Centre de vacances ou de loisirs

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Panneau de signalisation à Grenord, près de Chabanais, en Charente

Un centre de vacances ou de loisirs (CVL) était le nom donné en France à un séjour organisé pour accueillir des groupes d'enfants en période de vacances scolaires (cette appellation à été remplacé au 1er septembre 2007 par Accueil Collectif de Mineurs). Ils sont sous la tutelle du Ministère de la Jeunesse et des Sports et de la vie associative, et règlementés par une législation précise.

Sous cette appellation se regroupent deux types de structures accueillant des enfants et/ou adolescents :

  • Les Accueils de loisirs (anciens centres de loisirs sans hébergement), couramment appelés centres aérés ou CLSH.
  • Les Séjours de vacances (anciens centres de vacances), couramment appelés colonies de vacances ou camp de vacances, qui sont pour leur part des lieux d'herbergement.

Le CVL a cependant une existence juridique à part entière.

Sommaire

[modifier] Généralités

Tout mineur accueilli hors du domicile de ses parents jusqu'au quatrième degré ou de son tuteur est placé sous la protection des autorités publiques (Article L227-1 du code de l'action sociale et des familles). Les majeurs sont donc, à l'évidence, exclus de l'application de la règlementation en matière d'accueil collectif à caractère éducatif.

[modifier] Encadrement

L'équipe d'encadrement dans d'un CVL est dite pédagogique, et se décompose en deux principales branches l'équipe d'animation et l'équipe technique :

  • équipe d'animation : constituée d'un directeur titulaire du BAFD, et de plusieurs animateurs titulaires ou stagiaire du BAFA. De nombreux autres diplômes permettent également d'exercer la fonction d'animateur ou de directeur. Le nombre de personnes qui constituent cette équipe est dépendante d'un taux fixé par le Ministère de la Jeunesse et des Sports. Aujourd'hui en 2005, il est d'au moins 1 animateur pour 8 enfants pour la tranche des 2,5 à 6 ans, et de 1 pour 12 au delà. Accueil périscolaire : 1 pour 10 pour les moins de 6 ans, 1 pour 14 pour les plus de 6 ans
  • équipe technique : elle est constituée du cuisinier, de l'économe, du personnel d'entretien… Sa composition varie suivant les centres.

[modifier] Structures d'accueil

[modifier] L'accueil de loisirs

Le terme d'« accueil collectif de mineurs à caractére éducatif sans hébergement » a remplacé, en juillet 2006, le centre de loisirs (anciennement centre aéré et le patronage).

Il s'agit d'offrir aux enfants scolarisés (souvent de 2,5 à 17 ans) des loisirs de proximité. L'accueil de loisirs est soumis à la législation en vigueur quant à l'accueil et à l'encadrement des mineurs. Ils sont sous tutelle du ministère de la Jeunesse et des Sports et de la Protection maternelle et infantile (PMI) pour les moins de six ans.

L'action des Centres de loisirs s'intègre dans une démarche de complémentarité avec les autres espaces éducatifs que sont l'école et la famille. A ce titre, chaque directeur rédige avec son équipe un projet pédagogique dans lequel il va décliner ses objectifs, issus de l'éducation populaire.

[modifier] Le séjour de vacances

Le séjour de vacances désigne, depuis juillet 2006, ce qui est communément connu comme étant le centre de vacances ou la colonie de vacances. Il s'agit donc pour les organisateurs d'un séjour de vacances d'accueillir un ou plusieurs groupes d'enfant, généralement loin de leurs domiciles respectifs, dans un site possédant un lieu d'hébergement, afin de leur proposer des activités qu'ils auront précédemment choisis.

Les activités y sont diverses et variées, dépendente de la localisation de la structure et du projet pédagogique de l'équipe d'animation. On peut distinguer plusieurs types de séjours :

  • séjour fixe à thème culturel, scientifique ou artistique : exemple Séjour cirque pour les 10 à 14 ans.
  • séjour fixe multi-activité : exemple "Séjour activités nautiques en Corse pour les 14 à 18 ans"
  • séjour itinérant : exemple "Séjour itinérant en Grèce pour les 14 à 18 ans"

[modifier] Histoire des centres de vacances ou de loisirs

[modifier] Des origines confessionnelles des centres à vocation sanitaire

La France est probablement un des États où les loisirs collectifs de mineurs sont les plus structurés. Le phénomène des centres de vacances est vieux de plus d’un siècle et trouve son origine dans le secteur confessionnel. Vers le milieu du XIXe siècle, l’Église a été la première institution à prendre en charge et à organiser les loisirs collectifs. Elle s’adresse alors essentiellement aux enfants d’ouvriers. Le phénomène d’urbanisation rapide a entraîné l’apparition d’une classe ouvrière urbaine qui vit dans des conditions sanitaires parfois difficiles. L’objectif des institutions ecclésiastiques est alors essentiellement sanitaire et cultuel. En Suisse, le pasteur Hermann Walter Bion invente en 1876 le premier séjour d’enfants à la montagne qu’il nomme « colonie de vacances ». Ce pasteur, nommé dans un quartier ouvrier de Zurich, décide d’emmener les enfants d’ouvriers passer quelques jours dans le village d’où leurs parents sont originaires. Les 68 enfants étaient encadrés par dix adultes. Le pasteur Bion voulait pour ses enfants des conditions de vie « simples et réduites au strict nécessaire ». Les garçons dormaient sur le foin ou la paille dans des granges, les fillettes chez des paysans. Les enfants se voyaient confier des tâches ménagères, mais, surtout, ils profitaient du grand air (promenades, excursions, cueillettes de fruits et de fleurs). Ce pasteur constate à leur retour combien le grand air et l’activité physique ont été bénéfiques à la santé de ces enfants. Dans les années qui suivirent, ces séjours se multiplièrent en Suisse mais également par contagion en France.

[modifier] Laïcisation des centres de vacances

En se basant sur le même projet sanitaire et social, les patronages et les mouvements laïques mettent en place des centres de vacances. L’apparition en 1866 de la Ligue française de l’enseignement marque cette volonté de structuration d’un mouvement laïque d’organisation des vacances d’enfants. Désormais le secteur des centres de vacances poursuivra la dichotomie du système scolaire et l’opposition entre le curé et l’instituteur aura ses ramifications dans l’organisation des séjours de vacances.

[modifier] Le renouveau scout

En 1909, le scoutisme apparaît en France. Venu d’Angleterre, le mouvement initié par Baden Powell est développé en France par le père Jacques Sevin, jésuite d’origine lilloise. Ce mouvement va créer une véritable révolution en introduisant une dimension ludique et éducative aux vacances des jeunes. Véritable pédagogue, Sevin repense la place de l’enfant dans le centre de vacances, initie de nouvelles activités autour de la nature et participe à la création des premières formations d’encadrants.

[modifier] Le développement des grands mouvements d’éducation populaire de l’entre-deux-guerres

La période de l’entre-deux-guerres est celle de l’apparition et du développement des mouvements d’éducation populaire (CEMEA, Francas, UFCV...). Parallèlement, la municipalisation des colonies de vacances devient un phénomène particulièrement visible dans les banlieues socialistes et communistes. Dès lors, les centres de vacances ne sont plus à strictement parler des œuvres de charité mais deviennent une véritable institution d’éducation populaire et de loisirs toujours destinés aux enfants des classes populaires mais aussi aux enfants des classes moyennes.

[modifier] Le Front populaire : la structuration nationale

En 1936, le Front populaire relance la dynamique des centres de vacances avec la création du premier Secrétariat aux loisirs et aux sports que dirige Léo Lagrange. La structuration des centres de vacances se mesure également avec l’organisation en 1937 du premier « centre d’entraînement pour les personnes encadrant les colonies de vacances ». Préfiguration des stages BAFA, cette formation qui se déroule au pied de la montagne Sainte-Victoire est suivie en 1938 par la première formation de directeurs.

[modifier] L’après-guerre : accroissement du rôle de l’État

Les comités d’entreprise instaurés au lendemain de la Seconde Guerre mondiale vont s’approprier une grande part de l’organisation des centres de vacances. Cette activité deviendra même leur activité principale. Ces comités d’entreprises procèdent alors à d’importants investissements immobiliers. Une grande partie du parc immobilier actuel des centres de vacances résulte de ces constructions. En 1947, l’État finance les colonies de vacances à presque 90 % et crée en 1954 le premier diplôme national de moniteur et de directeur. Les mouvements d’éducation vont alors mettre en œuvre des programmes de formation. Les pratiques un peu rigides des centres de vacances (promenade, repas, promenade, repas, repos) vont s’étendre à des expériences éducatives nouvelles issues de l’éducation nouvelle.

[modifier] Les années 80 et le développement du centre de loisirs

Les années 1980 vont voir une diminution substantielle du nombre de mineurs inscrits en centre de vacances et le développement du nombre d’inscrits en centre de loisirs. Pour de nombreux analystes, cette mutation n’est pas forcément due à un transfert mais à la naissance de besoins qui n’étaient pas encore couverts. En effet, le centre de vacances qui depuis 1973 a officiellement perdu son appellation de « colonie » appartient au secteur du temps libre alors que le centre de loisirs est perçu comme un mode de garde de proximité à moindre coût. La diminution du temps de travail (Passage aux 35 heures, RTT...) libère du temps pour les adultes. Les classes moyennes désertent les centres de vacances au profit de vacances familiales. Les centres de loisirs occupent une place de plus en plus importante dans le loisir « quotidien » de proximité. Les structures offrent progressivement des créneaux d’ouverture de plus en plus larges : les petites vacances scolaires d’abord puis dans un second temps les mercredis et samedis et enfin le temps de loisirs avant et après l’école avec l’apparition des accueils périscolaires.

[modifier] Voir aussi

Depuis 2006, les agréments délivrés aux centres d'accueil ne sont plus obligatoires. Les organisateurs de séjours ont donc à charge de vérifier la conformité du local dans lequel ils comptent organiser un séjour.

  • gincv.com recenses tous les centres d'accueil qui ont disposé ou disposent encore d'un agrément délivré (anciennement) par le Ministère de la Jeunesse et des Sports.
  • Les organisateurs se regroupent et s'organisent et ainsi plusieurs plate-formes se sont créées au fil de ces 10 dernières années 123sejours.comest certainement la plus exhaustive d'entre elles en France.

[modifier] Références bibliographiques

  • DUBOIS Y., Réglementation des centres de vacances et de loisirs, Puits Fleuri, 2006, 668 p. (ISBN 2867393078)

revue Juris association : nombreux articles en lien avec ce thème

[modifier] Articles connexes

Drapeau de la France
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Animation en accueil collectif de loisirs en France
Les instances : Ministère de la Jeunesse et des Sports | DDASS | Protection maternelle et infantile
Les fonctions : Directeur | Adjoint sanitaire | Adjoint pédagogique | Animateur
Les projets : Projet éducatif | Projet pédagogique | Projet d'animation
Les diplômes non-professionnels
Diplômes généraux : BAFA | BAFD
Diplômes complémentaires : AFPS | BSB | Qualification équitation | Qualification escalade | Qualification kayak | Qualification activités motocyclistes | Qualification voile