Abu al-Fadl Hasdai

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Abu al-Fadl Hasdai ibn Yusuf ibn Hasdai ( أبوالفضل حصداي ابن يوسف ابن حصداي) (Saragosse, vers les 1050 – le Caire ?, après 1093), a été un vizir juif à la cour des émirs houdides de Saragosse.

Expension maximale de la Taïfa de Saragosse sous Al-Muqtadir (1076)
Expension maximale de la Taïfa de Saragosse sous Al-Muqtadir (1076)

Poète, fils de poète, petit-fils de Hasdaï ibn Shaprut (vizir du calife Abd al-Rahman III de Cordoue). Abu al-Fadl est considéré comme le disciple du philosophe al-Qarmani. Ami d'Ibn Paquda et Ibn Buklaris, il a étudié très jeune l’arithmétique, la géométrie, l'astronomie, la physique, la musique, la politique, la philosophie et la médecine. L'émir houdide de Saragosse, Al-Muqtadir lui a confie l'éducation son fils et son successeur Youssef le futur Al-Mu'tamin et en 1070 il a succédé au vizir décédé Ali Youssef. Comme politicien et chef de la Communauté juive, il a promu les sciences et les arts et a été en grand partie responsable de l'essor politique et intellectuel du royaume de Saragosse. Au même moment, son coreligionnaire Samuel Ibn Nagdella dirigeait les destinés du royaume Taïfa de Grenade. Abu al-Fadl a su faire face avec habilité aux voisins chrétiens de Saragosse, c'est-à-dire, la Castille, la Navarre, l'Aragon, le Comté de Barcelone, et aux royaumes Taïfas musulmans de Tolède, Valence, Lérida et plus tard face aux Almoravides. Il est parvenu à construire le second royaume le plus puissant d’Al-Andalus après celui de Séville, aussi bien sous le règne d’Al-Muqtadir que sous son fils et le petit-fils Al-Mu'tamin et Al-Musta'in.

Pendant longtemps, le paiement de grands tributs aux rois de Castille, l’achat des services du Cid, et une alliance avec la taïfa Abbadide de Séville ont garanti à Saragosse une indépendance relative, surtout face aux Almoravides du Maroc. Abu al-Fadl, qui connaissait aussi bien la Bible que le Coran, s'est converti à l'Islam et s'est marié avec la demi-sœur d'al-Musta'in, en obtenant finalement le poste de grand vizir. Les représentants de la communauté juive l'ont accusé trahison et les vizirs musulmans rivaux, d'arrivisme. Il semble qu’il avait l’ambition d’obtenir le poste de grand juge (Qadi El Qodat). Ensemble, les deux groupes sont parvenus à renverser Abu al-Fadl et Al-Musta'in a résolu finalement de l’envoyer en 1093 comme ambassadeur à la cour du calife fatimide au Caire. Certaines sources affirment qu'Abu al-Fadl est parti après en pèlerinage à la Mecque, et depuis on en trouve aucune trace.

[modifier] Bibliographie

  • Lucien Leclerc, Histoire de la médecine arabe, Tome I. Paris, 1876.
  • Sánchez Pérez, Biografías de los Matemáticos Árabes que florecieron en España, Madrid, 1921.
  • J. Vernet, La Cultura hispano-árabe en Oriente y Occidente, Barcelona, 1978.
  • J.L.C. Lafuente, Der Goldene Salon, Bergisch Gladbach, 1997 (Roman).
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