Alain Emmanuel de Coëtlogon

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Alain Emmanuel de Coëtlogon de Méjusseaume est un marin français, nommé maréchal de France en 1730, né à Rennes le 4 décembre 1646 et mort à Paris le 6 juin 1730.

Il est le septième fils de Louis de Coëtlogon, vicomte de Méjusseaume, conseiller du roi au parlement de Bretagne qui décède en 1657, et de Louise Le Meneust de Brétigny. Il reçoit à Rennes une excellente éducation, il est incorporé dans une Académie militaire, dont il sort en 1668 avec le grade d'enseigne.

La plus grande partie de la carrière maritime d'Alain Emmanuel de Coëtlogon va se dérouler sous les ordres de Tourville, son aîné de quatre ans. Enseigne de vaisseau le 4 août 1670, il combat à Solebay en juin 1672 sur le vaisseau commandé par Tourville dans l'escadre du vice-amiral d'Estrées ; il se fait remarquer aux combats de Schooneveld en juin 1673 et du Texel en août 1673 .

Le 26 janvier 1675, âgé seulement de vingt neuf ans, il est nommé capitaine de vaisseau. il embarque comme second de Tourville dans la campagne de Sicile et est blessé à la bataille d'Agosta, durant laquelle Ruyter allié des Espagnols est blessé à mort.

En 1680, Alain Emmanuel de Coëtlogon étudie la théologie et envisage d'entrer dans les ordres avec l'accord de l'évêque de Rennes. Il reprend la mer, mais profondément marqué par cette crise spirituelle, il va mener une vie austère dans un célibat quasi-monastique.

En 1683, il commande différents navires sous les côtes danoises puis barbaresques, il participe en 1688 dans l'escadre d'Estrées à un nouveau bombardement d'Alger.

Lors de la guerre de la ligue d'Augsbourg, il soutient au sein de l’escadre de Chateaurenault le débarquement de Jacques II en Irlande. Il combat au large de Bantry le 11 mai 1689.

Coëtlogon est nommé chef d'escadre le 1er novembre 1689.

Durant la bataille de Béveziers, le 10 juillet 1690, Coëtlogon commande une division de l'avant-garde de Tourville, il participe avec vaillance à la destruction de l'escadre hollandaise. Il participe également, le 29 mai 1692, à la bataille de Barfleur où Tourville remporte la victoire à 44 contre 99 vaisseaux anglais. Lors de combats de Lagos contre le convoi de Smyrne, Coëtlogon détâché avec huit vaisseaux s'empare sous les canons des forts de Gibraltar de deux vaisseaux et de trois marchands hollandais, le 8 juillet.

Il participe ensuite à la défense de Saint-Malo contre les navires anglais en novembre 1693. Le 1er février 1694, le chevalier de Coëtlogon est nommé chevalier de l'Ordre militaire de Saint-Louis.

La bataille du Cap de la Roque
La bataille du Cap de la Roque

En mai 1701 Coëtlogon est nommé lieutenant général « pour servir en Levant et en Ponant[réf. nécessaire] », avec le titre de marquis[réf. nécessaire], qu'il n'utilisera jamais.

En 1702, Coëtlogon au service de l'Espagne à la tête d'une escadre de cinq vaisseaux français, est chargé de protéger le ravitaillement des colonies espagnoles. Il séjourne à Vera Cruz au Mexique et demeure à la suite d'ordres et contre-ordres dans une longue inaction.

Le 22 mai 1703, revenu sur les côtes espagnoles, le chevalier de Coëtlogon livre bataille au large du cap de la Roque avec sa petite escadre à cinq vaisseaux hollandais, moins puissants que les siens et escortant la flotte de Lisbonne et de Saint-Wal. Il remporte la victoire sur les navires néerlandais mais laisse échapper le convoi.

Lors de la bataille de Vélez-Málaga (24 août 1704), il remplit les fonctions de vice-amiral du corps de bataille. C’est le dernier combat de Coëtlogon à la mer ; il prend d'octobre 1705 à avril 1707 le commandement de la Marine à Brest.

Il est couvert d’honneur : commandeur de Saint-Louis en 1705, admis au Conseil de la Marine avec voix délibérative en 1715, vice-amiral du Levant et est nommé Grand Croix de l'Ordre de Saint Louis en 1716, il est admis dans l'Ordre du Saint-Esprit et l'Ordre de Saint-Michel en 1724.

Il décide de se retirer en 1726 à quatre-vingt ans chez les Jésuites. Il obtient le bâton de maréchal de France le 1er juin 1730, il s'éteint six jours plus tard.

[modifier] Regard de ses contemporains

Saint-Simon le juge doux et probe : « il avait acquis, écrit-il, l'affection et l'estime de toute la Marine ; il avait du sens avec un esprit médiocre mais fort suivi et appliqué ; il était un des plus braves et meilleurs hommes de mer qu'il y eut ».

Dans le brevet le nommant Maréchal de France, qui relate les hauts faits de sa vie maritime, nous pouvons lire sous la signature du Roi Louis XV : "Il a donné dans toutes les occasions des preuves distinguées de son zèle infatigable pour le service de notre État et d'un courage intrépide ; il s'est trouvé à onze combats… c'est pourquoi nous avons résolu de l'élever à la dignité de Maréchal de France, pour honorer en sa personne la vertu la plus pure et le plus parfait désintéressement".

D'une simplicité exemplaire et d'une modestie incomparable, ce célibataire austère et peu tenté par les plaisirs de la Cour ; Le chevalier de Coëtlogon, vice-amiral et Maréchal de France, compagnon de Tourville qu'il vénérait et de Châteaurenault, son parent, fut un grand marin de Louis XIV, qui fit honneur à son blason et à la devise de sa très ancienne maison "De tout temps Coëtlogon".

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