Alain Bauer

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Alain Bauer (né le 8 mai 1962 à Paris) est un criminologue et consultant français, spécialiste des questions de sécurité.

Sommaire

[modifier] Un enseignant et consultant sur les questions de sécurité publique

Après une formation de juriste (droit public et science politique), Alain Bauer enseigne d'abord à l'IEP Paris puis rejoint l'Institut de Criminologie. Il enseigne aujourd'hui aux universités de Paris I, II et V (Sorbonne), à l'Ecole des Officiers de la Gendarmerie nationale (EOGN), à l'École Nationale de la Magistrature(ENM), et à l'École Nationale Supérieure de Police (ENSP). Il dispense également des cours à l'étranger et a été nommé membre du conseil d'administration de l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) [1].

Il est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages sur la criminalité et d'une dizaine sur la franc-maçonnerie. Il a été très critiqué pour certains de ses ouvrages ; notamment son ouvrage intitulé Violences et insécurité urbaines dans la « collection Que Sais-je» avec Xavier Raufer[2]. Des sociologues ont vivement critiqué la démarche (et la légitimité) scientifique d'Alain Bauer, qui se présente comme opposé à la « culture de l'excuse », notamment par le fait qu'il limite son analyse à une approche gestionnaire des effets (celle de la lutte contre les violences) en minimisant l'analyse sociologique[3]Pour Alain Bauer, ces critiques sont souvent le fait de militants se cachant derrière le statut de chercheurs prônant la « culture de l’excuse »[4]

Outre son activité de chercheur, Alain Bauer est Président-directeur général de AB Associates, Société de conseil en sécurité groupant une dizaine de consultants associés [5]. Cette double activité professionnelle, d'enseignent-chercheur et de PDG d'une société de conseil en matière de sécurité, fait l'objet de critiques. Alain Bauer répond habituellement en comparant sa situation à un avocat enseignant en faculté de droit ou à un médecin enseignant aussi en CHU.

[modifier] Un expert écouté des gouvernements

Depuis la fin des années 1990, les analyses et les solutions d'Alain Bauer rencontrent un vif succès notamment par sa médiatisation à partir de la fin de la mandature de Lionel Jospin comme premier ministre (lors du tournant de la vision dans le domaine de la sécurité publique du Parti socialiste en 1997 au colloque de Villepinte initié par Jean-Pierre Chevènement).

Ses travaux et analyses en matière de sécurité ayant souvent fait référence, il a été nommé membre de la commission nationale consultative des droits de l'Homme (2000 - 2003) et la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (HALDE - 2005 à 2007). Il est également président du conseil d'orientation de l'observatoire national de la délinquance (depuis 2003) et de la commission nationale de la vidéo-surveillance (depuis 2007).

Conseiller de la police de New York, de la Sûreté du Québec et du Los Angeles Sheriff Department, il a supervisé la publication de la première étude approfondie sur le terrorisme interne aux États-Unis en août 2007[6].

Nommé président de la commission sur le contrôle des fichiers de police, il a publié un rapport très critique sur le sujet en 2006. Il a également été rapporteur du groupe de travail sur la police de sécurité quotidienne, proposant un bouleversement de l'organisation des services sur des territoires plus cohérents.

Le Président de la République et le Premier ministre lui ont demandé de diriger une mission pour le rapprochement des instituts de formation, de recherche et d'analyse des questions de sécurité et stratégiques en août 2007.

[modifier] Son engagement en Franc-maçonnerie et en politique

Ancien membre de l'UNEF-ID lorsqu'il fut étudiant à la faculté de droit, puis conseiller auprès du premier ministre Michel Rocard de 1988 à 1990, Alain Bauer possède de nombreux liens avec des responsables du Parti socialiste.

En septembre 2006, les bureaux d'Alain Bauer ont été perquisitionnés dans le cadre de l'affaire Clearstream 2. Les enquêteurs recherchaient des éléments sur les informations qu'il aurait découvertes concernant le "corbeau" présumé de l'affaire, Jean-Louis Gergorin[7].

Lors des élections présidentielles de 2007, il semble avoir opéré un rapprochement avec Nicolas Sarkozy: Alain Bauer a été soupçonné de s'être engagé dans la campagne présidentielle de 2007 du président de l'UMP Nicolas Sarkozy, en mettant à son profit sa connaissance des syndicats des gardiens de la paix et des officiers et ses nombreuses amitiés avec de nombreux commissaires et haut-gradés[8] ; sa nomination comme secrétaire d'Etat à la sécurité publique, à l'occasion d'un remaniement ministériel, a été évoquée en décembre 2007[9].

Mais surtout, la notoriété d'Alain Bauer auprès du grand public est due à sa fonction de Grand Maître du Grand Orient de France de 2000 à 2003, dont il a contribué à améliorer la visibilité et la transparence. Il fut conseiller de l'Ordre et adjoint de Philippe Guglielmi de 1996 à 1999. Aujourd'hui, Alain Bauer est membre laïque du conseil de direction de l'institut d'études des sciences du religieux (IESR).

[modifier] Citation

  • « Le Grand Orient a été l'Eglise et le parti de la République et a construit la boîte à outil de la citoyenneté. Franc-maçonnerie rime avec démocratie.»

[modifier] Liens internes

Thématiques connexes : criminologie, violences urbaines et criminalité. Auteurs connexes : Norbert Elias, Laurent Mucchielli et Maryse Esterle-Hedibel.

[modifier] Références

  1. Voir sur le site de l'IRIS : [1]
  2. Alain Bauer – Xavier Raufer, Violences et insécurité urbaines, Paris, PUF, 1998 (onzième édition, 2007).
  3. « Envahissants experts de la tolérance zéro », Pierre Rimbert, Le Monde diplomatique, février 2001, p.20-21
    « Sur quelques contes venu d’Amérique », Loïc Wacquant, Le Monde diplomatique, Mai 2002, p.6-7
  4. Pour un contre point à la vision défendue par Alain Bauer : Laurent Mucchielli, Violences et insécurité. Fantasmes et réalités dans le débat français, Paris, La découverte, 2002.
  5. « Alain Bauer de la SAIC au GOdF », Réseau Voltaire, 1 octobre 2006.
  6. Radicalization in the West, the Homegrown Threat, août 2007.
  7. « Clearstream - Perquisition chez Alain Bauer », L'Express, 22 septembre 2006
  8. Libération, mercredi 2 mai 2007, page 23.
  9. France-Inter, jeudi 6 décembre 2007, question de Nicolas Demorand à Rachida Dati.
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