Affaire Ghofrane Haddaoui

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Ghofrane Haddaoui est une jeune fille française sauvagement tuée à coup de pierres, dont le corps a été découvert sans vie dans un terrain vague, près du centre commercial Grand Littoral à Marseille le 19 octobre 2004. Sa lapidation la veille avait suscité, après un temps d'indifférence, l'indignation sur la condition des jeunes filles des quartiers populaires en France.

Née à Tunis, issue d’une fratrie de six, Ghofrane avait travaillé dans une société de nettoyage puis comme vendeuse. Avant sa mort, elle suivait une formation d’aide ménagère pour personnes âgées. [1]

L'accusé principal avait été interpellé le 8 novembre 2004 et a reconnu les faits pendant sa garde à vue. Selon lui, la jeune fille avait accepté de le suivre tard dans la nuit, avant de changer d'avis, de lui expliquer qu'elle avait un autre copain et qu'elle devait se marier avec lui. "Fou de rage" et sous l'effet combiné de l'alcool et du cannabis[2], il l'avait alors giflée violemment, puis s'était acharné sur elle "pendant une dizaine de minutes", en lui jetant de grosses pierres sur la tête, selon ses propres déclarations. Il était accompagné d'une autre personne, lui aussi mineur violent[3]. L’autopsie avait permis d’établir qu’une trentaine de coups sur la boîte crânienne avaient entraîné des lésions cérébrales et une hémorragie à l’origine de la mort[1].

Le meurtrier avait été confondu par le recel du téléphone portable de la victime. S'étant vanté de son forfait, il avait été identifié par la propre mère de la victime.[4]

Une marche silencieuse avait été organisée dans les rues de Marseille, en présence notamment du chanteur Jean-Jacques Goldman et le mouvement "Ni putes ni soumises" avait un temps apporté son soutien à la mère de Ghofrane, Monia Haddaoui[5].

La cour d'assises des mineurs des Bouches-du-Rhône a condamné le 13 avril 2007 deux jeunes de 19 et 20 ans (mineurs au moment des faits) à 23 ans de réclusion criminelle. L'avocat général avait réclamé la peine maximale de 30 ans; l'excuse de minorité n'a pas été retenue. L'un d'eux était passé aux aveux devant la Cour. La famille s'est déclarée satisfaite du verdict[6].

[modifier] Notes et références de l'article

  1. ab « Les meurtriers présumés de Ghofrane aux assises », Sophie Bouniot, L'Humanité, 10 avril 2007.
  2. « La lapidation de Ghofrane: ouverture du procès », L'Express, 10 avril 2007.
  3. « Le meutre de Ghofrane devant les assises des Bouches-du-Rhône », Le Nouvel Observateur, 10 avril 2007.
  4. « La lapidation de Ghofrane aux assises », Libération, 11 avril 2007, Michel HENRY.
  5. « Les 2 meurtriers de Ghofrane condamnés à 23 ans de prison », 15 avril 2007, Le Nouvel Observateur.
  6. « Les meurtriers de Ghofrane condamnés à 23 ans de prison », Le Figaro, 13 avril 2007.

[modifier] Voir aussi

Articles connexes
Liens et documents externes
  • Ils ont lapidé Ghofrane, Monia Haddaoui avec Anne Bécart, Éditions des femmes, 154 p.
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