Action Écoles

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Action Écoles (probablement aussi appelée « Opération Delta ») est une opération humanitaire d'envergure lancée en 1985 - 1986 par Daniel Balavoine, Richard Berry, Lionel Rotcage, Michel Berger et France Gall dans le sillage du célèbre Band Aid de Bob Geldof. Cette opération a suscité la création de milliers de comités dans les écoles et lycées français (jusqu'à 13 000 selon Lionel Rotcage), devenant un éphémère phénomène de société qui a contribué à la prise de conscience de l'action humanitaire pour toute une génération de Français, au même titre que les Restos du Cœur, fondés à la même époque.

Sommaire

[modifier] La genèse de l'opération

Daniel Balavoine grand amateur de voitures et de rallyes, participe au rallye Paris-Dakar en 1983 et 1985. Sa découverte de l'Afrique lui fait suivre un autre combat, celui de la pauvreté et de la famine de ce continent. Le 13 juillet 1985, il assiste au Live Aid à Wembley. Puis il participe au concert français pour l'Éthiopie donné à La Courneuve le 13 octobre 1985.

La trentaine passée, Daniel Balavoine désire se lancer dans des projets plus constructifs en accord avec ses idées humanistes. Avec son complice Michel Berger et France Gall, il fonde une association, Action Écoles, destinée à mobiliser les écoliers français contre la faim en Afrique. Les trois compères s'étaient retrouvés en 1978 autour de la comédie musicale Starmania.[1] L'artiste s'engagera jusqu'au bout dans cette opération. Seul sa mort, survenue brutalement le 14 janvier 1986, y mettra terme.

[modifier] L'opération Action Écoles

Des milliers de comités locaux sont créés dans les écoles collèges et lycées français afin de lever des fonds pour financer des microprojets précis (agriculture, pompes, etc.), chiffrés et géographiquement situés. L'opération connaît un succès étonnant : jusqu'à 13 000 comités auraient été créés, selon Lionel Rotcage.[2]

Par ailleurs, les recettes du 45 tours La faim y'en a marre sont affectés au profit d'Action Écoles. La face A était chantée par Klaus Blasquiz, Élisabeth Wiener, Serge Newtone, Jérémy, la chorale des enfants de Bondy, Jean-Pierre Castelain, Émilie Bonnet, Salif Keita, Olive avec un discours dit par Philippe Bauman. La face B sur le même fond sonore, récité par Richard Berry, sur un texte de Bob Geldof.[3]

Des tonnes de nourritures et des pompes à eau seront expédiées sous l'œil vigilant des artistes. Une innovation pour l'époque : les écoliers et lycéens pouvaient suivre l'avancée des réalisations grâce au Minitel.[4]

Selon Lionel Rotcage (responsable de Band Aid en France), c'est pour suivre Action Écoles que Daniel Balavoine serait retourné en Afrique où il a trouvé la mort : « Dire que c'est moi qui lui ai conseillé de suivre jusqu’au bout l'opération en allant sur place, en Afrique, rejoindre Thierry Sabine et le Paris-Dakar. Il est parti. Je n'ai même pas eu l'occasion de lui dire que nous en étions à 13 000 comités dans les écoles. J'attendais son retour, le 19 janvier, pour le lui apprendre. Il aurait été heureux de la savoir même si, pour lui, ce qui importait, c'était ce que ça déclencherait à long terme, dans les années à venir, sur le comportement des enfants vis-à-vis des autres. »[5]

[modifier] Action Écoles et la chanson Babacar

France Gall s'est rendue au Sénégal pour l'opération Action Écoles. En rentrant, elle est très bouleversée par l'histoire d'une jeune mère de dix-huit ans, Fatou, qui lui avait demandé de recueillir son bébé d'un mois parce qu'elle ne pouvait pas l'élever. Elle avait été abandonnée par le père. Elle voulait lui confier cet enfant, qu'elle adorait. France Gall est repartie sans lui donner de réponse et cela l'a tourmentée. L'histoire se termine bien puisqu'en retournant au Sénégal pour le clip de cette chanson, elle a retrouvé la mère et le bébé en bonne santé et a décidé, avec Michel Berger, de les aider en leur trouvant un appartement, en finançant les études de la mère et l'avenir de Babacar.

France Gall chantera en 1987 la chanson Évidemment écrit par Berger, en hommage à Daniel Balavoine. Ce titre figure sur l'album Babacar.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

  • Témoignage de Lionel Rotcage sur Balavoine et Action Écoles. [4]

[modifier] Références

  1. ↑ Voir notamment le site [1].
  2. ↑ Voir le site [2]).
  3. ↑ Voir notamment le site [3]
  4. ↑ Lire l'article du Magazine Girls (26 décembre 1985-1er janvier 1986) qui interviewe Daniel Balavoine sur Action Écoles et http://dinhna.free.fr (rubrique Afrique).
  5. ↑ Interview de Lionel Rotcage dans Télé 7 Jours, début 1986.