Bataille d'Algésiras (1801)

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Bataille d’Algésiras

Scène de la bataille d’Algésiras
Informations générales
Date juillet 1801
Lieu Proximité de Gibraltar et d’Algésiras
Issue Victoire franco-espagnole
Belligérants
Drapeau français République française
 Royaume d'Espagne
 Royaume-Uni
Commandants
Charles-Alexandre Linois James Saumarez
Deuxième coalition
Guerre de la deuxième coalition

1re Stockach — 1re Zurich — Bergen — 2e Zurich — Alkmaar — Castricum — Moesskirch — Biberach — 2e Stockach — Höchstädt — Hohenlinden — Copenhague (navale) — Algésiras (navale) — Río de la Plata


Campagne d'Égypte
Pyramides — Aboukir (navale) — El Arish — Jaffa — Saint-Jean-d'Acre — Mont-Thabor — Aboukir (terrestre) — Héliopolis — Canope — Siège d'Alexandrie


Expédition d'Irlande
Vinegar Hill — Castlebar — Ballinamuck


2e Campagne d'Italie
Cassano — Trebbia — Novi — Montebello — Gênes — Marengo

La bataille d’Algésiras est un combat naval qui a eu lieu dans la Baie de Gibraltar en juillet 1801. La bataille s'est déroulée en deux parties distinctes, séparées de plusieurs jours, et s'est jouée entre les forces alliées françaises et espagnoles contre les forces britanniques. Le port espagnol d’Algésiras et le port britannique de Gibraltar se font face l'un à l'autre et sont séparés de quelques kilomètres nautiques sur chaque coté de la baie de Gibraltar.

Sommaire

[modifier] Circonstances

Après les affaires de Porto-Ferraïo et de l'île d'Elbe, l'amiral Linois reconduisit à Toulon trois vaisseaux atteints d'épidémie, et le 13 juin 1801, il sortit de ce port avec les mêmes bâtiments et la frégate la Muiron pour aller à Cadix se joindre à l'escadre espagnole.

Il combat l'escadre britannique de James Saumarez, supérieure en nombre. Il marque sa supériorité dans la première partie du combat, capturant le HMS Hannibal ; mais lors du retour à Cadix, deux navires espagnols, trompés par une attaque de nuit des Britanniques, se canonnent l'un l'autre et sont perdus.

Il avait à bord 1 600 hommes de troupes. Il prit sur sa route un brick de 24 canons et de 64 hommes d'équipage, commandé par Lord Cochrane. C'était bien commencer ; mais bientôt il eut affaire à plus forte partie. Arrivé à l'entrée du détroit de Gibraltar, il apprit par un bateau expédié de la côte qu'il se trouvait entre deux escadres anglaises, l'une venant de Cadix et l'autre du large. Il prit le parti de se jeter dans la baie de Gibraltar, et il mouilla le 4 juillet au soir dans la rade d'Algésiras. Deux jours après, les Anglais étaient en face de lui avec six vaisseaux et une frégate.

Sa défaite semblait certaine, il la changea en triomphe. Ce fait d'armes est rapporté ainsi qu'il suit dans le Moniteur du temps (30 messidor an IX):

Le contre-amiral Linois, avec trois vaisseaux, le Formidable et l'Indomptable, de 80 canons, capitaines Laindet-Lalonde et Moscousu, le Desaix, de 74 canons, capitaine Christy-Pallière, et la frégate la Muiron, de 18, capitaine Martinenq, après avoir donné la chasse aux vaisseaux ennemis qui croisaient sur les côtes de Provence, s'est présenté devant Gibraltar au moment où une escadre anglaise de six vaisseaux y arrivait. Le 15 messidor, le contre-amiral Linois était mouillé dans la baie d'Algésiras, s'attendant à être attaqué, le lendemain matin. Dans la nuit, il a débarqué le général de brigade Deveaux, avec une partie des troupes, pour armer les batteries de la rade.
Le 16, à huit heures du matin, la canonnade a commencé contre les six vaisseaux anglais, qui n'ont pas tardé à venir s'embosser à portée de fusil des vaisseaux français. Le combat s'est alors chaudement engagé. Les deux escadres paraissaient également animées de la résolution de vaincre. Si l'escadre française avait quelque avantage par sa position , l'escadre anglaise était d'une force double, et avait plusieurs vaisseaux de quatre-vingt-dix. Déjà le vaisseau anglais l'Annibal était parvenu à se placer entre l'escadre française et la terre. Il était onze heures et demie : c'était le moment décisif. Depuis deux heures le Formidable, que montait le contre-amiral Linois, tenait tête à trois vaisseaux anglais. Un des vaisseaux de l'escadre anglaise qui était embossé vis-à-vis d'un des vaisseaux français, y ramena son pavillon à onze heures trois quarts. Un instant après, l'Annibal, exposé au feu des batteries des trois vaisseaux français qui tiraient des deux bords, amena aussi le sien. A midi et demi, l'escadre anglaise coupa ses câbles et gagna le large. Le vaisseau l'Annibal a été amariné par le Formidable. Sur 600 hommes d'équipage, 300 ont été tués. Le premier vaisseau anglais qui avait amené son pavillon a été dégagé par une grande quantité de chaloupes canonnières et autres embarcations envoyées de Gibraltar. Le combat couvre de gloire l'armée française, et atteste ce qu'elle peut faire. Le contre-amiral Linois doit être à Cadix avec l'Annibal pour le réparer.

Le 9 thermidor, le chef du gouvernement donnait à l'amiral Linois un témoignage officiel de la satisfaction de la République française par l'arrêté suivant :

BREVET D'HONNEUR.

« Bonaparte, premier Consul, considérant que le contre-amiral Linois a si habilement fait usage des moyens militaires et maritimes qui étaient à sa disposition et qu'il a déployé tant de courage que, malgré l'inégalité de ses forces, il ne s'est pas borné à une défense glorieuse, mais qu'il est parvenu à désemparer entièrement l'escadre anglaise, à contraindre deux vaisseaux de soixante-quatorze d'amener leur pavillon et à s'emparer du vaisseau l'Annibal; voulant récompenser un fait de guerre aussi honorable pour les armes de la République que pour l'officier général à qui le commandement de la division était confié, décerne, à titre de récompense nationale, au contre-amiral Linois un sabre d'honneur. »

Cependant, l'amiral anglais se prépaparait à venir demander compte de sa défaite : Dès messidor, il sortait de nouveau de Gibraltar pour reprendre son poste d'observation. Parti le même jour de Cadix, don Juan de Moreno amenait à l'amiral français cinq vaisseaux, trois frégates et un brick.

L'engagement eut lieu le 23 : deux vaisseaux espagnols, trompés par l'obscurité, se battirent avec acharnement, prirent feu et sautèrent ensemble. Le vaisseau français le Saint-Antoine, de 74 canons, amena son pavillon; mais Le Formidable, aux prises avec trois vaisseaux et une frégate anglaise , resta maître du champ de bataille.

[modifier] Liens internes

[modifier] Source partielle

Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail édition](Wikisource)

[modifier] Liens externes