Arabes d'Iran

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Les arabes du Khuzestan sont l'un des groupes ethniques d'Iran habitant dans la province du Khuzestan.

Sommaire

[modifier] Peuple et culture

Beaucoup d'arabes Khuzestani s'identifient comme membres de l'une des tribus suivantes :

  • Bani Kaab (la plus importante)
  • Bani Lam
  • Bani Saleh
  • Bani Torof
  • Bani Tamim
  • Bani Marvan
  • al-Khamiss
  • Kassir
  • Bavi
  • Kenane

Plusieurs tribus partagent un héritage commun et plusieurs portent leurs habits traditionnels. Un petit pourcentage continue à adhérer à la vie nomade. Ils sont concentrés principalement dans les régions ouest de la province. La vaste majorité sont des musulmans chiites. Il y a aussi une petite minorité de Sunni, chrétiens et juifs.

Le CIA World Factbook de 2008 estime le nombre des arabes d'Iran à 3% de la population iranienne totale de 65 397 521 (estimation de juillet 2007), soit environs 2 000 000 personnes[1]. « Le HCR a déclaré en 1998 qu'au moins deux millions d'Arabes, essentiellement des musulmans chiites, vivent en Iran, principalement au Khouzestan et dans le sud. Les Arabes sunnites ont tendance à vivre sur la côte du Golfe[2] ».

[modifier] Traditions

Environ 40 pour cent des arabes vivent dans un milieu urbain, la majorité d'entre eux sont des travailleurs non qualifiés. Les arabes qui vivent dans un environnement rurale sont principalement des fermiers et des pêcheurs. Les arabes vivant le long des plaines côtières du golfe sont principalement des nomades pastorales. La loyauté envers sa tribu est forte parmi les arabes ruraux, mais à aussi une influence sur ceux qui vivent dans des zones urbaines. Ceci a un impact sur la socialisation et la politisation des arabes.[3]

Selon le rapport des risques des Minorités de 2001, les arabes urbains et ruraux du Khuzestan se sont mélangés avec les persans,les turques et les lurs qui vivent aussi dans la province et se marient souvent avec eux. Malgré cela, les arabes iraniens se considèrent comme rejetés et en marge des autres groupes ethniques d'Iran. [4]

Les diffèrents groupes tribaux du Khuzestan ont une tradition orale riche et détaillée, une pratique qui a survécu malgré l'empiètement du monde moderne. La littérature orale des tribus arabes a été uniquement influencé par l'héritage poétique mystique de la Msha'sha'iya de l'ancienne époque[5].

[modifier] Langue

La plupart des arabes Khuzestani sont bilingues, parlant l'arabe comme leur langue maternelle, et le persan comme leur deuxième langue. Le dialecte arabe parlé dans cette province est l'arabe Khuzestani. Comme les autres dialectes arabes iraqiens parlés le long de la frontière avec l'Irak, il a une influence persane significative et il n'est pas compris par la plupart des autres personnes parlant l'arabe.

Cependant, le dialecte arabe Khuzestani n'est pas enseigné ou proposé comme option dans les écoles publiques élémentaires, qui a une population étudiante d'origine diverse, et il n'y a pas actuellement d'école privée spécifique aux arabes Khuzestani. Cependant, l'arabe standard moderne et l'arabe classique, qui diffèrent d'un degré du dialecte arabe Khuzestani, sont enseignés en Iran dans les établissements secondaires, sans tenir compte de leurs origines ethniques ou linguistiques. En fait, la constitution de la République Islamique d'Iran requiert que cette matière particulière soit enseignée après l'école primaire.

Selon les informations recueillies par Amnesty International, les écoles ne sont pas autorisées à dispenser un enseignement en arabe Khuzestani, même lorsque la majorité de la population locale est arabophone. Ceci expliquerait en partie le taux d'alphabétisation très faible, en particulier chez les femmes vivant dans les zones rurales du Khuzestan[6].

[modifier] Situation politique

Amnesty International a lancé un nombre grandissant d'actions urgentes dans les années 2000 en faveur de personnes issues de minorités en Iran, et notamment de la communauté arabe dont la situation s'est dégradée depuis 1999 [6].

Selon Amnesty International, « les tensions sont de plus en plus vives au sein de la population arabe d'Iran depuis avril 2005, mois pendant lequel de très nombreuses personnes ont été tuées et des centaines d'autres blessées au cours de manifestations, et des centaines d'arrestations ont eu lieu »[6]. Les tensions sont nées d'une lettre d'un conseiller au président qui préconisait le déplacement des populations arabes et le remplacement des noms arabes par des noms persans. Depuis ces manifestations, la tension est plus grande dans la région et la violence se fait plus fréquente : quatre attentats à la bombe ont été perpétrés à Ahvaz avant l’élection présidentielle de 2005 , d'autres attentats ont suivi fin 2005 et en 2006, donnant lieu à des vagues d'arrestations. Amnesty International appelle à mettre fin aux discriminations dont sont victimes les populations arabes du Khuzestan.

[modifier] Notes et références

  1. CIA World Factbook sur l'Iran.
  2. Rapport du Home office (ministère des affaires étrangères britannique) d'octobre 2005 sur l'Iran.
  3. http://www.homeoffice.gov.uk/rds/pdfs05/iran_081205.doc
  4. Minorities at Risk Project – Extract. CIDCM – University of Maryland. Website accessed 13 August 2001 – Arabs, Azeris, Baluchis, Kurds.
  5. Ahmad Kasravi (The Forgotten Kings and The Five Hundred Year History of Khuzestan)
  6. abc Amnesty International, Mai 2006 - Pleins feux sur les Actions Urgentes : La minorité arabe d'Iran