Abderrahmane Tlili

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Abderrahmane Tlili (عبد الرحمن التليلي) est un homme politique tunisien.

Fils d'Ahmed Tlili, il est membre du Parti socialiste destourien avant de fonder l'Union démocratique unioniste dont il devient secrétaire général. Il représente son parti aux élections présidentielles de 1999 où il remporte 0,23 % des suffrages.

Cet opposant proche du pouvoir dirige plusieurs entreprises d'État. Mis à la retraite le 21 août 2003, il est agressé six jours plus tard par des inconnus[1] puis incarcéré peu après en se voyant reprocher l'octroi illégal de marchés pour des travaux d'aménagement dans trois aéroports tunisiens, en 2001, et ce au détriment d'une société française (Sodica)[2]. Le 3 juin 2004, il est condamné pour abus dans sa gestion de l'Office de l'aviation civile et des aéroports à 9 ans de prison ferme et à une amende de 42,7 millions de dinars (27,773 millions d'euros)[2]. Le procès semble fabriqué car il n'existe pas de preuves tangibles, ni de témoins à charge[réf. nécessaire].

Il purge actuellement sa peine à la prison civile de Tunis où il suit, durant l'été 2006, une grève de la faim pour protester contre l'absence de soins médicaux adaptés à son âge et à ses maladies (particulièrement le diabète)[3]. Il entame une nouvelle grève de la faim le 16 janvier 2008, ce que démentent les autorités tunisiennes qui dénoncent « une manœuvre visant à détourner l'opinion publique sur son véritable statut [de détenu de droit commun][4]. » Dans le communiqué de presse publié par sa famille et repris par l'Agence France-Presse le 24 janvier, il dénonce par cette grève « les atteintes constantes à ses droits de détenu », « les mauvais traitements infligés en général aux prisonniers politiques » et « les violations permanentes des libertés » en Tunisie[4].

Son épouse, Salwa Tlili, se suicide le 3 juin 2003 en se jetant du premier étage de l'aérogare de l'aéroport international de Tunis-Carthage où se trouvent alors les bureaux de son époux[1]. Souffrant d'une dépression nerveuse, elle est hospitalisée dans une clinique avant sa chute mortelle.

[modifier] Références

  1. ab « Agression du chef d'un parti d'opposition légale à Tunis », Agence France-Presse, 28 août 2003
  2. ab « Un opposant condamné à neuf ans de prison pour abus de pouvoir », Agence France-Presse, 3 juin 2004
  3. « Un opposant se met en grève pour absence de soins, les autorités démentent », Agence France-Presse, 15 juillet 2006
  4. ab « Un ancien candidat à l'élection présidentielle emprisonné en grève de la faim », Agence France-Presse, 24 janvier 2008
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