Brigades du Tigre

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Les brigades mobiles régionales (ou Brigades du Tigre) étaient l'ancêtre de l'actuelle police judiciaire française. Elles ont été créées sur les conseils de Célestin Hennion (directeur de la Sûreté Générale) par le Président du Conseil et ministre de l'intérieur Georges Clemenceau en 1907 afin d'avoir une police mobile.

Sommaire

[modifier] Nom

Le nom « Brigades du Tigre » vient du surnom de Clemenceau, « le Tigre », qui lui a été attribué dans les années 1880 à cause de sa manière de mettre en berne ses opposants ; ce surnom sera réaffirmé à la fin de la Première Guerre mondiale en raison de ses méthodes si fermes pour traiter les opposants.

[modifier] Présentation

Ces « Brigades du Tigre » étaient au nombre de douze. Elles seront implantées dans les principales villes de province. Chacune d'entre elles est dirigée par un commissaire divisionnaire, commandant quinze à vingt inspecteurs qui effectuent leur travail vingt-quatre heures sur vingt-quatre en se relayant par groupes de cinq. Ainsi, leur activité non-stop dans leurs enquêtes, surveillances et filatures optimise l'efficacité de leur mission et maintien une pression constante sur le banditisme.

[modifier] Origines

À l'origine des Brigades du Tigre se trouve l'évolution de la société, de la technologie et du banditisme, comme le souligne l'introduction d'un des épisodes de la série :

« 1907. En ce début de siècle où la vie se transforme au rythme accéléré d'une industrie triomphante, les structures traditionnelles de la vieille société se brisent chaque jour davantage derrière la façade de la « Belle Époque ». La criminalité augmente dans des proportions d'autant plus inquiétantes qu'une délinquance nouvelle est née qui s'appuie, elle, sur le progrès technique et fait échec à une police archaïque dont les méthodes et le matériel n'ont guère évolué depuis Vidocq. Un chiffre est plus éloquent que tout : au cours de l'année 1906, 103 000 affaires criminelles et correctionnelles ont été classées sans que les auteurs aient pu être identifiés. L'année 1907 s'annonce pire encore. Il y va de la sécurité des villes et des campagnes. »

Les chauffeurs de la Drôme notamment terrorisent les campagnes entre 1905 et 1908.

Face à cette nouvelle montée du banditisme, la police est mal préparée. Elle est divisée en cantons. Il n'y a pas de police nationale. Les charges administratives sont lourdes. Clemenceau décide qu'il faut faire un effort financier pour la police. [1]

[modifier] Moyens

Les brigades mobiles étaient composées d'hommes entraînés à différentes techniques de combats, dont la savate (ancêtre de la boxe française) et la canne.

Ce corps de police spéciale est aussi le premier au monde à mettre en pratique contre le crime toutes les ressources de la science moderne. Ainsi, outre leur bonne condition physique, les « hommes du Tigre », comme on les appelle, bénéficiaient des dernières méthodes d'investigations techniques et de la modernisation du fichage des criminels (fiches anthropométriques avec empreintes digitales) issues des travaux d'Alphonse Bertillon.

Ce fichier avait été réorganisé comme premier « Fichier central du grand banditisme » par Célestin Hennion quelques mois avant la création des brigades mobiles.

Cette nouvelle police d'élite disposait de tous les moyens modernes pour atteindre leurs objectifs: télégraphes, téléphones, et bientôt automobiles (De Dion-Bouton et Panhard & Levassor dès 1910).

[modifier] Résultats

Dès les premiers mois d'activité, les « Mobilards » obtiennent des résultats spectaculaires. En moins de deux ans ils totalisent 2 695 arrestations, dont 65 meurtriers, 7 violeurs, 10 faux-monnayeurs, 283 escrocs et 193 cambrioleurs[2] !

Les Brigades du Tigre démantèleront, entre autres, la fameuse Bande à Bonnot en 1912.

[modifier] Adaptations

Du fait de la « mystique » qui les entoure dans l'imaginaire populaire, l'histoire des Brigades du Tigre a fait l'objet d'adaptations télévisuelle et cinématographique :

[modifier] Notes et références

  1. 2000 ans d'histoire, sur France Inter, le mercredi 12 avril 2006
  2. La Police judiciaire, Béatrice Durupt