Alban de Villeneuve-Bargemont

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Alban de Villeneuve-Bargemont, né le 8 août 1784 et mort en 1850, est un économiste et homme politique français. Vicomte catholique, il dénonça le premier avec Armand de Melun l'exploitation manufacturière et fit voter les premières lois sociales.

[modifier] Biographie

Il est capitaine de vaisseau avant de devenir économiste. Son ouvrage sur l'Économie politique chrétienne[1] lui vaut d'être élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1845. Il est élu député du Var à l'Assemblée constituante le 13 mai 1849.[2]

« Dès 1841, c'est le vicomte Alban de Villeneuve-Bargemont qui fait voter la loi règlementant le travail des enfants, réclamée aussi par le comte de Montalembert, autre grand aristocrate catholique. C'est Villeneuve-Bargemont qui pose le premier, devant la Chambre française, le problème ouvrier dans toute son ampleur (22 décembre 1840). Alors que l'idée de la lutte des classes n'est lancée qu'en 1843 par Flora Tristan, dans sa Lutte ouvrière.[3] »

Il dénonça « l'état de dépendance et d'abandon dans lequel la société livre les ouvriers aux chefs et entrepreneurs de manufactures... la facilité illimitée laissée à des capitalistes spéculateurs de réunir autour d'eux des populations entières pour en employer les bras suivant leur intérêt, pour en disposer, en quelque sorte, à discrétion, sans qu'aucune garantie d'existence, d'avenir, d'amélioration morale ou physique soit donnée de leur part, ni à la population, ni à la société qui doit les protéger. »

« Il n'est pas sans intérêt de noter qu'avant l'utilisation de la question sociale par Karl Marx, c'est la droite légitimiste et traditionaliste qui la première, prend la défense des travailleurs.[4] »

[modifier] Notes et références

  1. Économie politique chrétienne, ou Recherches sur la nature et les causes du paupérisme en France et en Europe, et sur les moyens de le soulager et de le prévenir (3 volumes, 1834). Réédition : Hachette, Paris, 1971. Texte en ligne 1 2 3
  2. Biographie des 750 représentants à l'Assemblée législative le 13 mai 1849, par deux journalistes, Pagnerre, Paris, 1848, p. 231.
  3. Jean Dumont, L'Église au risque de l'histoire, préface de Pierre Chaunu de l'Institut, Éditions de Paris, Ulis, 2002, p. 115, note 2.
  4. Jacques Ploncard d'Assac, Les jeunes ont droit à la vérité, Société de philosophie politique, Lisbonne, 1970, p. 107-108.

[modifier] Article connexe