Christine Mital

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Christine Mital, née le 24 avril 1946 à Lyon, et décédée le 26 janvier 2006 d'une crise cardiaque à Paris à l'âge de 59 ans, est une journaliste, rédactrice en chef au Nouvel Observateur et conseillère de la rédaction du magazine Challenges.

Elle fut une personnalité majeure de la presse économique en France.

Sommaire

[modifier] Parcours

Licenciée d'histoire et de géographie à Lyon, diplômée de l'Institut d'études politiques de Paris et de l'université Stanford aux États-Unis, Christine Mital avait débuté dans le journalisme en 1971 au quotidien France-Soir.

Elle avait travaillé ensuite aux Informations (1973), au Nouvel Economiste (1974-79, devenant chef du service social en 1976) et à L'Expansion (1979-1987). Elle passera au Monde de 1987 à 1989, avant de revenir à L'Expansion en 1990. Elle y est rédactrice en chef puis directrice adjointe de la rédaction.

Elle a ensuite travaillé pour Le Nouvel Observateur, où elle était rédactrice en chef depuis 2000. Elle était en charge des Dossiers.

[modifier] Journalisme

Christine Mital signait un "journal à quatre mains" dans Challenges avec le journaliste Airy Routier, dont le dernier est paru jeudi. Pour son confrère Airy Routier, "elle avait introduit du concret dans l'économie, le souci du consommateur. Elle a été la première à défricher les rapports humains dans ce domaine".

Selon la revue spécialisée "Stratégies" (numéro du 1er décembre 2000), c'est elle qui avait tenu la plume de Jean-Marie Messier, l'ancien PDG de Vivendi, à l'occasion de la parution en 2000 du livre "J6M.com". Edité en Livre de Poche et vendu, semble-t-il, à plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires, cet ouvrage avait, selon "Stratégies, "beaucoup fait pour humaniser Messier et légitimer son projet de création de Vivendi Universal.

[modifier] Littérature

Elle était l'auteur de plusieurs ouvrages: "Monsieur Ni Ni : l'économie selon Jospin" (2002) avec Erik Izraelewicz et récemment "Une jeune fille: Journal (1939-1944)" de Denise Domenach-Lallich, 80 ans, livre à deux voix, témoignant de sa rencontre et de son coup de cœur pour cette femme, sœur de Jean-Marie Domenach engagée dans la Résistance.

[modifier] Hommage

par Laurent Joffrin¹

ELLE avait le culte du journalisme et quand une affaire sollicitait son talent, elle en incarnait l’esprit même. Curiosité déployée, carnet d’adresses en bataille, téléphone braqué sur Paris, elle montrait un acharnement dans l’investigation économique, terrain de prédilection, qui la rendait plus rapide que tous dans la mise à jour des ressorts cachés d’une OPA, des méandres d’une fusion, des dessous d’un conflit industriel. Rédactrice en chef, elle consacrait aux sujets qui lui paraissaient forts un trésor d’enthousiasme, une fébrilité conquérante, une éloquence sonore qui obligeait à réagir. Elle était allergique aux blasés. Elle était de ceux qui font l’énergie d’un journal. Christine nous a quittés jeudi et nous restons interdits, désorientés, le cœur glacé. Un vide s’est installé dans notre rédaction, que nous regardons sans comprendre. Dure à la tâche, souriante à l’adversité, elle avait, une fois pour toutes, opposé au malheur sa passion professionnelle. Fille d’Antoine Riboud, elle en avait reçu la volonté de réussite en même temps que l’attention aux injustices du monde.

Elle connaissait comme sa poche les sommets de l’industrie et de la finance, corrigeait le cas échéant ce qu’on peut en dire de sommaire ou de caricatural, mais pour en dénoncer les fautes ou les errements, elle pouvait être d’une sévérité implacable. Après un brillant itinéraire dans le journalisme économique, elle avait voulu élargir le champ d’une curiosité sans limite. Elle s’intéressait autant à une toile de Bochko qu’au destin de Bill Gates ou à celui de Jean-Marie Messier, à la logique de la mondialisation financière autant qu’au sort oublié et héroïque d’une résistante lyonnaise. Attachée à l’Obs comme à une seconde famille, elle en était un des personnages, un des atouts, un des moteurs. Critique vis-à-vis du monde des affaires, raide dans ses choix rédactionnels, parfois peu soucieuse de diplomatie, elle démontrait en amitié une fidélité et une loyauté aussi fermes que sa volonté. La rédaction de l’Obs dit à sa famille sa peine et sa solidarité dans l’épreuve. La voix de Christine résonne encore dans nos cœurs, au-delà de l’étrange nouvelle. Sans doute a-t-elle rejoint le paradis des curieux et des enthousiastes. Celui des journalistes. L.J.

Laurent Joffrin¹ est directeur de la rédaction du Nouvel Observateur

[modifier] Divers

Christine Mital était la fille de l'industriel Antoine Riboud et la sœur de Franck Riboud, PDG de Danone. Christine Mital était mère de deux enfants, dont un était décédé il y a un an.

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie