Chemin boisné

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Le chemin boisné est une voie romaine allant de Périgueux à Saintes ou plutôt des cités antiques de Vesuna (Vésone) à Mediolanum Santonum.

Sommaire

[modifier] Historique

Elle aurait été entreprise sous le règne d'Auguste, et poursuivie au IIe siècle pour établir une liaison entre la façade atlantique, Saintes et la voie Domitienne. Car une liaison sud vers l'Italie était plus constamment praticable que par Lyon en franchissant les Alpes. Il est plausible qu'elle ait repris en tout ou partie une voie gauloise prééxistante. Son tracé figure sur la table de Peutinger.

Le nom de chemin boisné figure sur tous les cadastres et sur de nombreux documents médiévaux, dont une fois écrit chemin boyne dans un texte de 1297[1]. Boisné signifie borné ou remarquable par ses bornes. Il s'agit surement d'un bornage supplémentaire à celui habituel des bornes milliaires. Sans doute un bornage effectué par le comte d'Angoulême pour marquer l'emplacement du chemin. Charlemagne demandera la réparation des ponts et Louis le Pieux dans un capitulaire de 830 ordonne la réparation de douze ponts[2].

En effet les routes laissées sans entretien dès le Ve siècle étaient très détériorées et de nombreux ponts se trouvaient inutilisables.

[modifier] Itinéraire

Le chemin boisné quittait Périgueux par la porte Normande en suivant le tracé actuel de la route, puis s'en séparait en remontant vers le nord et en passant vers Chancelade, l'ancienne abbaye de Merlande puis Bussac. Il passait la Dronne à Port-d'Ambon, au sud de Creyssac, sur un pont ou par un gué. Son tracé n'est retrouvé que par les photographies aériennes : il suit en partie la D2 puis la D106. Entre la Pouge et les Pouzes il est surélevé.

Il entre en Charente en franchissant la Lizone par un gué, à Pas-de-Fontaine ou à Pas-Vieux, au bas du château de la Richardie, au nord de Gurat. Cette voie romaine traverse le département de la Charente sur 60 km et son tracé est parfaitement connu, car elle est nommée chemin boisné sur toutes les cartes. Son tracé est recouvert par la D23, passe au sud de Villebois-Lavalette, puis est repris par la D22, la D5 et à nouveau la D22 pour passer au nord de Voulgézac, puis au sud de Claix. Après la traversée de la N 10, elle est empruntée par le GR 4 et passe au sud de Châteauneuf-sur-Charente, sur la commune de Bouteville, et traverse Mainxe, puis Gensac-la-Pallue. De nombreuses villas romaines se sont construites le long de la voie, entre autres à Malaville, Bouteville et Nonaville[2].

Elle passe le à Port-de-Jappe sur la commune de Gimeux par un gué pavé. Le chemin boisné continue sur la rive gauche de la Charente par le tracé de la D147 jusqu'à la Charente-Maritime, Brives-sur-Charente, Courcoury puis Saintes où elle entrait par la Diconche[3],[2].

Une borne milliaire a été retrouvée à Vignérias. Elle est dédiée à l'empereur Florien dont le règne ne dura que deux mois, d'avril à juin 276. Les autres bornes sont de tous types.

[modifier] Notes et références de l'article

  1. Bulletin de la société archéologique de Charente, 1987, page76
  2. abc Histoire du chemin boisné, Marcel Prade,éditions la Péruse,ISBN 2-907588-38-9
  3. carte IGN

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes