté de ses manœuvres.

Il couvrit encore la marche rétrograde qui suivit la perte de Valenciennes et la déroute du camp de César.

A la bataille d'Hondschoote, où il fit des prodiges de valeur, Colaud fut dangereusement blessé d'un coup de biscaïen. Le grade de général de division fut la récompense de ce dernier exploit. Aussitôt après son rétablissement, il se rendit à Toulon, où il réduisit les insurgés qui s'étaient emparés des armes de l'arsenal. Il rejoignit ensuite l'armée du Nord, aux ordres du général Pichegru, passa à l'armée de la Moselle, dont l'avant-garde lui fut confiée, coopéra puissamment à la prise de Trêves, s'empara des redoutes de Trubach, battit les Prussiens, les contraignit à repasser promptement la Nahe, et alla former le blocus de Mayence. Pichegru venait de quitter le commandement de Paris pour se rendre à l'armée du Rhin, lorsque le Comité de salut public invita Colaud à le remplacer. Ce général s'y refusa. En 1797, il se signala de nouveau à la bataille de Siegberg, livrée par le général Kléber. Le ministre lui écrivit à cette occasion : « C'est à vos dispositions sages et promptement exécutées qu'on est redevable des succès obtenus à la bataille de Siegberg: le Directoire en est instruit, et vous en témoigne sa satisfaction particulière. »

Au combat d'Amberg , au blocus de Mayence, à celui d'Ehrenbreitstein, le général Colaud donna de nouvelles preuves de sa valeur.

Appelé au commandement de la Belgique en 1798, il réprima par son énergie et l'activité de ses mesures l'insurrection qui venait d'éclater parmi les habitants de ce pays, nouvellement réuni à la République française. Bernadotte commandait le blocus de Philisbourg, lorsqu'il reçut l'ordre d'aller le remplacer.

Deux ans après, il contribua au succès de la bataille de Hohenlinden. Le premier Consul le présenta comme candidat au Sénat conservateur, le 9 janvier 1801. Reçu au nombre de ses membres, le 13 février suivant, le général Colaud fit partie, en 1805, de la députation chargée d'aller complimenter l'Empereur sur ses victoires. Immédiatement après, il quitta la toge sénatoriale pour aller commander les troupes françaises, sous Louis-Napoléon Bonaparte, en Hollande.

De retour à Paris, il n'y fit qu'un séjour de courte durée. Après la campagne de Vienne, pendant laquelle il combattit avec distinction, il se rendit à Anvers, le 11 août 1809, pour prendre le commandement de cette ville, lorsque Flessingue tomba au pouvoir des Anglais. A partir de cette époque, le général Colaud sembla faire cause commune avec le parti qui, dans le Sénat, protestait contre les vues ambitieuses de Napoléon Ier. On lui attribue même quelques propos pleins d'aigreur et d'amertume contre ce monarque. Il fut un des premiers à voter sa déchéance.

Nommé pair de France le 4 juin 1814, chevalier de Saint-Louis le 27 du même mois, ce général se tint éloigné des affaires publiques pendant les Cent-Jours. Après le second retour du roi, il rentra à la Chambre des pairs, où il plaida chaleureusement la cause du maréchal Ney. Colaud mourut à Paris le 3 décembre 1819. Il fut inhumé au Cimetière du Père-Lachaise dans la 28ème division.

[modifier] Sources, références et notes

[modifier] Liens externes