Château de Peyrepertuse

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Le bas-château de Peyreperthuse au soleil couchant
Le bas-château de Peyreperthuse au soleil couchant

Le château de Peyrepertuse (en occitan Pèirapertusa) est un château cathare, bâti avant le XIe siècle. Il se trouve dans le département de l'Aude en région Languedoc-Roussillon.

Il est le centre du micro-pays et de l'ancienne seigneurie du Peyrepertusès (en occitan Pèirapertusés) qui veut dire Pierre percée[1].

Sommaire

[modifier] Géographie

Château de Peyrepertuse et son enceinte
Château de Peyrepertuse et son enceinte

Située sur la commune de Duilhac-sous-Peyrepertuse département de l'Aude en région Languedoc-Roussillon dans les Corbières. Il se trouve sur une crête rocheuse en haut d'une colline qui sépare Duilhac du village de Rouffiac-des-Corbières. Position stratégique qui permet à la fois de voir loin dans les différentes vallées qui l'entoure, de contrôler les cols ou de communiquer des signaux au château de Quéribus un peu plus au Sud.

La vue du château depuis Duilhac (au Sud) est impressionnante grâce à la falaise de 30 à 40 mètres sur laquelle le château est posé. L'entrée principale se trouve du côté Nord, mais à l'époque des Cathares un passage secret permettait après un chemin étroit derrière un gros éperon rocheux de rentrer dans le château par une échelle amovible. Aujourd'hui la poterne du passage secret est fermée mais le chemin est toujours là (le passage derrière l'éperon est génial !) et on peut terminer l'ascension par une voie d'escalade.

[modifier] Histoire

Vieux donjon du château
Vieux donjon du château

Le site a été occupé à l'époque romaine dès le début du premier siècle avant Jésus-Christ, comme l'ont montré des fouilles récentes. En 806 apparaissent les premières mentions du château dans l'Histoire. Il est alors catalan et s'appelle Pérapertusès. Il appartient au comte de Besalù, une petite ville située en Catalogne entre Figueras et Olot dans un texte en 1020

Il passe ensuite dans le comté de Barcelone, puis dans le vicomté de Narbonne. En 1162, le comte de Barcelone , Alphonse II, sépare la couronne d'Aragon formant le royaume d'Espagne. La situation est confuse dans cette région jusqu'à la signature du traité de Corbeil en 1258 laissant libre la Catalogne et le Languedoc. Il fixe aussi la frontière juste au sud du château de Peyrepertuse. Il est alors un poste avancé protégeant de l'Espagne.

A l'époque de la croisade contre les Albigeois, il est le fief de Guillaume de Peyrepertuse, excommunié en 1224. Ce dernier se soumet après l'échec du siège de Carcassonne, et le château devient une possession française en 1240. Saint-Louis décide de le renforcer et de lui ajouter une deuxième partie, le donjon "San Jordy", situé plus en hauteur sur la crête. Il devient l'une des forteresses royales protégeant la frontière contre l'Aragon puis l'Espagne jusqu'au XVIIe siècle.

Une garnison est maintenu jusqu'à la Révolution même si la citadelle n'avait plus trop de valeur depuis l'annexion du Roussillon en 1658. Elle sera ensuite abandonné et ses ruines subsistent jusqu'à aujourd'hui.

[modifier] De nos jours

Restes de la chapelle
Restes de la chapelle

Ses ruines accueillent aujourd'hui près de 100 000 visiteurs par an. Elles dominent de 800 m les vignobles de la région et le village de Duilhac (vignoble des Corbières).

On y accède par une route qui s'arrête juste en dessous de la falaise sur un parking, les visiteurs peuvent ensuite utiliser un chemin (environ un quart d'heure) pour faire le tour du château par l'Est et rentrer par l'entrée principale côté Nord. Même si le château est en ruine, la plupart des murs sont encore debouts, certaines pièces sont encore bien conservées (notamment la chapelle fortifiée dans le Bas-Château), et la vue de là-haut par beau temps vaut bien la peine d'y monter.

Pour les courageux et les randonneurs, un sentier de grande randonnée part du village de Duilhac (prendre la route du château sur quelques centaines de mètres avant de prendre à droite un petit chemin qui coupe les lacets). Il s'agit d'une variante du sentier cathare.

Par temps d'orage ou de grand vent, la montée est fortement déconseillée et souvent interdite pour protéger les visiteurs de la foudre et des glissades dangereuses dans l'escalier Saint-Louis, qui relie l'ancien château au donjon, déjà fort glissant par beau temps.

La falaise de calcaire est propice à l'escalade et les voies aboutissent toutes ou presque dans l'enceinte, au grand plaisir des grimpeurs qui terminent leur ascension sous le regard des touristes spectateurs.

[modifier] Description

Le château mesure 300 mètres de long et 60 mètres de large dans sa plus grande largeur. L'entrée se trouve au nord et tout le reste du château est inaccessible de part les falaises qu'il surplombe. Tout le château est entouré de remparts soigneusement accrochés en haut des à-pics. Mais la muraille de la partie nord plus accessible est plus imposante que celle de la partie sud qui est composée de pentes très abruptes. Il est composé de deux esplanades à l'est et à l'ouest. Celle de l'est est bordée d'une courtine de 120 mètres de long jalonnée par deux tours. On peut observer sur cette esplanade le château primitif du comte de Besalù et la chapelle du XIIe siècle[2]. Une ancienne citerne d'eau est visible près du château primitif.

Sur l'esplanade ouest se dresse le château plus récent perché sur le roc San-Jordy. Il fut construit sur l'ordre du roi Saint-Louis en 1242 pour renforcer la forteresse. Pour y accéder, un escalier dit de Saint-Louis assez vertigineux monte le long de la paroi du roc. Le "donjon de San-Jordy" est un château avec son propre système de défense capable de résister aux assaillants ayant réussi à accéder à la forteresse.

Le Château de Peyrepertuse, vu depuis la commune de Rouffiac-des-Corbières.
Le Château de Peyrepertuse, vu depuis la commune de Rouffiac-des-Corbières.

[modifier] Références et Bibliographie

  1. Châteaux fantastiques de Henri-Paul Eydoux, tome 1, page 39, chez Flammarion imprimé en 1969
  2. Châteaux fantastiques de Henri-Paul Eydoux, tome 1, page 44, chez Flammarion imprimé en 1969

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

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[modifier] Liens externes

Carte des châteaux cathares

42°52′14″N 2°33′26″E / 42.87056, 2.55722