Dragon (militaire)

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Statue de dragon sur l'Arc de triomphe du Carousel dans les jardins des Tuilleries - Louvre
Statue de dragon sur l'Arc de triomphe du Carousel dans les jardins des Tuilleries - Louvre

Le terme dragon désigne des militaires se déplaçant à cheval mais combattant à pied. Les premiers exemples de telles unités remontent à l'Antiquité avec les dimaques d'Alexandre le Grand ou les Alamans.

Sommaire

[modifier] Origine du nom

Plusieurs hypothèses existent sur l'origine du terme dragon.

Au Moyen Âge, les dragons étant considéré comme le symbole de la puissance et de la vaillance, deux qualités qui le rendent quasiment invulnérable. C'est ce qui explique en partie que de nombreux chevaliers l'aient placés dans leurs armoiries. Dans les récits médiévaux des Chevaliers de la Table Ronde, l'étendard du roi Arthur est orné d'un dragon volant.

Au XVIe siècle, un corps de troupe adopta un dragon sur son étendard. C'est sans doute pour cette raison que le terme dragon a été utilisé pour désigner ces troupes. Cette hypothèse a été retenue par Voltaire et Littré, avec cependant quelques variantes.

Une autre hypothèse sur l'origine du terme dragon a été développé par le capitaine Choppin, dans son Histoire des dragons, parue en 1893. Selon ce dernier, le surnom dragon a été donné à Guillaume de Gomiécourt, seigneur de Wailly au XIIe siècle et ennemi acharné des Anglais, par Henri Ier. Plus tard, son fils, Raoul Dragon de Gomiécourt, leva une troupe de soldats combattant à pied et à cheval. Ces derniers se livrant au pillage et au carnage furent appelés Dragons comme leur chef.

Une autre théorie dit que le terme dragon viendrait d'un type d'arquebuse du même nom, utilisé par des troupes de la Renaissance. On situe d'ailleurs sous le règne d'Henri II l'apparition du nom « dragon » qui désignait à l'époque les arquebusiers à cheval, corps créé par le maréchal de Brissac pour servir dans l'armée du Piémont. Mais bien que séduisante, cette hypothèse se heurte au fait qu'aucune arme à feu portative n'ait été désignée par le terme dragon en France — un mousquet portait ce nom en Angleterre — et que les récits des chroniqueurs militaires de l'époque ne font aucune allusion à la présence de dragons sur les étendards de la troupe du maréchal de Brissac.

Certains ont alors avancé que l'origine du terme dragons serait en fait une déformation du mot allemand Trager. En effet, en 1524, les hommes du corps des arquebusiers à cheval de l'armée du Piémont étaient à deux par cheval : un cavalier qui dirigeait l'animal et un tireur avec une arquebuse. Quand ce dernier, ayant mis pied à terre pour combattre voulait remonter à cheval pour se replier ou pour poursuivre l'ennemi, il appelait son cavalier. Or, si les tireurs étaient majoritairement originaire du Pays Basque, les cavaliers étaient quant à eux des mercenaires étrangers, venant le plus souvent d'Allemagne. Les tireurs appelaient donc ces derniers par le mot allemand Trager. On peut penser que, avec l'usage, ce mot ait été déformé à force d'être mal entendu et mal répété et qu'il se soit transformé en Dragon.

Enfin, le comte de Chesnel pense, quant à lui, que les dragons descendraient des drageons, mot qui signifie « rejeton » car les dragons étaient considérés comme étant les rejetons de l'infanterie.

[modifier] Histoire

Gustave II Adolphe de Suède au XVIIe siècle développe dans son armée ce type de troupes. Le dragon est alors armé d'un sabre, d'une hache et d'un fusil. Il combat essentiellement à pied mais se déplace à cheval. La plupart des armées européennes imitent ce souverain. Tout au long du XVIIIe siècle le caractère d'infanterie des dragons s'atténue pour finalement disparaître. Ainsi sous Napoléon Ier les dragons français sont assimilés à de la cavalerie légère puis lourde, et à de rares exceptions près ne combattent plus qu'à cheval.

La France crée de nombreux régiments de dragons. Les dragons étaient à la fois un corps d'infanterie et de cavalerie. En 1678, Michel Le Tellier, marquis de Louvois, ministre de la Guerre, porte à quatorze le nombre des régiments de dragons avec un effectif de plus de dix mille hommes. Ces derniers, sous Louis XIV, sont envoyés dans les Cévennes et en Normandie afin de contraindre les protestants à se convertir « pacifiquement » (les dragons étaient logés chez l'habitant), d'où le nom de dragonnades. Sous Napoléon Ier les régiments de dragons servent essentiellement en Espagne.

Durant la guerre de Sécession, les deux belligérants utilisent leur cavalerie comme unité de reconnaissance et comme unité d'infanterie montée.

L'armée française conserve encore des unités de dragons mais avec la mécanisation du XXe siècle ces derniers combattent à bord de chars. Enfin, dans la deuxième moitié de ce siècle, le 13e régiment de dragons parachutistes est en fait un régiment de forces spéciales, spécialisé dans le renseignement en profondeur.

Dans l'armée suisse, les unités de dragons ont été supprimées au début des années 1970. Le 5 décembre 1972, le Conseil national décide d'abolir les formations de cavalerie dans l'armée par 91 voix contre 71. Les unités sont reconverties en unités de grenadiers de chars [1].

[modifier] Régiments français de dragons

Dans l'armée française, le vert est la couleur de tradition des dragons.

[modifier] Régiments existants

[modifier] Régiments dissous

[modifier] Notes et références

  1. Dragons toujours en selle, Editions Imprimerie Centrale, Neuchâtel (1974)

[modifier] Voir aussi

Drapeaux du 5e régiment de dragons