Adalbéron de Laon

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Adalbéron de Laon dit Ascelin (v. 947- † 1030 abbaye Saint-Vincent de Laon), évêque de Laon de 977 à 1030.

Il est issu de la grande famille lotharingienne d'Ardenne, apparentée aux Carolingiens. Il est le fils de Régnier de Bastogne, frère puîné du comte de Verdun, Godefroy le Captif et de l'archévêque Adalbéron de Reims.

Après avoir commencé ses études à Gorze, il est de 969 à 974 l’élève à Reims de Gerbert d’Aurillac, le futur pape Sylvestre II. Fidèle du roi carolingien Lothaire, ce dernier le fait chancelier en 974 puis, après la mort de Roricon survenue le 20 décembre 976, le nomme évêque de Laon le 16 janvier 977.

Peu après son accession au siège épiscopal, des bruits d’adultère courent au sujet d’une liaison qu’il entretient avec la reine Emma d’Italie, épouse de Lothaire. Afin de connaître la vérité, son oncle l’archevêque de Reims convoque un synode qui finalement innocente la reine ainsi que l’évêque Ascelin. Le frère du roi Lothaire, Charles de Lotharingie, qui a encouragé ces rumeurs, est exilé.

La société médiévale : un prêtre, un chevalier, un travailleur. Cette miniature illustre l'idéologie des trois ordres sociaux (ceux qui prient, ceux qui combattent, ceux qui travaillent)
La société médiévale : un prêtre, un chevalier, un travailleur. Cette miniature illustre l'idéologie des trois ordres sociaux (ceux qui prient, ceux qui combattent, ceux qui travaillent)

Après la mort de Lothaire et de son fils Louis V, il se range cependant du côté de son oncle l'archévêque Adalbéron de Reims parmi les artisans du changement de dynastie. Le 2 avril 991, dans la nuit du Jeudi saint[1] ou le 29 mars, dimanche des Rameaux selon d'autres auteurs, il livre d'une manière perfide Charles de Lorraine, dernier représentant et héritier légitime de la dynastie carolingienne, à Hugues Capet, le roi des Francs. Complotant ensuite en 993 avec Eudes Ier de Blois en vue de livrer Hugues Capet et son fils Robert Ier à Otton III, il est déposé au synode de Pavie en 998. Toutes ses actions lui vaudront la réputation de "Vetulus Traditor" (vieux traître).

Auteur du Poème au roi Robert (vers 1020), Adalbéron de Laon y prend des positions très hostiles au monachisme clunisien et y formule, l'un des premiers avant Gérard de Cambrai, l'idée d'une structure ternaire pour la société médiévale (ceux qui prient, ceux qui combattent, ceux qui travaillent) à l’image de la Cité de Dieu chez saint Augustin.

La date de sa mort est incertaine : soit le 19 juillet 1030, soit, selon le nécrologe de Saint-Vincent de Laon, un 27 janvier, vraisemblablement en 1031. Il est inhumé en l'église abbatiale de Saint-Vincent de Laon.

Adalbéron de Laon est surtout connu pour avoir fixé la théorie des ordines, c'est-à-dire la tripartition de la société selon les fonctions de chacun : les oratores (ceux qui prient, les moines, les prêtres), les pugnatores ou bellatores (ceux qui combattent, à peine 1 à 2% de la population) et les laboratores (ceux qui travaillent ou, plus précisément, qui labourent la terre, l'mmense majorité des paysans).

[modifier] Notes et références

  1. La cathédrale de Laon par madame Suzanne Martinet, page 80

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