Alexandre-Frédéric-Jacques Masson de Pezay

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Alexandre-Frédéric-Jacques Masson, marquis[1] de Pezay, né en 1741 à Versailles et mort le 6 décembre 1777 à Pezay, est un homme de lettres français.

Fils de Jacques Masson, Genevois qui avait fait une fortune rapide dans l’administration des finances du duché de Lorraine, il fit de bonnes études au collège d'Harcourt et entra dans les mousquetaires. Né avec de l’esprit, ayant de la facilité à se plier à plusieurs objets, Masson partagea d’abord son temps entre la culture de la poésie et les plaisirs du monde avant, stimulé par sa sœur, épouse de Cassini, de donner une direction plus sérieuse à ses travaux.

Grâce à la protection, de Maurepas, il fut choisi pour enseigner la tactique militaire au Dauphin et gagna à cette préférence les titres de capitaine de dragons et de maréchal général des logis de l’état-major de l’armée. À trente-deux ans, il était colonel.

Lors de son avènement au trône, Louis XVI se souvint de son jeune professeur, entretint avec lui une correspondance suivie et le nomma inspecteur général des côtes.

Un excès d’amour-propre finit par tout gâter : il se fit des ennemis puissants et fut exilé dans la terre de Pezay, où il mourut, à trente-six ans. « Pezay, dit Grimm, avait infiniment d’esprit, beaucoup de souplesse et de douceur dans le caractère, l’âme très ardente et très active. Il n’avait que le défaut de vouloir réunir sans cesse tous les extrêmes, de se répandre trop au dehors, et de se piquer, pour ainsi dire, de déployer à chaque occasion toutes les parties de son esprit et de son talent. »

II était en relations d’amitié avec Voltaire et Rousseau. On a de lui :

  • Zélis au bain, Paris, 1763, 1766, in-8° :
    Ce poème, en quatre chants, est écrit avec assez de naturel, mais d’un ton trop libre ; l’auteur, qui travaillait sans cesse ses ouvrages, le remania, en changea le dénouement et y ajouta deux chants de plus (la Nouvelle Zélis au bain, Genève, 1768, in-8°)
  • Lettre d’Alcibiade à Glycère, Paris, 1764, in-12 ;
  • Lettre d’Ovide à Julie, 1767, in-8°
  • Suite des Bagatelles anonymes (de Dorat), Paris, 1767, in-8° ;
  • La Closière ou le Vin nouveau, opéra-comique, Paris, 1770, in-8° ;
  • Éloge de Fénelon, Paris, 1771, in-8° ;
  • Les Soirées helvétiennes, alsaciennes et franc-comtoises, Paris, 1771, in-8° ; Londres, 1772, 2 vol. in-12 ;
  • Les Tableaux, suivis de l’Histoire de Mlle de Syanne et du comte de Marcy, Paris, 1771, in-8° ;
  • Traduction en prose de Catulle, Tibulle et Gallus, Paris, 1771, 1794, 2 vol. in-8° et in-12 ;
  • La Rosière de Salenci, opéra lyrique, Paris, 1773, in-8° ;
    La musique de Grétry fit le succès de cet ouvrage.
  • Histoire des campagnes de Maillebois en Italie en 1745 et 1746, Paris, 1775, 3 vol. in-4° et atlas.

On a publié un choix de ses Œuvres (Liège, 1791, 2 vol. in-12), précédé d’une notice historique et littéraire. Il a également donné des articles à l’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert.

[modifier] Notes

  1. S’il faut en croire La Harpe, son condisciple, il n’était pas même gentilhomme, bien qu’il se fît appeler « marquis ».

[modifier] Sources

  • Ferdinand Hoefer, Nouvelle Biographie générale, t. 39, Paris, Firmin-Didot, 1862, p. 790-1.