Édouard Stern

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Édouard Stern est né le 18 octobre 1954 à Paris (France) et mort assassiné le 28 février 2005, à Genève (Suisse). Edouard Stern était, dans les années 1990, une figure en vue de la finance française. Il était cependant peu connu du grand public. Ce sont les circonstances de sa mort et leur écho dans les médias qui ont fait de lui un personnage public. Son corps a été retrouvé criblé de quatre balles.

Sommaire

[modifier] Biographie

Édouard Stern appartenait au gotha de la finance nationale et, dans une moindre mesure, internationale. Édouard Stern est né le 18 octobre 1954, à Paris, d'Antoine Jean Elie Stern, descendant d'une lignée de banquiers fondée au XIXe siècle à Francfort et de Christiane Laroche, ex-femme de Jean-Claude Servan-Schreiber. Diplômé de l'ESSEC, il se lance à 22 ans dans les affaires. Il sera d'abord administrateur de la banque familiale, puis dirigeant de celle-ci et enfin la revendra pour une somme qui portera le patrimoine de sa famille au rang de 38e fortune française. Il devient, en 1992, associé-gérant de la banque Lazard qu'il quitte en 1997 pour se consacrer à la gestion d'un fonds d'investissement: Investment Real Returns.

En 1983, Edouard Stern épouse Béatrice David-Weill, la fille aînée de Michel David-Weil, président de la banque Lazard. Il aura, avec elle, trois enfants et divorce en 1998.

Edouard Stern s'initie aux métiers de la finance en entrant, avant même la fin de ses études à l'ESSEC, dans la firme familiale. En 1979, plusieurs membres de sa famille viennent lui demander de prendre le contrôle de la banque familiale qui, dirigée par son père est proche de la faillite. Stern et son père ne s'adresseront plus la parole pendant près de quinze ans mais se réconcilieront peu avant la mort d'Antoine Stern.

Au cours de la décennie 80, il redresse la banque Stern, développe son activité dans la finance de marchés et les fusions-acquisitions. Il multiplie les raids : tentative sur la Compagnie générale des eaux pour le compte de Saint-Gobain, appui à Claude Bébéar pour prendre le contrôle de la Compagnie du Midi. En 1985, il revend la banque à des investisseurs Libanais. Cet événement sera le point de départ de sa réputation de financier hors pair, que l'on résume parfois en disant qu'il est le seul homme qui soit jamais parvenu à vendre la même banque deux fois. Derrière cette formule lapidaire se cache une clause du contrat de cession de 1985, qui lui permet de conserver la propriété de son patronyme. Aussitôt la transaction bouclée, il recrée une nouvelle structure, au nom voisin de l'ancienne, à l'activité similaire et à laquelle il amène beaucoup de ses anciens clients. Il vend cette seconde affaire en 1988, à la Société de Banques Suisses (absorbée elle-même depuis dans l'ensemble UBS) pour un prix estimé à 1,75 milliard de francs français. C'est alors que la fortune familiale des Stern atteint le 38e rang du classement national.

Beaucoup des opérations qu'il mène durant cette période sont des attaques comme on commence à les pratiquer à cette époque. Ce type d'opérations dites "hostiles" sont devenues monnaie courante mais elles ne l'étaient pas à l'époque, dans une France où beaucoup d'entreprises du secteur financier étaient nationalisées. Dans ce contexte, Edouard Stern a d'abord suscité le scandale et l'effroi, puis l'admiration, du monde financier hexagonal. Il a contribué à y introduire des pratiques qui lui ont permis de se hisser au niveau du marché mondial, mais l'ont aussi rendu plus dur et implacable. «Il faisait des vagues à Paris en lançant des raids sur des sociétés, brisant les règles implicites du capitalisme cosy à la française»[1]. Ce faisant, il a naturellement suscité quelques rancunes.

Claude Pierre-Brossolette puis Jean Peyrelevade et Philippe Jaffré feront partie des quelques grandes personnalités du monde des affaires qui seront d'abord les mentors d'Edouard Stern, puis ses proches collaborateurs, et resteront en relations régulières avec lui jusqu'à la fin[2]. D'autres personnalités, comme Alain Minc ou Lindsay Owen-Jones, sans avoir été jamais ses collaborateurs directs, entrent dans la catégorie des mentors et des relations proches nouées en cette époque d'ascension.

Edouard Stern a été tué à son domicile genevois de quatre balles, dont deux à la tête, le 28 février 2005. Le corps a été retrouvé le lendemain par le personnel de maison étendu sur son lit et revêtu d'une combinaison en latex du type de celles utilisées par les amateurs de jeux érotiques sado-masochistes. L'enquête menée par le juge suisse Michel-Alexandre Graber a immédiatement tourné son attention vers sa maîtresse, Cécile Brossard, qui a avoué quelques jours plus tard être l'auteur des coups de feu. Elle est, depuis, en détention préventive à la prison de Champ-Dollon et son procès devrait avoir lieu dans le courant de l'année 2008.

Edouard Stern a été enterré au cimetière israélite de Veyrier, près de Genève, selon ses dernières volontés.

[modifier] Controverses

L'éclairage porté par les médias sur le personnage d'Édouard Stern depuis le début de l'affaire a provoqué des controverses à plusieurs reprises. Certains, notamment les parents[3] et les amis de Stern, ont tendance à reprocher aux médias de manquer de respect à sa mémoire et de le représenter comme s'il était le coupable et non la victime. Plus récemment, le livre de deux journalistes suisses, Valérie Duby et Alain Jourdan (C.F. rubrique Bibliographie ci-dessous), a suscité de vives critiques, et a presque été interdit à la parution. Après une première décision allant dans ce sens, les tribunaux suisses ont finalement rejeté la plainte et le livre a pu paraître en septembre 2006.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] References

  1. The Wall Street Journal cité dans L'Express, 9 mai 2005
  2. Le Figaro, 4 mars 2005
  3. La Tribune de Genève, 8 avril 2005

[modifier] Bibliographie

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