Clara Bonaldi

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Clara Bonaldi, née le le 9 mai 1937 à Dombasle-sur-Meurthe et décédée le 24 novembre 2006 à Paris, était une violoniste française.


Clara Bonaldi commence à l’âge de six ans l’étude du violon dans la ville de Gray (Haute-Saône). Devant ses dons et progrès rapides, son professeur décide de l’envoyer au conservatoire de Nancy dans la classe de Vital Lahana, avec lequel elle a toujours conservé des relations amicales. Elle y obtient bientôt un premier prix. Parmi les membres du jury figure le violoniste René Benedetti qui exprime le désir de l’accueillir dans sa classe au Conservatoire National Supérieur de Paris. Elle y suit également les cours de musique de chambre dans la classe du célèbre quartettiste Joseph Calvet, et elle forme un duo avec la pianiste Sylvaine Billier.

Joseph Calvet leur conseille de se présenter au concours international de Munich. En 1963, elles y remportent un premier prix très marquant avec, entre autre, une interprétation impressionnante de la deuxième sonate de Béla Bartók. Ce prix marque le début d’une carrière internationale et permet la réalisation de leur premier disque consacré aux sonates n°1 et 2 de Robert Schumann. Suit un autre microsillon comportant les deux sonates de Béla Bartók. Ces disques sont accueillis avec enthousiasme par la presse étrangère et française, avec notamment un élogieux article signé Maurice Fleuret.

Clara Bonaldi poursuit ses activités de musique de chambre avec Sylvaine Billier, puis Noël Lee. Elle joue également au festival de Besançon, avec le pianiste Claude Helfer, une œuvre très marquante du compositeur Iannis Xenakis : « Dikhthas ». Mais elle joue aussi en soliste avec orchestre sous la direction de chefs tels que Jean-Pierre Jacquillat, Armin Jordan, Piero Gamba, José Serebrier, André Girard et Jean Martinon.

En 1980, elle est invitée pour une très importante tournée de plus de vingt concerts en Australie où elle joue dans les principales villes, la « Symphonie Espagnole » d’Édouard Lalo.

Sa discographie, outre les sonates de Robert Schumann et de Béla Bartók, comporte les œuvres de musique de chambre de Maurice Ravel avec Noël Lee et Yvan Chifoleau, l’intégrale de l’œuvre pour violon et piano de Joaquín Turina avec la pianiste Ester Pinéda, trois mouvements pour violon et orgue de Jehan Alain, puis une œuvre écrite pour elle par Claude Ballif, « Haut les Rêves », hommage à Gaston Bachelard, avec l’orchestre philharmonique de Radio France sous la direction de Michel Tabachnik. De Claude Ballif, elle a également interprété sur disque la sonate pour violon et piano. Citons enfin, dans sa discographie, quatre sonates d’Albinoni avec Luciano Sgrizzi, les deux sonates pour violon et piano de Gabriel Fauré, la suite italienne de Igor Stravinsky et l’intégrale des œuvres pour violon et piano de Franz Schubert.

Parmi ses grands succès de concerts, rappelons son interprétation avec l’orchestre de Richmond (Virginie) du « Poème » de Ernest Chausson et de « Tzigane » de Maurice Ravel.

Elle a créé à Paris à la Maison de Radio France « Expressioni Varianti » du compositeur polonais Tadeusz Baird, qu’elle a ensuite repris avec l’orchestre de Brême dirigé par Otmar Macha.

Elle a également consacré une partie de son temps à l’enseignement au Conservatoire National Supérieur de Versailles, formant ainsi de nombreux émules dont le talentueux Julien Dieudegard. 





"Dans notre univers terriblement sauvage, la modestie d’un talent est la «pire» des qualités que puisse posséder un musicien. Et pourtant, c’est celle par laquelle tout peut passer : le message de l’interprète, le message pédagogique, le message du cœur. Tous ces messages, Clara Bonaldi nous les a transmis et elle en avait beaucoup d’autres à faire passer, mais la maladie en a décidé autrement. Comment oublier ce sourire qui illuminait son visage et qui passait toujours dans «sa» musique, car la musique qu’elle jouait, c’était un peu la sienne tant elle savait s’y investir. Mais pas la sienne au sens des interprètes qui détournent la musique à leur profit. C’était la sienne parce qu’elle nous emmenait dans un univers souvent mal connu en nous disant : «Quelle belle découverte j’ai fait, partageons là ensemble». Découvertes qui s’appelaient aussi bien Francœur que Ballif, Paganini que Jehan Alain. Rarement seule en scène ou devant l’orchestre, elle préférait partager les délices de la musique de chambre avec des amis musiciens, Sylvaine Billier, Luciano Sgrizzi ou Noël Lee. Et à la ville, elle a partagé un magnifique parcours avec son mari, Bernard Bonaldi, toujours tournés vers les autres pour faire connaître de nouveaux talents et maintenir un sens de l’amitié musicale qui nous manque déjà."

Alain Pâris. 2006