Affaire Ullmo

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L'Affaire Ullmo est un scandale qui, entre l'affaire Dreyfus et la guerre de 1914, défraya la chronique dans la France entière et hors des frontières. Il aboutit en 1908 à la restriction du commerce de l'opium en France.

Parfois considérée à tort comme étant à mi chemin entre l'affaire Dreyfus et celle de Mata Hari, elle perdit rapidement toute intensité dramatique nationale pour se réduire un drame individuel inscrit dans les mœurs d’une époque.


[modifier] Intrigue

Jeune officier de Marine de confession Israélite, Charles Benjamin Ullmo avait de gros besoins d'argent. D'une part opiomane et très dépendant, il entretenait de plus, dans sa villa "Gléglé" à Toulon, une fort jolie femme, Marie Louise Welsch dite la "belle Lison". L'entretien de sa belle et son besoin de drogue étant très importants, Ullmo, le portefeuille vide, eut l'idée d'aller dérober dans la coffre-fort du contre-torpilleur la "Caroline" à Toulon, d'importants documents : les codes confidentiels des signaux de la Marine, l'état de la flotte en Méditerranée, et la défense de Toulon.

Il put mettre en pratique son idée lorsque son supérieur, le commandant de la "Caroline", partit en permission en lui laissant le commandement. Ullmo put photographier les documents, puis essaya de les revendre à un agent allemand lors d'une permission en Belgique. La transaction ayant échoué, Ullmo envoya au ministre de la Marine, Gaston Thomson, une lettre anonyme lui proposant la restitution de ces photos contre un paiement de 150 000 francs, sans quoi les pièces seraient livrées à des agents étrangers.

Arrêté et poursuivi pour tentative de trahison, il fonda sa défense sur l'altération de sa personnalité par la drogue. Il fut dégradé sur la place saint-Roch à Toulon, et condamné à la détention perpétuelle. Ullmo passera les deux tiers de sa vie au bagne des îles du Salut où il occupe la case de Dreyfus à l'île du Diable. Là-bas, il se convertira à la religion catholique, et sombre dans le mysticisme. Après avoir été gracié par le président Albert Lebrun en 1933, il rentre en France, mais est déçu de ce qu'il y voit. Il repart définitivement pour Cayenne où il mourra le 21 septembre 1957.

[modifier] Références et liens externes