Attentat de la Ghriba

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Site de l'attentat
Site de l'attentat

L'attentat de la Ghriba est un attentat islamiste survenu le 11 avril 2002 contre la synagogue de la Ghriba à Djerba (Tunisie).

Un camion-citerne de gaz naturel bourré d'explosifs saute devant la synagogue tuant 21 personnes (14 touristes allemands, 5 Tunisiens et 2 Français) et faisant 30 blessés.

Les autorités tunisiennes présentent d'abord l'explosion comme un accident[1], mais l'enquête menée par la Tunisie, la France et l'Allemagne montre rapidement qu'il s'agissait d'une attaque délibérée. Nizar Nawar, un franco-tunisien de 24 ans mort brûlé dans le camion-citerne, est identifié comme le kamikaze qui effectue l'attaque avec l'aide de son oncle Belgacem Nawar. Une bande sonore, attribuée au réseau terroriste Al-Qaida d'Oussama Ben Laden, revendique plus tard la responsabilité de l'attaque et déclare « envoyer un message à l'Allemagne ».

Les conséquences judiciaires de cet acte ont des ramifications dans divers pays.

Sommaire

[modifier] Tunisie

Belgacem est arrêté au lendemain de l'attaque et incarcéré dans une prison de Tunis. Il est alors interrogé, notamment par le juge anti-terroriste français Jean-Louis Bruguière, les enquêteurs l'accusant d'avoir aidé Nizar à faire monter une citerne remplie de gaz sur le camion.

Belgacem, qui encourt la peine de mort, est condamné le 7 juin 2006 par la 4e chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis à vingt ans de prison ferme pour « complicité d'assassinat avec préméditation », « participation à une association de malfaiteurs » et « complicité pour détention et fabrication de matières explosives ». Il est préalablement interrogé durant une vingtaine de minutes par le juge Tarak Braham en l'absence de ses avocats qui boycottent le procès après avoir demandé en vain de disposer au préalable du contenu de son interrogatoire par des juges allemands. Il nie alors les charges retenues contre lui et affirme tout ignorer des desseins terroristes de son neveu, reconnaissant seulement l'avoir assisté pour l'achat d'un véhicule qu'il devait utiliser dans un commerce. S'agissant de l'argent et des papiers d'identité de Nizar retrouvés en sa possession, il soutient qu'ils y avaient été placés à son insu par son neveu.

[modifier] France

3 membres de la famille Nawar résidant en France sont mis en examen par le juge Bruguière, notamment Walid Nawar, le frère du kamikaze, soupçonné d'avoir acheté le téléphone satellitaire avec lequel ce dernier aurait appelé Khalid Cheikh Mohammed quelques instants avant l'attentat.

Considéré par les enquêteurs comme l'un des personnages centraux de ce dossier, Christian Ganczarski (ressortissant allemand), est interpellé le 3 juin 2003 à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Suspecté d'avoir des liens avec Al-Qaida, il est soupçonné d'avoir donné le feu vert à l'attentat lors d'un coup de fil que lui avait passé Nizar Nawar peu de temps avant de se faire sauter. Au terme de l'enquête, Ganczarski ainsi que Cheikh Mohammed, qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt international dans ce dossier, sont également mis en examen pour « complicité d'assassinats » en relation avec une entreprise terroriste.

[modifier] Espagne

En mars 2003, cinq personnes accusées d'avoir financé cette attaque sont arrêtées en Espagne. Deux d'entre eux, l'homme d'affaires Enrique Cerda et le Pakistanais Ahmed Rukhsar, sont condamnés à cinq ans de prison le 10 mai 2006.

[modifier] Références

  1. (fr) Samir Gharbi et Sonia Mabrouk, « Vingt ans, vingt dates », Jeune Afrique, 22 octobre 2007
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