Boccace

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Giovanni Boccace
Portrait de Boccace, détail d'une œuvre d'Andrea del Castagno, 1449.
Naissance 1313 à Certaldo ou Florence
Décès 21 décembre 1375 à Certaldo
Activité écrivain
Nationalité Italie Italienne
Œuvres principales Le Décaméron
Statue de Boccace du Piazzale des Offices à Florence
Statue de Boccace du Piazzale des Offices à Florence
Détail d'une fresque sur bois représentant Boccace réalisée par Andrea del Castagno (1450).
Détail d'une fresque sur bois représentant Boccace réalisée par Andrea del Castagno (1450).
Stèle à Boccace à Certaldo Alto
Stèle à Boccace à Certaldo Alto

Giovanni Boccaccio, en français Jean Boccace, est un écrivain italien né en 1313 à Certaldo ou à Florence, mort le 21 décembre 1375 à Certaldo.

Sommaire

[modifier] Biographie

Giovanni Boccace
Giovanni Boccace

Fils naturel d’un important homme d’affaires, Boccaccino di Chelino, originaire de Certaldo et résidant à Florence et ayant effectué plusieurs voyages à Paris, lié à la compagnie des Bardi, société particulièrement puissante à Naples, il le suit en 1327 dans cette ville pour des études de droit canonique. Bien que le droit et le commerce l'intéressent peu, il s'intégre facilement à la cour du roi Robert de Naples où il a l'occasion de se lier avec des nobles de la cour d'Anjou. Là, il commence également à cultiver ses connaissances littéraires, il lit les classiques latins, la littérature chevaleresque française, Dante et Pétrarque. Il commence également à rédiger ses premiers textes d'inspiration courtoise, en prose, comme le Filocolo, ou en vers, comme le Teseida. Il compose également un poème épique sur la guerre de Troie : le Filostrato. Enfin, c'est à Naples qu'il vit sa première passion amoureuse pour une dame qu'il surnomma Fiammetta.

À la fin de l'année 1340, il rentre à Florence en raison de la faillite des Bardi. Le retour est douloureux car Boccace est triste de quitter Naples et se retrouve dans une situation économique difficile. Cependant, il rencontre Pétrarque avec qui il se lie d'amitié. Dès sa jeunesse, il s'est occupé de poésie ; son admiration pour Dante ne lui permettant pas d'aspirer au premier rang parmi les poètes, il s'était flatté d'obtenir le second, mais dès qu'il connut les poésies italiennes de Pétrarque, son ami, il perdit tout espoir et jeta au feu la plus grande partie de ses vers lyriques, sonnets, chants et autres poésies amoureuses. Il continue cependant d'écrire : La commedia delle Ninfe qui relate les amours d'une nymphe et de son berger ; d'autres œuvres plus allégoriques comme : l'Amorosa visione, le Ninfale d'Ameto et le Ninfale fiesolano ; ou encore l'Elégie de dame Fiammetta, récit de style autobiographique d'une jeune Napolitaine trahie par son amant.

En 1348, Boccace assiste au ravage que la peste provoque dans toute l'Europe. C'est peut-être cette pandémie qui le décide à rédiger son chef-d'œuvre : le Décaméron. L'œuvre est un succès et se propage trés largement après 1353. Elle lui vaut la reconnaisance de ses pairs et la promotion à de nouvelles missions honorables par le gouvernement communal de Florence. Dans cette même ville, il va occuper la chaire qui vient d'être créée pour l'explication de Dante.

En 1362, suite à la malédiction d'un moine chartreux, Boccace subit une profonde crise religieuse et se retire en solitaire dans le domaine paternel de Certaldo. Il va jusqu'à faire le projet de détruire tous ses manuscrits, mais Pétrarque l'en dissuade en le convainquant qu'il doit faire pour la prose ce que lui-même a fait pour la poésie. Bientôt, par ses ouvrages, Boccace va se plaçer au-dessus de tous les prosateurs italiens dont il restera longtemps le modèle. La même année, il est accueilli par Niccolò Acciaiuoli au castello di Montegufoni.

Entre 1365 et 1366, Boccace rédige le Corbaccio, œuvre qui reprend la tradition de la satire misogyne de façon moraliste. C'est le dernier ouvrage qu'il rédige en toscan. Encouragé par son ami Pétrarque avec lequel il entretient une correspondance suivie, il revient au latin et compose divers traités, des biographies, des églogues et des épîtres. Il vénère Dante et lui consacre un Trattatello in laude di Dante et des Esposizioni sopra la Commedia di Dante.

Retiré à Certaldo, il vit la fin de sa vie dans la misère. Enfin, en 1373-1374, il est invité par la ville de Florence à faire la lecture publique de la « divine comédie » de Dante dans l'église San Stefano di Badia. Mais sa mauvaise santé le contraint d'arrêter et il meurt à Certaldo en 1375, un an après la disparition de Pétrarque.

Si Dante est considéré comme le fondateur de la poésie italienne, Boccace est généralement admis comme le créateur de la prose italienne.

Une stèle en marbre, figurant Boccace sur l'allée centrale de l'église de Certaldo Alto, lui rend hommage bien que ses écrits l'aient voué aux récriminations de la population en son temps.

[modifier] Principales œuvres

[modifier] Œuvre majeure

Icône de détail Article détaillé : Le Décaméron (littérature).

Le Décaméron, roman en prose écrit entre 1349 et 1353 :
C'est est un recueil de 100 nouvelles, narrées tour à tour pendant 10 jours (signification du titre) par 7 femmes et 3 jeunes hommes qui fuient l'épidémie de peste qui ravagea Florence en 1348. Cette œuvre inspira de nombreux écrivains dont Jean de La Fontaine et Geoffrey Chaucer. De tous ses ouvrages, c'est son premier titre à l'immortalité. Les libertés qu'on y trouve circulèrent sans obstacle en manuscrits pendant plus d'un siècle ; ce livre fut prohibé par les papes Paul IV et Pie IV ; des académiciens furent chargés de réformer le Décameron; mais les éditions complètes se multiplièrent tellement depuis la fin du XVIe siècle, qu'on ne parla plus ni de prohibition ni de réforme. Si Jean de La Fontaine a imité un grand nombre de ces nouvelles, il en a choisi les plus licencieuses et il a souvent ajouté à la licence de l'original.

Boccace composa dans la retraite plusieurs autres ouvrages parmi lesquels on distingue le traité De genealogia deorum, Venise, 1472, in-folio. C'est le premier ouvrage moderne où l'on a rassemblé toutes les notions mythologiques qui sont éparses dans les écrits des anciens. Les premières copies de l'Iliade et de l'Odyssée sont dues à Boccace, qui les fit venir de Grèce.

[modifier] Œuvres mineures

  • Il Filocolo : une des premières œuvres de sa période napolitaine, écrite vers 1336. œuvre en prose en cinq livres racontant l'histoire de deux amants, Florio et Biancofiore.
  • Filostrato : poème narratif de la période napolitaine.
  • Caccia di Diana : poème mythologique écrit vers 1338.
  • L'Ameto o commedia delle ninfe fiorentine : roman allégorique dans lequel la prose alterne avec la poésie. Il s'agit de la première œuvre de sa période florentine, composée vers 1341.
  • L'Elegia di madonna Fiammetta : écrite à Florence vers 1343, œuvre en prose dans laquelle Fiammetta raconte l'histoire de son amour pour Panfilo (Boccace en réalité).
  • Ninfale fiesolano : poème allégorique pastoral écrit vers 1346.
  • Corbaccio : satire en prose contre les femmes, écrite vers 1355.
  • Trattatello in laude di Dante : étude sur Dante écrite entre 1351 et 1355.
  • Genealogia deorum gentilium : traité de mythologie écrit en latin entre 1363 et 1366.

[modifier] Publications au XIXe siècle

Les œuvres diverses de Boccace ont été recueillies à Florence ou plutôt à Naples en 1723 et 1724, 6 volumes in-8 ; il faut y joindre le Décameron, dont l'édition la plus ancienne est celle de Venise, 1471, in-folio, et la plus précise, celle de Florence, 1597, in-4.

On peut se contenter de l'édition de Paris, 1768, 3 volumes in-12, ou de Milan, 1803, le volume in-8. On recherche encore l'ancienne traduction française de Jean Martin, réimprimée à Paris en 1757, 5 volumes in-8 ; l'abbé Sabatier de Castres en a rajeuni le style, 1779, 40 volumes in-18, réimprimés en 1804. Une traduction publiée sous le nom de Mirabeau, Paris, 1802, 4 volumes in-8, n'a pas eu de succès.

[modifier] Bibliographie

  • Boccace, Fiammetta, Arléa, 2003.
  • Léo Scheer : Vie de Dante Alighieri, poète florentin (prés. J. Risset), 2002.
  • Les Dames de renom, Ombres, 1998.
  • Le Décaméron, Livre de Poche, 1994.
  • Vittore Branca, Le Décaméron de Boccace, Diane de Selliers (Beaux livres), 1999.
  • Philippe Daros et Jean Bessière : La nouvelle, Boccace, Marguerite de Navarre, Cervantès, Honoré Champion, 1996.
  • M. Marietti, A. Perifano et B. Laroche : L'Après Boccace, la nouvelle italienne aux XVe et XVIe siècles, Presses de la Sorbonne Nouvelle, 1995.
  • Jeanne Baroin et Josiane Haffen : Boccace, Des clères et des nobles dames", Presses universitaires de Franche-Comté, 1995

[modifier] Liens externes

[modifier] Source partielle

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