André Beaufre

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

André Beaufre (né le 25 janvier 1902, mort le 13 février 1975) termine la Seconde Guerre mondiale comme Colonel. Bien connu par les anglo-saxons comme étant un stratège militaire et un défenseur de l'indépendance nucléaire française. Il peut être considéré comme un père fondateur des théories utilisées de nos jours à propos du terrorisme ou de la guerilla, appelée de son temps "guerre révolutionnaire".

[modifier] Biographie

En 1921, Beaufre entre à Saint-Cyr, où il rencontre Charles de Gaulle qui est alors instructeur. En 1925, il est au Maroc pour la guerre du Rif, où il est gravement blessé. Puis Beaufre étudie à l'École supérieure de guerre et à l'École Libre des Sciences Politiques.

Sa carrière militaire est riche. Alors qu'il est secrétaire à la Défense Nationale en Algérie en 1940 et 1941, il est arrêté par le régime de Vichy. Après sa libération en 1942, il sert dans les Forces françaises libres sur plusieurs fronts jusqu'à la fin de la guerre en 1945.

Il sert ensuite en Indochine. Puis Beaufre devient un général de la guerre d'Algérie. Il dirige la Division de Fer. Tout juste revenu d'Indochine et mal informé du caractère nationaliste du conflit en cours en Afrique du Nord, il rencontre quelques difficultés. Dans son livre Introduction à la stratégie il affirme que la frontière entre militaire et civil doit être dissoute. Il faut donc élargir le champ de bataille au-delà du seul militaire, et y inclure la société civile. De là découle la nécessité de considérer la radio ou encore l'école comme faisant partie du champ de bataille. Pour Beaufre, le militaire doit coordonner tous les aspects d'une société.

En 1956, le Général Beaufre dirige en Egypte la Force A, corps expéditionnaire français, à l'échelon Task Force. Contrairement à une idée répandue, Beaufre ne dirige pas souverainement l'armée française. Il est subordonné d'une part à l'Amiral Pierre Barjot qui commande à l'échelle du théâtre d'opération, et d'autre part aux militaires Britanniques (Stockwell pour l'essentiel) car depuis le début de l'opération les français acceptent la subordination aux britanniques pour des raisons politiques et logistique (Chypre est encore britannique). Cette victoire militaire qui se transforme en fiasco politique et diplomatique influence beaucoup sa pensée stratégique. Par exemple, il mettra en place à Suez un 5e Bureau chargé de la guerre psychologique, montrant ainsi sa volonté d'élargir le champ de bataille.

En 1958, Beaufre devient Chef du General Staff of the Supreme Headquarters, Allied Powers en Europe. Il est alors le chef français du groupe permanent de l'OTAN à Washington en 1960, et est nommé Général d'armée.

A travers ses livres et ses conférences, Beaufre s'affirme comme l'un des plus grands penseur de la dissuasion nucléaire (nuclear deterrence), quitte à s'opposer parfois à Raymond Aron ou à Lucien Poirier. Il considère que l'équilibre nucléaire participe à la stabilisation mondiale en terme de conflits.

[modifier] Beaufre et la déroute de 1940

Dans son livre datant de 1940 "Le Drame de 1940", Beaufre écrit que la déroute de l'armée française est l'évènement le plus important du vingtième siècle.

Pour comprendre les raisons de cette défaite catastrophique, il faut étudier l'histoire, la politique, et les aspects militaires. Si les causes visibles de la défaites semblent être militaires (mauvaise utilisation des blindés en particulier), les causes profondes se trouvent dans le contexte social et politique. La France des années 1930 est divisée, comme le prouve l'hostilité envers Léon Blum (Plutôt Hitler que Blum était alors une phrase répandue).

[modifier] Bibliographie

  • Introduction à la stratégie, Paris, 1963
  • Dissuasion et stratégie Paris, Armand Colin, 1964
  • L'O.T.A.N. et l'Europe, 1966
  • Le Drame de 1940, 1967
  • Mémoires 1920–1940–1945 (1969)
  • L'expédition de Suez, 1967, Paris, Grasset
  • La guerre révolutionnaire... (Paris : Fayard, 1972)
  • La Nature de l'histoire (1974).
  • La stratégie de l'action (Paris : ED. DE L'AUBE , 1997)
Autres langues