Bataille du cap Finisterre (mai 1747)

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Bataille du cap Finisterre (mai 1747)
Informations générales
Date 14 mai 1747
Lieu Au large de Cap Finisterre
Issue Victoire anglaise
Belligérants
Royaume de France Royaume de France Angleterre Angleterre
Commandants
Jacques-Pierre de Taffanel de La Jonquière George Anson
Forces en présence
4 navires
2 frégates
30 navires marchands
14 navires de ligne
1 frégate
1 brulôt
Pertes
4 navires capturés
2 frégates
7 navires marchands
Guerre de Succession d'Autriche
Mollwitz — Chotusitz — Camposanto — Dettingen — Toulon — Pierrelongue — Madonne de l'Olmo — Fontenoy — Bassignana — Hohenfriedberg — Soor — Kesselsdorf — Rocourt — 1er Cap Finisterre — Lauffeld — Assietta — 2eCap Finisterre — La Havane

La première bataille du cap Finisterre est une bataille navale livrée pendant la guerre de Succession d'Autriche.

Le ministre Maurepas organise des convois pour assurer la sécurité du commerce trans-atlantique menacé par les anglais. Et cette bataille oppose, le 14 mai 1747, une escadre britannique commandée par le contre-amiral Anson à l'escorte d'un convoi français commandé par l'amiral de la Jonquière.

Sommaire

[modifier] Le contexte

Le 10 mai 1747, un convoi quitte l'île d'Aix à destination du Canada. A ce convoi, se sont joint des navires d'un autre convoi, parti de Lorient et dispersé par une tempête.

Ce convoi comprend 38 navires marchands[1]. Il est escorté par 3 vaisseaux et 2 frégates. Le commandement est assuré par le Chef d'Escadre de la Jonquière.

Les anglais ont été avisés du départ du convoi et lancent une escadre à sa recherche pour s'en emparer.

[modifier] Les forces en présence

  • Les français

L'escorte du convoi du Canada : 3 vaisseaux et 2 frégates. L'un des vaisseaux, Le Rubis, est armé en flûte[2].

L'escorte du convoi de Lorient : 2 vaisseaux, L'Invincible, 74 canons, et Le Jason, 50.

de la Jonquière aligne 344 canons et 2819 hommes. Il a hissé sa marque sur Le Sérieux, 64.

  • Les anglais

L'amiral Anson dispose de 14 vaisseaux, 1 frégate, 1 corvette et un brûlot. Il aligne plus de mille canons et 8000 hommes. Ses vaisseaux comprennent 1 74 canons, 1 de 66, 4 de 64, 5 de 60, 1 de 54, 1 de 50[3].

[modifier] L'action

Le 14 mai 1747 au matin, le convoi fait route au sud-ouest; il se trouve au large du cap Ortegal. Le vent est nord-nord-ouest.

Les français aperçoivent des voiles suspectes à l'horizon, vers le nord-ouest, qui se rapprochent lentement; c'est l'escadre de l'amiral Anson, rangée en ligne de front de près de 9 milles de long.

Vers 13h00, le convoi fuit au sud-ouest, accompagné par 2 frégates. Les anglais sont à 3 milles et La Jonquière s'interpose entre eux et le convoi. Il forme une ligne de bataille avec ce qu'il a. Il y a 10 navires, 4 vaisseaux, 1 frégate de 44 canons, La Gloire, 1 flûte de 30 canons, Le Rubis, et 4 navires de compagnie[4]. Les anglais forment à leur tour une ligne de bataille qu'il leur faut 2 heures pour réaliser.

Les 2 lignes sont sur des courses à peu près parallèles. Pour ne pas dépasser les français[5], Anson fait virer sa ligne sur la gauche, se rapprochant ainsi de ses adversaires. Mais Warren, son adjoint, semble ne pas comprendre et gouverne comme pour traverser la ligne française.

de la Jonquière fait alors virer ses navires, tournant le dos aux anglais, cap au sud-est. Les français se retrouvent alors dans une formation évoquant une sorte de ligne de front. Les anglais tentent de les rattraper.

Vers 16h00, les anglais sont à portée. 2 des navires de compagnie quittent la ligne. Les premiers navires anglais qui arrivent à portée ouvrent le feu, visant à démâter pour ralentir les navires français qui seront alors pris à partie par les vaisseaux anglais les plus lourds et les plus lents.

2 des Indiaman ont fui, 2 autres, engagés sur les 2 bords, baissent rapidement pavillon.

Vers 21h00, les 4 vaisseaux, attaqués chacun par plusieurs ennemis, ont été capturés. Le Diamant sombre après sa capture. L'Invincible ne baisse pavillon qu'après avoir tiré son dernier boulet.

Les français ont 434 tués et 358 blesés. Les pertes anglaises sont équivalentes.

Anson envoie ses navires les moins endommagés, HMS Monmouth, HMS Yarmouth et HMS Nottingham à la poursuite du convoi. Ils réussiront à capturer plusieurs marchands.[6].

[modifier] Bilan

Pour les anglais, c'est une victoire puisqu'ils ont capturé la totalité de la force qui leur était opposée.

Pour les français, c'est aussi un succès puisque la majeure partie du convoi a pu s'échapper et gagner sa destination.

[modifier] Notes & références

  1. Tunstall, page 97.
  2. C'est à dire qu'on lui a retiré une partie de son artillerie pour le transformer en navire de transport.
  3. Le dernier vaisseau n'est pas identifié par Tunstall.
  4. C'est à dire des Indiaman, des navires de commerce armés de la Cie des Indes. Ils ressemblent à des navires de guerre par l'aspect mais n'en ont ni la force, ni la résistance. Et leurs équipages sont des civils dont le rôle n'est pas de tenir une place dans une bataille rangée.
  5. Tunstall (page 96) affirme "qu'il ne semble pas que de la Jonquière " n'ait pas forcé de voiles pour échapper aux anglais". Ce faisant, il indique que la question a dû se poser et que de la Jonquière a tout fait pour attirer les anglais et les éloigner du convoi qu'il devait protéger.
  6. 7 pour Castex, 18 pour Tunstall.

[modifier] Sources

  • Ch. Chabaud-Arnault, Etudes historiques sur la marine militaire de France, Revue Maritime et Coloniale, octobre 1894, page 86 et suiv. Ce document est consultable sur Gallica.
  • M Dupont & E Taillemite, Les guerres navales françaises du Moyen-Age à la guerre du Golfe, SPM, 1995, (ISBN 2-901952-21-6)
  • (en) B&T Tunstall, Nicholas (ed.), Naval Warfare in the Age of Sail. The Evolution of Fighting Tactics, 1650-1815. Londres, 1990, (ISBN 0785814264).

[modifier] Bibliographie

  • HE.Jenkins, Histoire de la marine française, 1977, Albin-Michel, (ISBN 2-226-00541-2)
  • JC Castex, Dictionnaire des batailles navales franco-anglaises, 2004, Presses de l'Université Laval, (ISBN 2-7637-8061-X)
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