Antenor de Provence

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Antenor, patrice de Provence vers les années 695-715.

Sommaire

[modifier] Biographie

Non soumis aux Pippinides, Antenor représente les Mérovingiens en Provence à une époque où l'autorité de ceux-ci est contestée par les maires du Palais. On a pris argument des frappes monétaires[1] faites au nom des patrices pour montrer l'indépendance prise en Provence par rapport au pouvoir franc.

En 697, il est présent à la cour de Childebert IV lorsque le roi refuse d'accorder à Drogon de Champagne, les propriétés que ce dernier estime lui revenir en raison des liens familiaux de sa femme. Sa présence à ce tribunal peut s'expliquer par son opposition à Pépin de Herstal et à la famille de ce dernier[2].

L'autorité d'Antenor en Provence repose sur ses possessions foncières et le contrôle des revenus ecclésiastiques et séculiers. Il a beaucoup de partisans ainsi que de nombreux opposants, dans et hors de son duché. A Marseille, il confisque des biens de l'abbaye de Saint-Victor[3] et ordonne d'en bruler les titres de propriété, ce qui met en évidence un usage des puissants de l'époque : confiscation des biens ecclesiastiques pour rétribuer leurs partisans.

Le texte de 780[4] qui nous renseigne sur ces spoliations, évoque également une révolte, probablement autour des années 714-716, qui dresse Antenor contre Pépin de Herstal, puis contre Charles Martel. Le laconisme du texte ne permet de se rendre compte si cette rébellion peut être comparée aux révoltes anquitaines dont Charles Martel ne vient à bout que par l'extermination des élites et la politique de la terre brulée. Du silence des sources par rapport à tous ces faits peut cacher une histoire tragique, comme celle de la peste du VIe siècle, avec des conséquences sur la vie des hommes et le peuplement de la Provence. Comme en Aquitaine aussi, cette révolte se conjugue avec la présence des Sarrasins, provoquée contre les Francs.
D'après ce document, il aurait été remplacé par le patrice Metranus[5]

[modifier] Notes

  1. Celles d'Antenor sont connues par le trésor de Cimiez (Provence des origines à l'an mil, page 462). Ce trésor qui fut découvert en 1851 contenait 2.294 deniers d'argent dont 1.500 pièces de Marseille d'après Grierson. Le trésor aurait été enfoui entre 730 et 740.
  2. Before France and Germany, 205.
  3. Certains de ces biens (propriétés au nord de Digne) auraient été donnés à l'abbaye sous Charles Martel (715-741) par Adaltrude, la veuve de Nemfidius.
  4. Protocole rédigé à Digne en 780 contenu dans le cartulaire de Saint-Victor; ce protocole nous indique également une liste de patrices provençaux : Ansedertus, Nemfidius, Antenor, Metranus et Abbon.
  5. On dispose de deniers marqués d'un M provenant du trésor de Nice-Cimiez. Pour Jean Lafaurie, la fabrication des monnaies d'argent commence vers 675, date de l'assassinat de Childéric II. Ces fabrications continuent jusqu'à l'avènement de Pépin le Bref en 751. La plupart de ces monnaies nous sont connues grâce à l'inventaire d'Arnold Morel-Fatio du Trésor de Nice-Cimiez et à la publication de Chabouillet en 1890. Le trésor qui fut découvert en 1851 contenait plus de 2.000 (2.294) deniers d'argent dont 1.500 pièces de Marseille d'après Ph.Grierson. Le trésor aurait été enfoui entre 730 et 740. Les deniers marqués d'un M, normalement anonymes, pourraient néanmoins être attribués au patrice Metranus (c.720).

[modifier] Voir aussi

[modifier] Sources

  • L'article anglais, ici
  • Before France and Germany, Geary, Patrick J. - Oxford University Press, 1988.
  • Provence des origines à l'an mil, sous la direction de P.A. Février - Editions Ouest-France Université, 1989.

[modifier] Liens internes

Autres langues