Alimentation électrique du métro de Paris

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L'ancienne sous-station Opéra.
L'ancienne sous-station Opéra.
Les génératrices de l'usine de Bercy de la CMP, mise en service en mars 1901.
Les génératrices de l'usine de Bercy de la CMP, mise en service en mars 1901.

Le métro de Paris dispose d'un réseau d'alimentation électrique spécifique, qui fournit le courant de traction, de signalisation et d'éclairage.

Sommaire

[modifier] Histoire

La Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris (CMP) crée en 1899, à l'image des compagnies de tramway de cette époque, sa propre usine électrique quai de la Rapée, derrière son bâtiment d'administration. Cette usine produit du courant triphasé à 5000 Volts 25 hertz et alimente les sous-stations de la nouvelle ligne 1. Elle dispose de dix-huit chaudières de 244 m2 de surface de chauffe produisant de la vapeur transformée par trois dynamos de 1500 kilowatts. Le courant à haute tension est envoyé aux sous-stations et transformé en courant continu à 600 Volts pour l'alimentation en courant de traction et d'éclairage de la ligne.

Cependant, cette usine qui n'ouvre qu'en mars 1901 - un an après la mise en service de la ligne 1 - se révèle insuffisante, et la CMP doit par ailleurs s'approvisionner auprès de l'usine d'Asnières de la société Le Triphasé, ainsi qu'auprès de l'usine des Moulineaux de la Compagnie générale de Traction. L'extension progressive du réseau entraine la création de nombreuses sous-stations, alimentées sur chaque ligne en parallèle. Toutefois, le dramatique incendie de Couronnes en août 1903 provoqué par un court-circuit démontre la dangerosité de cette disposition, et provoque la création de sectionnements au droit de chaque sous-station du réseau. Chaque section est dès lors alimentée en parallèle par deux sous-stations, à l'exception des terminus des lignes alimentés par une seule sous-station[1].

[modifier] Aujourd'hui

L'alimentation du réseau est réalisée par le biais des ceintures 63 000 et 225 000 Volts de RTE qui alimentent l'agglomération parisienne. Le courant électrique est fourni à la RATP à six postes haute tension (PHT) : trois alimentés en 63000 Volts à Denfert, Lamarck et Montessuy, deux alimentés en 225000 Volts à Ney et René Coty, et un alimenté dans les deux tensions, à Père-Lachaise.

Les postes haute tension transforment le courant en 15000 volts alternatif, et le distribuent à 125 postes de redressement pour le métro qui fournissent du courant continu à 750 Volts, et à plusieurs centaines d'unités de transformation 15 kV/380 V qui assurent l'éclairage et l'alimentation force (PEF) des équipements auxiliaires, comme les escaliers mécaniques. La RATP dispose également de groupes électrogènes en cas de défaillance majeure du fournisseur.

Le courant de traction d'une ligne peut être coupé de trois façons distinctes :

  • sous l'effet d'un court-circuit sur la voie ou un train, ce qui provoque une disjonction d'intensité automatique ;
  • par télécommande du PCC de la ligne par le chef de régulation ;
  • localement sur une section, en enlevant une barrette des avertisseurs d'alarme (AA). Celles-ci sont disposées d'une part sur chaque quai de chaque station, et d'autre part tous les cent mètres sur la ligne, que ce soit en tunnel ou en viaduc[2].

[modifier] Puissance consommée

Si la puissance consommée par le métro s'élevait à trois millions de kilowatt-heures en 1900, celle-ci s'élevait en 1994 à plus d'un milliard de kilowatt-heures[3].

[modifier] Annexes

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

  • Jean Robert, Notre Métro, éd. Jean Robert, Paris, 1983.
  • Jean Tricoire, Un siècle de métro en 14 lignes. De Bienvenüe à Météor [détail des éditions]
  • Charles Venard, « L'alimentation en énergie électrique du métro de Paris de 1900 a aujourd'hui », dans Revue générale des chemins de fer (ISSN 0035-3183), 16 juin 2002
  • Actes du colloque organisé par l'Association pour l'histoire des chemins de fer en France et par l'Association pour l'histoire de l'électricité en France à Paris en mai 1995, « Électricité et chemins de fer, cent ans de progrès ferroviaire en France par l'Électricité », dans Revue d'histoire des chemins de fer (hors série) (ISSN 1140-8618), juillet 1997
  • Alain Hérault, « La sécurité de l'alimentation électrique en Île-de-France », dans Annales des Mines - Réalités industrielles, mai 2000 [texte intégral]

[modifier] Sites internet

[modifier] Notes et références

  1. Jean Robert, Notre Métro, p 257
  2. Jean Tricoire, Un siècle de métro en 14 lignes. De Bienvenüe à Météor [détail des éditions] p 64
  3. Charles Venard, op. cité