Îlots insalubres parisiens

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Un îlot insalubre est un îlot urbain dans lequel des conditions d'hygiène déplorables rendent nécessaire une transformation importante de l'îlot, voire sa destruction et sa reconstruction.

Une grande enquête menée par Paul Juillerat de 1894 à 1904 a mis en évidence des problèmes d'hygiène dans certains quartiers de Paris. Les spécialistes faisaient correspondre l'apparition de cas de tuberculose à la trop forte densité et en particulier à l'étroitesse des voies de circulation par rapport à la hauteur des immeubles. Le Conseil municipal du 8 mars 1906 a créé une liste de six îlots « tuberculeux » ou insalubres, qui s'étendra à dix-sept îlots après la Première Guerre mondiale. Les pouvoirs publics jugeaient indispensable la destruction ou le réaménagement de ces quartiers. Ils ne seront pourtant rénovés que très progressivement, au point que leur liste guidera les projets de transformation de Paris tout au long du siècle et en particulier après la Seconde Guerre mondiale. La notion d'îlot insalubre s'inscrit alors dans une notion plus large d'îlot « devant faire l'objet d'un plan d'aménagement particulier », d'îlot « bien » ou « mal » utilisé, qui permettra de lancer des opérations des zones beaucoup plus vastes : Front-de-Seine, Italie XIII...

Sommaire

[modifier] Liste des îlots insalubres

La liste des îlots insalubres comprenait les îlots suivants :

Îlot 1
Quartier Saint-Merri (4e arrondissement). Rasé en partie dès les années 1930, il est longtemps resté à l'état de parc de stationnement avant d'être remplacé dans les années 1970 par le Centre Georges-Pompidou et le quartier de l'Horloge.
Îlot 2
Îlot 3
Quartier situé entre la rue Galande et le quai de Montebello (5e) ; restauré et non rénové dans les années 1960.
Îlot 4
Ancienne Cité Jeanne d'Arc, entre la rue Jeanne-d'Arc et la rue Nationale (13e), reconstruite des années 1930 aux années 1950.
Îlot 5
Îlot 6
Situé de part et d'autres de la rue du Faubourg-Saint-Antoine, cet îlot a fait l'objet d'un projet de restructuration par Le Corbusier et Pierre Jeanneret, présenté à l'Exposition universelle de 1937.
Îlot 7
Belleville, autour de l'église Notre-Dame-de-la-Croix (20e).
Îlot 8
Îlot 9
Près de la porte de Clignancourt, entre la rue Championnet, la rue du Ruisseau, la rue Letort et la rue du Poteau. Un cas de peste ayant été rapporté en 1923, l'îlot est détruit et remplacé par un lotissement d'habitations à bon marché achevé en 1933.
Îlot 10
Îlot 11
Quartier du 20e arrondissement situé entre le boulevard de Ménilmontant, l'avenue Gambetta, la rue Sorbier et la rue des Panoyaux, rénové dans le cadre de la ZAC des Amandiers dirigée par la SEMEA 15.
Îlot 12
Îlot 13
Boulevard Auguste-Blanqui (13e).
Îlot 14
Îlot 15
Îlot 16
Entre l'arrière de l'Hôtel de Ville, la rue Saint-Antoine, la rue Saint-Paul et la Seine (4e). Alors que les projets initiaux de la Ville, présentés à l'Exposition universelle de 1937, prévoyaient des destructions massives pour ne conserver que les principaux édifices historiques (église Saint-Gervais, hôtel de Sens). La réhabilitation a finalement faite selon le principe du curetage, qui consistait à purger l'intérieur des îlots tout en conservant le tissu urbain, voire seulement les façades sur rue[1]. Plusieurs architectes, dont Michel Roux-Spitz et Paul Tournon, ont travaillé sur l'îlot de 1948 à 1965.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Article connexe

[modifier] Notes et références

  1. Voir Jacques Lucan, Eau et gaz à tous les étages — Paris, cent ans de logement, Arsenal/Picard, Paris, 1992 (réimpr. 3 août 1999), 278 p.

[modifier] Bibliographie

Yankel Fijalkow, La construction des îlots insalubre — Paris 1850-1945, l'Harmattan, Paris, 1997, 274 p. (ISBN 2-7384-7173-0)