Daniel Balavoine

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Daniel Balavoine
Naissance 5 février 1952
Alençon, France France
Décès 14 janvier 1986
Gourma-Rharous, Mali Mali
Profession(s) Auteur-compositeur-interprète
Producteur de musique
Arrangeur musical
Acteur
Genre(s) Pop
Rock
New wave
World music
Instrument(s) Piano
Synthétiseur
Fairlight
Années actives 19751986
Label(s) Barclay Records

Entourage Michel Berger
France Gall
Jean-Jacques Goldman
Léo Missir

Daniel Balavoine, est un auteur-compositeur-interprète français né à Alençon (Orne) le 5 février 1952 et mort le 14 janvier 1986 à Gourma-Rharous (Mali).

Sommaire

[modifier] La musique

Dans les années 1970, il participe en tant que choriste à la comédie musicale La Révolution française, puis aux concerts de Patrick Juvet.

Ce dernier lui offre sa chance en le laissant enregistrer une chanson sur un de ses albums. Cela lui permet d'être remarqué par Léo Missir, directeur artistique chez Barclay avec lequel il noue un lien très fort.

Autre rencontre capitale à cette époque, celle d'Andy Scott, ingénieur du son et réalisateur, qui restera à son côté jusqu'à sa disparition.

Ses deux premiers albums De vous à elle en passant par moi (1975) et Les aventures de Simon et Gunther... (1977) (qui parle de deux frères qui vivent au moment du mur de Berlin) ne rencontrent pas le succès.

Seul le 45 tours extrait de l'album Les aventures de Simon et Gunther..., « Lady Marlène » (sur lequel figure un autre titre, « La Porte est close »), rencontre un succès d'estime.

Le troisième album, intitulé Le Chanteur (1978), sur lequel figure la chanson éponyme, le fait connaitre du grand public.

Ébloui par la voix de Daniel Balavoine qu'il découvre lors son interprétation télévisée de « Lady Marlène » (1977), Michel Berger reconnait immédiatement en lui le surdoué qu'il lui faut pour jouer le rôle de « Johnny Rockfort » dans l'opéra-rock qu'il projette de monter avec Luc Plamondon, Starmania (1978). Cette participation accroit davantage sa notoriété, avec une image un peu voyou avec « Quand on arrive en ville », et pleine de tendresse avec « S.O.S. d'un terrien en détresse », chanson très technique que Michel Berger a spécialement composée pour lui, alors le seul à pouvoir l'interpréter. C'est également le début d'une grande amitié pour le trio Daniel Balavoine - Michel Berger - France Gall.

Balavoine enchaîne les tubes et son talent créatif, sa voix haut perchée et son sens de la mélodie s'imposent et le classent vite sur le même plan que des chanteurs comme Michel Polnareff ou Michel Berger dans le monde de la chanson[réf. nécessaire]. Il s'impose aussi juste avant les années Mitterrand en porte parole de la jeunesse[1].

Durant la première moitié des années 1980 Daniel Balavoine s'impose comme une figure importante de la musique new wave (ou synthpop) en France[réf. nécessaire]. Il émet d'ailleurs des critiques au début de la décennie envers une majorité d'artistes français « établis », qu'il accuse alors de faire de la musique de music hall[réf. nécessaire], pas assez en rapport avec les attentes de la jeunesse, qui tend à se tourner davantage vers la musique anglosaxonne.

Pionnier dans le genre, il est avec Jean Michel Jarre le premier à acquérir en France[2] à grands frais le sampleur Fairlight en 1984, sorte de synthétiseur assisté par ordinateur dont l'usage façonnera toute la musique des années 80. Sa musique se définit par une mélodie recherchée, des percussions travaillées, et un usage prédominant de sons synthétiques soutenus sur les instruments traditionnels (synthèses proches du violon et de l'orgue), le tout mêlé à des effets synthétiques. S'ajoute à cela son univers rock, genre qu'il affectionne particulièrement (voix écorchée, usage habituel de la guitare électrique...).

Ainsi, il combine tous les atouts de l'auteur-compositeur accompli qui font de lui un monstre audiovisuel incontournable des années 80, au même titre par exemple que Coluche. Ses atouts étant : une musique populaire d'avant-garde donc, mais aussi des textes châtiés et engagés, qui dépeignent diverses facettes de la société (célébrité, divorce, enfance, argent et réussite sociale, travail, guerres, drogue, torture, politique, amour, tolérance et racisme, drames humanitaires, vie et mort, etc.), enfin une voix puissante, un tantinet écorchée, et en mesure de couvrir pratiquement cinq octaves. Il entre très tardivement en voix de tête, capable de soutenir des notes très aigües avec néanmoins suffisamment de coffre pour qu'un néophyte distingue clairement dans sa voix fine, un timbre masculin.

Sa voix pourrait être de loin comparée à celle de Freddie Mercury, et se démarque clairement de celle de chanteurs comme Michel Polnareff ou Sting, qui s'ils font souvent usage de leur voix de tête, se situent dans des fréquences où Daniel Balavoine aurait simplement mis à contribution sa voix pleine (normale)[réf. nécessaire].

Aux Victoires de la musique 1986, on lui décerne, à titre posthume, la victoire de l'album de l'année pour Sauver l'amour.

De nombreux artistes ont interprété ultérieurement des chansons de son répertoire dont Liane Foly, Léna Ka, Johnny Hallyday, Nicole Rieu, Pascal Obispo, Patrick Fiori, Florent Pagny, Grégory Lemarchal, ainsi que Marie Denise Pelletier avec sa reprise de la chanson Tous les cris, les SOS en 1987.

C'est le troisième auteur compositeur disparu qui génère le plus de droits d'auteur en France, derrière Joe Dassin et Michel Berger[réf. nécessaire].

[modifier] Le militantisme

Daniel Balavoine met sa notoriété au service de causes qui l'émeuvent : la politique, la dénonciation de la guerre, de la famine, du racisme[3], la défense de la liberté et de la vie. Très prisé des talk-shows[4], il n'hésite pas à donner son opinion sur tout, parfois avec véhémence, persuadé d'avoir pour mission de faire évoluer les mentalités. Cela lui vaut de déclencher quelques polémiques.

On le remarque la première fois lors du « journal de midi », sur Antenne 2, le 16 mars 1980[5], où, se posant en porte-parole de la jeunesse, il s'oppose à François Mitterrand et aux hommes politiques en général, qu'il considère trop éloignés des soucis des jeunes.

Ses textes sont engagés et dénoncent les aberrations de l'humanité que sont l'injustice et la guerre (notamment les injustices liées à la guerre froide) ainsi que tout ce qui est lié à ces deux notions. Ses albums à thème Loin des yeux de l'occident (1983) et Sauver l'Amour (1985) en sont une illustration.

Il prend position, le 23 octobre 1983, contre la guerre au Liban (où son frère était alors présent), la guerre en général et contre les personnes qui la soutiennent, lors de l'émission de télévision Sept sur sept[6]. Le matin même, avait eu lieu l'attentat du Drakkar, au cours duquel 58 soldats français avaient trouvé la mort. Il présentera ses excuses sur le plateau de Champs Élysées (Antenne 2) le 5 novembre 1983.

[modifier] Le Paris Dakar

Une autre passion, celle des courses automobiles, le pousse à s'engager à partir de janvier 1983 dans le rallye Paris-Dakar.

Il participe ainsi à 2 rallyes en tant que concurrent (1983 et 1985) et parvient à décrocher la 30e place à l'arrivée du Dakar 1985.

Au cours de cette course, il découvre l'Afrique, continent auquel il s'attache. Il participe d'ailleurs au concert français pour l'Éthiopie donné à la Courneuve le 13 octobre 1985.

Il fonde avec Michel Berger l'association Action Écoles, destinée à mobiliser les écoliers français contre la faim en Afrique.

Au début de l'année 1986, il accompagne le Paris-Dakar non pas en concurrent, mais pour suivre l'installation de pompes à eau[7].

Son action se poursuit aujourd'hui au Mali de par l'Association Daniel Balavoine.

[modifier] L'accident mortel

Le soir du 14 janvier 1986 vers 17 h 30, Thierry Sabine (créateur et organisateur du rallye) et Daniel Balavoine doivent rejoindre le bivouac de Gourma-Rharous (Mali) pour poursuivre le déroulement de la course. Initialement, c'est Jean-Luc Roy et Yann Arthus-Bertrand qui doivent monter dans l'hélicoptère. Cependant, depuis quelque temps, le chanteur réclamait à Thierry Sabine un baptême de l'air avec toutefois une certaine appréhension. Sabine s'en souvient et va en discuter avec les deux passagers provisoires. Ceux-ci acceptent de céder leur place.

L'hélicoptère décolle donc avec ses cinq passagers : Sabine, Balavoine, la journaliste Nathaly Odent, le technicien radio Jean-Paul Le Fur et le pilote François-Xavier Bagnoud. Surpris par la nuit, ils suivent le fleuve Niger (un repère plat et simple). Mais, quelques minutes plus tard, une tempête de sable survient. Ayant une visibilité quasi nulle, ils se posent à vingt et un kilomètres de Gourma. Thierry Sabine croise un concurrent et lui demande de signaler leur position au bivouac et de réquisitionner une voiture afin de les ramener. L'affaire semble ainsi s'arranger.

Puis, pour une raison inexpliquée, l'appareil redécolle et suit les feux arrière d'un autre concurrent. L'hélicoptère vole très bas et suit de très près la voiture. C'est alors que, à huit kilomètres du bivouac et après des kilomètres de ligne droite, l'hélicoptère, surpris par le terrain montant, se pulvérise au sol. Il est un peu moins de 20 heures. Les cinq passagers meurent sur le coup.


Daniel Balavoine devait rejoindre Londres un mois après la catastrophe. Il comptait y fonder un groupe totalement anglophone. Celui-ci aurait assuré la première partie de sa rentrée parisienne au palais des Sports prévu en octobre 1986.

Daniel Balavoine repose au cimetière de Ranquine à Biarritz, dans le département des Pyrénées-Atlantiques.

[modifier] Discographie

[modifier] Singles

[modifier] Avec le groupe Présence

  • 1971 : Le jour s'est lève / La Lumière et la folie (Disques Vogue)

[modifier] Avec le groupe Mélodie S.A.

[modifier] En solo

[modifier] Réeditions de titres ou singles posthumes

[modifier] Quelques titres

[modifier] Diverses participations

[modifier] Compilations

  • Ses 7 premières compositions (1986)
    • Viens vite
    • Lire un livre
    • La confiture
    • Tout va bien
    • Même avec tes fleurs
    • Le jour s'est levé (avec le groupe Présence)
    • La lumière et la folie (avec le groupe Présence)
  • L'essentiel (1995)
    • 2 CD
  • Balavoine sans frontières (2005)
    • 2 CD + 1 DVD + une intégrale
  • Les 100 plus belles chansons (2007)
    • 6 CD reprenant l'intégralité des enregistrements studios officiels, 12 lives tirés du spectacle de 1981 et quelques inédits

[modifier] Récompenses

[modifier] Filmographie

[modifier] Anecdote

Un jeune compositeur belge du nom de Marc Lerchs, ému à l'annonce de la mort de Daniel Balavoine, compose une chanson intitulée « L'Aziza est en pleurs » le jour même. Il la fait enregistrer par Lara, une jeune chanteuse de 16 ans, en laquelle il croit. Cette chanson, gravée sur son premier 45 tours, la fait remarquer et retenir pour le concours Eurovision de la chanson 1988 ; elle deviendra célèbre sous le nom de Lara Fabian.

[modifier] Association Daniel Balavoine

L'Association Daniel Balavoine[8], loi 1901, a été créée en mars 1986, par les amis et la famille, pour répondre à l'appel de ceux qui souhaitaient continuer l'action de Daniel Balavoine et Thierry Sabine en Afrique de l'Ouest. Son but principal est de fournir des motopompes d'irrigation pour la culture du riz au Sénégal, à la Mauritanie et au Mali. Ce matériel est destiné aux coopératives villageoises dans le but d'atteindre l'auto-suffisance alimentaire par leur travail selon leur volonté. L'association est une association à but non lucratif, elle est apolitique et aconfessionnelle et se veut ouverte à tous.

[modifier] Notes et références de l'article

  1. Le 19 mars 1980, Daniel Balavoine intervient sur Antenne 2 devant François Mitterrand et s'énerve contre la politique du moment : [1].
  2. Site consacré au Fairlight
  3. Extraits du livre de Gilles Verlant Site non officiel sur Daniel Balavoine
  4. Références des participations dans des émissions de télévision Site non officiel sur Daniel Balavoine
  5. Extraits du journal Midi Première source : site non officiel sur Daniel Balavoine, autre source : site non officiel sur Daniel Balavoine
  6. Extraits de l'émission Sept sur Sept Site non officiel sur Daniel Balavoine
  7. Interview de Camille Scoffier, VSD, janvier 1986 Site non officiel sur Daniel Balavoine
  8. L'Association Daniel Balavoine site officiel de l'association Daniel Balavoine

[modifier] Liens externes