Altviller

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Altviller
Carte de localisation de Altviller
Pays France France
Région Lorraine
Département Moselle
Arrondissement Forbach
Canton Saint-Avold-1
Code Insee 57015
Code postal 57730
Maire
Mandat en cours
Jean-Jacques Ballèvre
élu le 14 mars 2008
Intercommunalité Communauté de communes du Pays naborien
Latitude
Longitude
49° 04′ 24″ Nord
         6° 44′ 00″ Est
/ 49.0733333333, 6.73333333333
Altitude 246 m (mini) – 310 m (maxi)
Superficie 4,85 km²
Population sans
doubles comptes
571 hab.
(2006)
Densité 118 hab./km²

Altviller est une commune française située dans le département de la Moselle et le bassin de vie de la Moselle-est.

Sommaire

[modifier] Le nom

Le nom Altviller apparait pour la première fois en 1221, dans un acte de donation de la "chapelle d'Altviller" en faveur de l'abbaye de Wadgassen.[1]

Au cours des siècles, ce nom s'écrira tantôt en français, Altviller, tantôt en allemand, Altweiller, tantôt avec V, tantôt avec W, tantôt avec L, tantôt avec LL. Dans certains documents, on retrouve Adviller, Altzwiller, Alteviller ou encore Alterweiller. Au 19e siècle, pour franciser encore davantage le nom, on écrira Altevillers.[1]

[modifier] Etymologie

Origine gallo-romaine? Selon cette thèse, Alta Villa viendrait des mots latins altus qui signifie haut et villa, la ferme, le domaine rural. Cette villa se serait-elle située sur le "Koenigsberg" ou le "Gähberg" dominant la vallée de la Nied?

Origine allemande? Une autre thèse voudrait tout simplement que Alter Weiler soit dérivé de l'allemand alt signifiant vieux, ancien et Weiler, le hameau, le village. Alt étant simplement un qualificatif servant à le distinguer des autres weiler, nombreux dans la région (Folschviller, Ebersviller, Guenviller, ...)

[modifier] Homonymie

La commune de Altwiller dans le département du Bas-Rhin.

Le château d' Alteville (Moselle)

[modifier] Géographie

Altviller est situé à 5 km au sud de la ville de Saint-Avold, chef-lieu de canton, sur la R.D.22 en direction de Dieuze.

Le ban d'Altviller, d'une superficie de 485 hectares dont 72 hectares de forêts, est limitrophe avec celui des communes de Lachambre, Vahl-Ebersing, Folschviller et Valmont. Il est traversé par la Nied allemande.

Altviller se trouve en région dialectophone francique. La langue maternelle originelle des habitants est un dialecte francique. Si quelques personnes, âgées surtout, le pratiquent encore, il est malheureusement en voie de disparition, malgré les efforts de quelques associations.

[modifier] Armoiries

Blason d'Altviller
De gueules à la colombe d'argent tenant dans son bec la Sainte Ampoule, accompagnée en pointe de deux cailloux d'or.

La colombe portant la Sainte Ampoule rappelle le baptême de Clovis à Reims, par saint Rémi, patron de la paroisse. La légende raconte que lors de cette cérémonie, la personne chargée de rapporter les saintes huiles nécéssaires au baptême ne put se frayer un passage à travers la foule. À ce moment, une blanche colombe, avec dans son bec une ampoule contenant ces saintes huiles descendit du ciel et permit à la cérémonie de se poursuivre. Les deux cailloux, allusion à la lapidation de saint Étienne, empruntés aux armes du chapitre de la cathédrale de Metz, rappellent qu'Altviller dépendait des biens temporels de l'Evêché de Metz.

[modifier] Histoire

Au Moyen Âge, Altviller appartenait à l'Evêché de Metz et faisait partie du baillage épiscopal de Vic.[2]

Altviller, avec les Trois-Evêchés (Metz, Toul et Verdun), sous tutelle francaise depuis 1552, fut rattaché officiellement à la France par le Traité de Westphalie, en 1648.

Après la guerre de 1870, Altviller, comme les autres communes d'Alsace et de l'actuel département de la Moselle, fut annexé au Reich allemand, par le Traité de Francfort. Redevenus français après l' Armistice du 11 novembre 1918 et le Traité de Versailles en 1919, les habitants d'Altviller redevinrent allemands de 1940 à 1944.

[modifier] L'évacuation en 1940

Comme toutes les communes situés sur la Ligne Maginot, l'évacuation de la population était planifiée en cas de crise. L'ordre d'évacuation a été donné le 1er septembre 1939, soit deux jours avant la déclaration de guerre. C'est par leurs propres moyens que les habitants se rendirent à Chambrey, au sud de Château-Salins, où ils furent embarqués en train. Le lieu d'évacuation prévu par les autorités était la commune de Rouffiac mais c'est finalement à Cabourg que s'installait le gros de la population. Certaines familles se sont retrouvées à Bully-les-Mines, à Sallaumines et à Romazières. Ce n'est que début octobre 1940 que la plupart des habitants sont revenus à Altviller.

[modifier] Un "avant-goût" de guerre

"Les soldats de la Ligne Maginot se trompent: une vingtaine d'obus tombent sur Altviller-lès-Saint-Avold: l'église et plusieurs maisons sont endommagées." relate le journal "Le Lorrain" dans son édition du 20 août 1937. En effet, le 17 août 1937, les artilleurs de la Ligne Maginot ont procédé à un réglage de tirs depuis une position des environs. Les habitants étaient priés de rester chez eux et de suspendre les travaux des champs. Erreur humaine ou défaillance technique? Toujours est-il qu'à partir de 9 heures du matin, plusieurs obus, heureusement non explosifs, sont tombés sur le village, semant la panique parmi la population avant qu'un coup de téléphone du maire n'obtienne un cessez-le-feu. Plus de peur que de mal même si les dégâts furent importants: un vitrail de l'église a volé en éclat, plusieurs toitures ont été éventrées et des lignes électriques ont été arrachées.[1]

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
1891 1903 Pierre Richert - -
1904 1908 Théodore Doucher - -
1908 1918 Jean-Pierre Philippe - -
1918 1924 Jean Schneider - -
1924 1935 Émile Schang - -
1935 1940 Pierre Bour - -
1940 1944 *** - -
1944 1952 Pierre Bour - -
1952 1971 Jean Thiel - -
1971 1977 Jean-Claude Christmann - -
1977 2008 François Hardy - -
2008 ..... Jean-Jacques Ballèvre - -

*** De 1940 à 1944, pendant l' Annexion, le maire et le conseil municipal furent révoqués par les Allemands. Altviller fut rattaché, jusqu'en 1942, à Lachambre, puis, jusqu'à la Libération, à Saint-Avold.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006
314 346 311 464 506 534 571
Nombre retenu à partir de 1968 : population sans doubles comptes

Le village était exsangue après les misères de la Guerre de Trente Ans. Huit familles seulement y résidaient en 1687. ( Les Familles Well, Kraut, König, Arnoult, Leher, Heque, Schlinck et Maugras ). En 1792, Altviller comptait 381 habitants pour atteindre 421 en 1834 et retomber ensuite à 330 en 1871 et à 281 en 1936.[2]

[modifier] Administration religieuse

La paroisse catholique Saint-Rémi d'Altviller, avec les paroisses Sainte-Barbe de Biding, Saint-Martin de Lachambre, Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Lixing-Laning, Saint-Jacques de Maxstadt et Saint-Jean-Baptiste de Vahl-Ebersing fait partie de la Communauté de Paroisses de Notre-Dame du Vahl

[modifier] Lieux et monuments

La place de la Mairie.
La place de la Mairie.
Notre-Dame d'Altviller
Notre-Dame d'Altviller

L'église paroissiale est dédiée à Saint Rémi. Sa construction fut décidée vers 1807 pour remplacer une chapelle où on célébrait les offices du dimanche dès 1723 et elle fut bénite le 12 novembre 1809 par l'abbé Jean Harter, curé de Lachambre qui désservait Altviller. Le clocher de l'ancienne chapelle fut conservé jusqu'en 1852. Les vitraux, gravement endommagés au moment de la Libération, le 26 novembre 1944, furent restaurés par Bassinot de Nancy, entre 1947 et 1949. Le clocher abrite deux cloches, de la fonderie Causard de Colmar, bénites le 20 novembre 1955 : Saint-Rémy, 520 kg, note sol et Sainte-Marie, 400 kg, note la. La troisième, Saint-Joseph, 300 kg, note si, n'a pas été été confisquée en 1943, elle date de 1922 (fonderie Farnier de Robécourt).[1]

Un orgue, construit en 1881 par le facteur d'orgues Verschneider de Puttelange, a été restauré en 2007 et 2008, par l'entreprise ArtiZ de Zarbeling.

Une statue monumentale, appelée « Notre-Dame d’Altviller », érigée par Mlle Delphine Motte au lieu-dit « Hänzelberg ». Elle fut inaugurée le 28 mai 1879 par Mgr Dupont-des-Loges, évêque de Metz.[1]

La nouvelle mairie construite à la place de l'ancien presbytère, a été inaugurée le 20 juin 1998 par M. Le Menn, sous-préfet de Forbach, en présence du député André Berthol. Elle est l'oeuvre de Mme Nicole Habert, architecte à Saint-Avold. En façade, une mosaïque, œuvre de Urschel l'Artisan, représente le blason de la commune.

[modifier] Personnalité liée à la commune

  • Delphine Motte, née en 1815 et morte en 1898, est la dernière descendante de la famille seigneuriale d'Altviller. Elle était connue comme bienfaitrice de la commune et de la paroisse. Entre autre, elle fit ériger en 1879, la statue de la Vierge du Hänzelberg et en fit don à la paroisse avec le terrain. C'est elle qui fit aménager la place au milieu du village, devant sa propriété, en faisant abattre une vieille maison qui gênait le passage. Dès 1890, elle fit installer un éclairage public alimenté à l'acétylène. En 1897, elle fit détruire plusieurs bâtiments qui obstruaient la place devant l'église (l'actuelle Place de la Mairie), y fit planter des marronniers et en fit don à la commune. Elle avait aussi le projet d'une maison où des religieuses chargées de l'éducation des filles et du soin des malades à domicile devaient s'installer. Ce projet avorta suite à son décès.[1] Une rue d'Altviller porte le nom « rue Delphine Motte ».

[modifier] Notes et références

  1. abcdef Abbé J. Colbus, Altviller, ancien fief épiscopal de la vouerie de St-Nabor.
  2. ab Abbé Ch. Martin, Almanach de l'Immaculée Conception - Diocèse de Metz - Année 1938 - p. 68 à 71.