Boulevards parisiens

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Boulevard Haussmann avec les magasins du Printemps
Boulevard Haussmann avec les magasins du Printemps

Les boulevards constituent une part importante de l'identité urbaine et sociale de Paris. Construits en plusieurs phases à l'initiative du pouvoir central, ils sont associés à un certain état d'esprit fait de flânerie et de légèreté.

Les boulevards parisiens, comme les avenues et contrairement aux rues, sont en principe bordés par une ou deux rangées d'arbres sur chaque parcours.

Sommaire

[modifier] Les Grands Boulevards

Le carrefour de l'Opéra en 1890
Le carrefour de l'Opéra en 1890

Les Grands Boulevards sont les boulevards par excellence. Ils correspondent au « Nouveau Cours » construit de 1668 à 1705 sur l'emplacement de l'enceinte de Louis XIII. Les boulevards de Louis XIV, conçus par l'architecte Pierre Bullet, relièrent alors la porte Saint-Antoine, sur l'actuelle place de la Bastille, à la porte Saint-Honoré (place de la Madeleine). Les Parisiens en firent un lieu de promenade dont le succès ne se démentit jamais à travers les siècles et les transformations urbaines. Le Bel-Ami de Maupassant déambulait sur les boulevards en quête de plaisirs et, dans les années 1950, c'est encore sur les boulevards que Fred Astaire ressentait le mieux le plaisir d'être à Paris dans Funny Face.

Le percement d'autres axes de grande capacité (boulevard Richard-Lenoir, boulevard Haussmann, avenue de la République...) a pourtant réduit la lisibilité dans la topographie parisienne de l'ancienne enceinte de Louis XIII. La notion de « Grands Boulevards » est devenue un peu plus floue. De nombreux Parisiens y inclueront sans doute spontanément le boulevard Haussmann, parce que les vitrines des grands magasins qui attirent les promeneurs conviennent bien à l'esprit boulevardier. Au sens strict, les Grands Boulevards sont constitués aujourd'hui par l'axe des boulevards Beaumarchais, des Filles-du-Calvaire, du Temple, Saint-Martin, Saint-Denis, de Bonne-Nouvelle, Poissonnière, Montmartre, des Italiens, des Capucines et de la Madeleine.

[modifier] Boulevard du Crime et théâtre de boulevard

Icône de détail Article détaillé : Boulevard du Crime.

La vocation des boulevards au plaisir se poursuit au XVIIIe siècle avec l'installation de nombreux théâtres autour de la porte Saint-Martin. Le boulevard du Temple reçoit ainsi le surnom de boulevard du Crime à l'époque de la Restauration, allusion aux innombrables forfaits commis non dans la rue mais sur les scènes de théâtre. D'après l'Almanach des Spectacles, « Tautin a été poignardé 16 302 fois, Marti a subi 11 000 empoisonnements, Fresnoy a été immolé de différentes façons... 27 000 fois, Mademoiselle Adèle Dupuis a été 75 000 fois innocente séduite, enlevée ou noyée »[1].

Le Boulevard du Crime est victime des travaux d'Haussmann, mais l'esprit « boulevardier » demeure dans le « théâtre de boulevard ».

C'est aussi sur les Grands Boulevards qu'aura d'ailleurs lieu la première représentation publique de cinématographe.

[modifier] Le mur murant Paris

Nouvelle ligne de fortification, nouvelle ceinture de boulevards : à partir de 1784, Ledoux construit le mur des Fermiers généraux, bordé d'une ligne de boulevards sur le côté extérieur. Ce mur d'octroi, detesté des Parisiens, disparaîtra lors de l'édification de l'enceinte suivante, mais les boulevards, eux, sont restés. Les plans d'urbanisme des années 1950 tenteront, sans y parvenir, de les transformer en autoroute urbaine.

[modifier] Les boulevards haussmanniens

Le boulevard Haussmann
Le boulevard Haussmann

Les grands travaux du Second Empire imposent le boulevard au cœur même de Paris, alors qu'il n'a été construit jusque-là que dans des zones peu ou pas habitées. Le boulevard, qui ne servait auparavant qu'à contourner la capitale, devient alors l'axe structurant de la circulation.

C'est sur le plan de l'architecture que la période haussmannienne, dans les anciens boulevards comme dans les nouveaux, contribue à l'image de Paris : les alignements d'immeubles contrôlés par les règlements, avec leurs balcons filant tout le long d'un îlot, font du boulevard parisien un axe immédiatement reconnaissable.

[modifier] Les boulevards des Maréchaux

Icône de détail Article détaillé : Boulevards des Maréchaux.

Dans les années 1920, la destruction de l'enceinte de Thiers permet de créer une troisième ceinture de boulevards faisant le tour complet de Paris. On donnera à ces nouvelles voies des noms de maréchaux d'Empire. Ils constituent aujourd'hui la frontière de Paris. L'article sur les boulevards des Maréchaux présente ces boulevards plus en détail.

Enfin le boulevard périphérique, voie express qui fait le tour de Paris sur le site des anciennes fortifications de Thiers, qui est plus à proprement parler une autoroute urbaine qu'un boulevard parisien.

[modifier] Annexes

[modifier] Article connexe

[modifier] Bibliographie

  • Danielle Chadych et Dominique Leborgne, Atlas de Paris, Parigramme, 2002 (ISBN 2-84096-249-7).

[modifier] Référence

  1. Cité par une présentation du théâtre Déjazet.