Arsène Bessette

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Arsène Bessette (Mont-Saint-Hilaire, 20 décembre 1873 - Montréal, 21 juin 1921) est un journaliste et écrivain québécois.

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[modifier] Biographie

Né à Saint-Hilaire, est l’aîné d’une famille d’agriculteurs. Son grand-père, Moïse Bessette, était un homme engagé politiquement puisqu’il fut maire de Saint-Hilaire de 1869 à 1874, puis de 1888 à 1890 et l’organisateur de la campagne du député libéral Louis-Philippe Brodeur[1]. Venant d’un milieu modeste mais éclairé, Arsène arrive à mener des études au Collège de Sainte-Marie-de-Monnoir (1888-1895), grâce à Brodeur.

La carrière qu’il épouse, faute d’argent pour poursuivre son instruction à l’université, sera celle de journaliste[2]. Il sera d’abord à La Patrie en 1898, puis deux ans plus tard, au Canada français de Saint-Jean, dirigé par son ami Gabriel Marchand (fils de Félix-Gabriel Marchand, premier ministre du Québec de 1897 à 1900). Bessette sera bientôt rédacteur en chef du journal, s’intéressant tour à tour à l’actualité politique, sociale et littéraire.

Bessette fait partie des libéraux les plus radicaux de la province. Comme Honoré Beaugrand, T.D. Bouchard, Gustave Francq, Charles Gill, Godfroy Langlois, Philippe Panneton (Ringuet), il est franc-maçon et appartient à la loge maçonnique L’Émancipation[3]. Ces francs-maçons se présentaient comme travaillant à l’affranchissement intellectuel du peuple canadien-français, courbé selon eux, sous le despotisme clérical.

Défenseurs du progrès social, ils cherchent notamment à faire la promotion de gratuité scolaire. Cultivé, passionné de théâtre, grand lecteur, ami du peintre Ozias Leduc — le frère de Bessette avait marié en 1902 la sœur de Leduc —, Bessette correspond également avec des intellectuels français. Grâce à son amie Idola Saint-Jean, militante féministe, il entreprend une correspondance avec la future romancière française Marie Le Franc qu’il fait venir à Montréal en 1905. Il songe à la marier. Déçu par LeFranc, Bessette épouse plutôt une collaboratrice de la page féminine de son journal, Albina Lareau en 1907.

En plus de vivre de sa plume comme journaliste, Bessette s’adonne à plusieurs genres littéraires. Il écrit une comédie pour le théâtre intitulé Les Pantins (1904). Contre la censure au théâtre, il signera des textes dans le Canada français qui lui causera la réprimande de son patron et la foudre des Ultramontains. Par ailleurs, il est également l’auteur de quelques contes.

En 1914, Bessette publie son unique roman, Le Débutant. Le roman d’apprentissage reflète le désenchantement de son auteur, autant professionnel qu’amoureux, et dénonce « le fanatisme politique et le préjugé religieux ». Empreint d’humour et de fantaisie[4], le roman propose une réflexion sur les mœurs électorales de l’époque et raconte le récit d’un jeune écrivain en quête d’épanouissement personnel. Le roman est par ailleurs fortement autobiographique.

Son roman n’est pas bien reçu. Sans être carrément censuré, il subit une « conspiration du silence » par les critiques littéraires de l’époque qui crurent bon d’étouffer la sortie. De plus, à cause du journal libéral qu’il dirige, reconnu comme franc-maçon, Bessette fut plus d’une fois pris à partie dans la presse conservatrice [5].

La situation du journal le Canada français se détériore et Bessette, fortement contesté depuis la parution de son roman, quitte Saint-Jean à la fin de 1917. Retiré à Montréal, il obtient des emplois au Pays et à La Presse, puis accepte un poste d’inspecteur à la Compagnie des Tramways de Montréal en 1920. Il meurt subitement, le 21 juin 1921.

[modifier] Notes et références

  1. sh-dict-A
  2. Aurélien Boivin, «Arsène Bessette», Dictionnaire biographique du Canada, Ramsay Cook (édit.), Toronto, University of Toronto Press/Presses de l’Université de Laval, p.113
  3. Patrice Dutil, L’Avocat du diable. Godfroy Langlois et le libéralisme progressiste dans le Québec de Wilfrid Laurier, Montréal, Robert Davies, 1994
  4. Bessette offre au lecteur peut-être l’un des premiers «strip-tease» du roman québécois. Bernard Andès, «À l’aube d’un renouveau romanesque : Le Débutant d’Arsène Bessette», Voix et images, vol.3, no. 2 (décembre 1977), p.323
  5. Normand St-Pierre, La censure du roman Le débutant (1914) de Arsène Bessette, mémoire presenté à l'Université du Québec à Montréal comme exigence partielle de la maîtrise en études, Montréal, Université du Québec à Montréal , 1984, 242 p.

[modifier] Revues et journaux

  • Le Canada français
  • La Presse

[modifier] Lien externe