Berserk

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Le berserk (en vieux norrois berserkr, pluriel berserkir) désigne, selon Régis Boyer[1], un guerrier-fauve qui entre dans une fureur sacrée, se rendant capable des plus invraisemblables exploits.
C'est un personnage de saga, surtout légendaire, principalement dans les mythologies nordiques et germaniques. (Exemple: Arnwulf, Bernhari, Berthramm, Gundhramm, Haimric, Hlodwig, Richari, Theudberga, Warinhari, Wilhem etc.)


Sommaire

[modifier] Étymologie

« Berserk » pourrait signifier « peau d’ours » (de l’anglais bear sark : « poitrail d’ours »), mais l’interprétation la plus probable serait plutôt « sans protections » (du norvégien « bara särk », poitrine nue).
Selon Régis Boyer, le mot berserkr peut signifier que le guerrier-fauve se battait à découvert (sans chemise), mais plus probablement qu'il avait la force d'un ours dont il portait la peau en guise d'armure (chemise d'ours).

[modifier] Données historiques

On sait très peu de choses des berserkir, et notamment si on naissait berserk.

On sait seulement qu’ils étaient censés se battre sous l’emprise de la fureur d’Odin, ce qui devait leur conférer une quasi-invincibilité en combat au corps à corps. En pratique, leur fureur les rendait insensibles aux blessures et à la peur. On peut également présumer qu'une charge terrible en première ligne était une tactique permettant de terroriser l’adversaire pendant les raids. [réf. nécessaire]. Selon R. Boyer, les guerriers-fauves étaient capables de prouesses aussi diverses que traverser le feu, révulser les yeux, mordre le rebord du bouclier, résultats du furor, tout comme l'invincibilité. Tacite (Germania, III) le mentionne déjà, de même que l'Edda poétique (Hávamál).

En revanche, on peut être sûr que ces guerriers étaient entourés d’un grand prestige, d’un bout à l’autre du monde scandinave. Pour les Nordiques, vaincre un berserk en combat singulier était un exploit digne des plus grands héros, comme on peut le lire dans les sagas islandaises. Voici ce que l’on peut lire dans l’Ynglinga Saga à leur sujet : « Ses hommes à lui [ceux d'Odin] allaient de l’avant sans armure, enragés comme des chiens ou des loups, mordant leur bouclier, forts comme des ours ou des taureaux, et tuant les gens en un coup, mais eux, ni fer ni feu ne les navraient. Ils étaient appelés berserkir. »

D’un point de vue historique, les Romains connaissaient déjà ces guerriers qui les attaquaient sauvagement en pleine nuit, pendant les guerres contre les Germains. Mais ce sont les récits des invasions vikings et des guerres scandinaves qui apportent le plus d’informations sur les berserkir.

Certains textes parlent d’un roi danois, ancien berserk, qui tua son fils dans un accès de fureur pendant un jeu de balle. [réf. nécessaire]

[modifier] Interprétation

Selon Claude Lecouteux[2] hamr, "la peau", dans la mythologie nordique, est une des formes que peut prendre "l'âme", l'homme pouvant en avoir plusieurs. Elle est précisemment la forme interne qui épouse intimement l'enveloppe corporelle. La manifestation de l' hamr s'accompagne d'un accroissement de force, peut prendre l'aspect d'un animal, et se jouer des distances et des obstacles[3]. Le changement de forme, "tandis que l'individu tombe en léthargie", est "un point qui rappelle exactement la transe pendant laquelle l'esprit du chaman visite l'autre monde et entre en communication avec les esprits qu'il interroge"[4]. Pour Régis Boyer le "voyage sous la forme" a également des connotations chamaniques.
Dans la littérature Scandinave et Islandaise, ce sont les figures du loup et de l'ours qui reviennent le plus fréquemment lorsqu'il est question de "voyage sous la forme". Lorsqu'il s'agit du loup, c'est le vargúlfr[5], rappellant le loup garou, mais aussi la vargynjur, la femme-louve. Lorsqu'il s'agit de l'ours, c'est le mannbjörn, l'homme-ours. Ces deux formes sont également les représentants des guerriers-fauves (berserkir) d'Odin[6]. Le Berserk prend donc forme d'ours ou de loup dans son furor[7].

[modifier] Le berserk dans l'art et la littérature

  • Berserk, un manga de Kentaro Miura ;
  • Berserker, série de huit romans de Fred Saberhagen ;
  • Heimskringla/Ynglinga Saga sur wikisource ;
  • Regnak ou Rek est un héros berserk du livre Légende
  • De nombreux univers médiévaux-fantastique, notamment dans les jeux de rôles, comportent des personnages issus de tribus barbares qui présentent les caractéristiques des Berserks (ils peuvent notamment entrer dans une rage guerrière durant laquelle ils ne ressentent plus la douleur et ne sont plus capables de distinguer leurs alliés de leurs ennemis). Ils sont souvent nommés berserkers, le terme berserk désignant alors leur état de rage guerrière.
  • Dans le tome "Le Bal Des Vampires" de la série Requiem chevalier vampire de Mills et Olivier Ledroit, dans un monde de l'au delà, Résurrection des berserkers sont mis en scène, leur folie meurtrière est utilisée comme arme ultime par les Vampires de la Draconie contre les Lémures de Lémurie , après le combat les Berserkers sont détruits étant irrécupérable...
  • Rome: Total War introduit parmi les unités germaniques des troupes berserks. Peu nombreuses, celles-ci font cependant des ravages incomensurables une fois entrées en transe par l'ivresse de la bataille.
  • Dans le MMORPG Dofus, il y'a une classe de personnages Berserkers, les Sacrieurs.
  • Dans le MMORPG Ragnarok Le Knight (Chevalier) a une capacité se nommant Berserk lui permettant d'attaquer a une vitesse et une force folle, les points de vie du personnage descendent au fur et a mesure et est incapable de toutes autres actions.
  • Dans la saga des Highlanders de Karen Marie Moning, To Tame a Highland Warrior, est l'histoire romantique du berserker Gavrael McIllioch, en Haute Ecosse - publié en 2000 aux USA (non traduit en français).

[modifier] Notes

  1. Sagas islandaises, traduction et annotations par Régis Boyer, nrf, Gallimard, 1987
  2. Claude Lecouteux, fantômes et revenants au moyen âge, postface de Régis Boyer, IMAGO, 1986, (ISBN 2902702337)
  3. hamfor, le voyage du hamr
  4. Claude Lecouteux, p.178
  5. ou encore úlfhedinn, "peau de loup"
  6. Régis Boyer, le monde du double, la magie chez les anciens scandinaves, L'Ile Verte Berg International, 1986, (ISBN 2-900269-48-2)
  7. par exemple lorsqu'il s'agit de Sigmundr et de Sinfjötli dans la Völsunga Saga

[modifier] Voir aussi