Cabinda

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Carte de l'Angola, le Cabinda est surligné, au nord-ouest
Carte de l'Angola, le Cabinda est surligné, au nord-ouest

Le Cabinda est un territoire qui "dépend administrativement" de l'Angola, mais dont il est séparé par une bande côtière d'environ 60 km dépendant de la République Démocratique du Congo (constituant son unique accès maritime). Il est situé sur la côte atlantique de l'Afrique, enclavé entre le République du Congo (Congo-Brazzaville) et la République démocratique du Congo (Congo-Kinshasa ou ex-Zaïre). La capitale, Cabinda (ou Tchiowa : son vrai nom), est située sur la côte au sud-ouest du territoire, sur la rive droite du fleuve Bele (ou Lulondo).

Historiquement, il est issu de l'ancien empire Kongo dia Ntotila, avant l'arrivée des colonisateurs européens. Devenu protectorat portugais suite à la signature du traité de Simulambuco signé le 1er février 1885, ce document juridique fut présenté par le Portugal à la Conférence de Berlin pour certifier ses prétentions sur ce territoire. Le Portugal étant la puissance colonisatrice de l'Angola et du Cabinda. Le territoire passa sous contrôle angolais en 1975 au moment de l'indépendance de ce dernier et l'annexa manu militari. Un gouvernement en exil du FLEC revendique l'indépendance du Cabinda. La situation des habitants est précaire. La lutte pour l'indépendance provoque une situation politiquement tendue, avec des violations des droits de l'homme pour maintenir la suprématie angolaise.

Sommaire

[modifier] Indépendance

Drapeau non-officiel des indépendantistes
Drapeau non-officiel des indépendantistes

Le 24 avril 1974, au Portugal, c'est le début de la Révolution des œillets qui renverse le régime ultra-conservateur "salazariste" de Marcelo Caetano. Le 30 juin 1974 des membres du FLEC[1], qui souhaitent l'indépendance totale du Cabinda, rentrent d’un exil de 7 ans du Zaïre, et ouvrent une représentation à Cabinda-ville. Un groupe de mercenaires français encadre le FLEC du commandant Bissafi[2], pour la "libération" et l'"indépendance" du Cabinda[3]. Ils font face aux forces angolaises du MPLA[4], qui s'opposent aux Portugais. Ils vont réussir leur mission, et, le 10 août 1974, le gouvernement congolais envoie à Cabinda une troupe commandée par José Auguste Tchioufou, directeur-adjoint d’Elf-Congo, responsable du « FLEC Rouge », installée à Pointe-Noire, qui s'autoproclame Président du Cabinda. Le 19 septembre, avec la complicité des communistes portugais, le Cabinda est annexé par le MPLA, qui chassera le 2 novembre le FLEC et les mercenaires. Les mercenaires fuient les troupes angolaises pour se réfugier au Congo et, fait prisonniers, sont extradés vers la France.

A la faveur de la guerre civile qui éclate quelques mois plus tard entre les différents mouvements de libération angolais, le FLEC proclame néanmoins le 1er août 1975 l'indépendance du Cabinda. Dans les faits, l'enclave est bel et bien incorporée à la nouvelle République populaire de l'Angola, proclamée le 11 novembre 1975 à Luanda par Agostinho Neto, le leader du MPLA. Toutefois, malgré l'annexion et l'occupation de l'enclave par 50.000 soldats angolais, la résistance cabindaise, regroupée autour du FLEC, semble conserver une certaine activité et continue de réclamer l'indépendance totale du Cabinda. Suite à une réunion des indépendantistes Cabindais tenue du 30 au 1er août 2007, le sigle FLEC devient Front de Libération de l'État du Cabinda au lieu de l'Enclave comme autrefois.

[modifier] Quelques données

  • Superficie : 7 270 km², 200 km de côtes poissonneuses. Largeur maximale : 113 km.
  • Population : estimations entre 450 000 et 600 000 habitants interieures et diasporas compris. 60 000 cabindais sont réfugiés au Congo et en RDC.
  • Ethnies : Bakongos, groupes: Yombé, Vili, Woyo, Koti, Lindji, des métis et des Blancs portugais (très minoritaires).
  • Langues : portugais ; éventuellement français compte tenu de la présence de deux pays francophones frontaliers du Cabinda; langue Ibinda, Kituba.
  • Ressources : pétrole, diamants, phosphates, manganèse. Café, cacao. Production d'amandes et de bois en déclin.
  • Climat : équatorial. La température oscille entre 25°C et 30°C toute l'année. Pluies abondantes d'octobre à mai.
  • Cabinda posséde un aéroport (code AITA : CAB).

[modifier] Évêché

  • Diocèse de Cabinda
  • Cathédrale de Cabinda

[modifier] Notes

  1. "Front de Libération de l’Enclave du Cabinda", créé en 1963 et présidé par Henriques Tiago N’Zita
  2. transfuge du MPLA depuis 1972
  3. ils sont selon toute vraissemblance financé en partie par la CIA, au titre de la lutte anti-communiste, et par Elf-Aquitaine, au titre de la défense des intérêts pétroliers français
  4. "Mouvement Populaire de Libération de l'Angola", membre de l'Internationale socialiste, financée par l'Union soviétique

[modifier] Références

[modifier] Bibliographies

  • Cabinda. Un Koweît africain-Drame sur un baril de brut de Alban-Monday Kouango (Ed L'Harmattan 2002) - ISBN-13: 978-2747534642
    Cet ouvrage décrit un cas typique de l'histoire contemporaine marquée par des conflits paradoxaux, mêlant guerre froide et intérêts pétroliers. Il met à nu les grandes tribulations qui ont été menées par les pays capitalistes occidentaux de concert avec leurs pairs du bloc communiste, en vue d'imposer leur diktat sur l'or noir du Cabinda.

[modifier] Liens externes

[modifier] Lien interne


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