État indépendant de Croatie

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Nezavisna Država Hrvatska (hr)

(État indépendant de Croatie)
1941 — 1945
Monarchie, État satellite du Troisième Reich et de l'Italie fasciste
Drapeau
Localisation de l'État libre de Croatie (en rouge foncé) dans l'Europe de 1942.
Localisation de l'État libre de Croatie (en rouge foncé) dans l'Europe de 1942.

Création après invasion 10 avril 1941
Dissolution complète 8 mai 1945

Capitale Zagreb
Langue(s) Croate
Religion {{{religion}}}
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Population 6 300 000 hab. (est. 1941)

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Monnaie Kuna
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Domaine internet {{{domaine internet}}}
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Devise {{{devise}}}
Hymne {{{hymne}}}

Entité précédente
Royaume de Yougoslavie
Entité suivante
République fédérale socialiste de Yougoslavie

Le début de la Seconde Guerre Mondiale a mis le point sur l'Etat Yougoslave, alors en pleine crise politique. La Croatie, comme un allié de l'Allemagne, a proclamé son indépendance en 1941. À Zagreb, le pouvoir fut confié au parti croate d’extrême-droite Ustaše, placé à la tête d'un « État indépendant de Croatie » (Nezavisna Država Hrvatska ou NDH), conduit par Ante Pavelić. D'un commun accord, Pavelić, Mussolini et le roi d'Italie Victor-Emmanuel III décidèrent de placer sur le trône croate un petit-cousin du souverain, Aymon de Savoie, duc de Spolète puis, duc d’Aoste[1], propulsé monarque sous le nom de « Tomislav II »[2]. En réalité, épouvanté par les horreurs commises par les Oustachis, le roi abandonna son royaume fantoche et regagna l'Italie [3]. Son territoire englobait toute la Bosnie-Herzégovine et la majeure partie de la Croatie actuelle, mais celle-ci était amputée de l'Istrie et d'une large partie de la Dalmatie, annexées par l'Italie de Mussolini. Divisé en zones d'occupation allemande et italienne, le régime dictatorial de Pavelic commença par abolir le Parlement croate en pourchassant toute opposition. En tant que satellite du IIIe Reich, il introduisit des lois raciales et abrita plusieurs camps de déportation et/ou de concentration, notamment le camp de concentration de Jasenovac. Des dizaines de milliers de prisonniers serbes, juifs, tsiganes ou croates, opposants au régime, y trouvèrent la mort.

Combattant les forces de l'Axe, le mouvement partisan anti-fasciste émergea dès le début 1941, sous les ordres du parti Communiste, conduit par le Croate Josip Broz Tito, comme dans les autres parties du Royaume de Yougoslavie. À partir de 1943, son ampleur en Croatie devient majeure : on y dénombre 100 000 partisans, soit un tiers des partisans yougoslaves. Sur les vingt-six divisions mises sur pied par les partisans de Tito, onze sont établies en Croatie (sept en Bosnie-Herzégovine, cinq en Slovénie, deux en Serbie et une au Monténégro). À partir de juin 1943, le maquis croate se dote d’un État-major civil national, le ZAVNOH (Conseil territorial antifasciste du mouvement de libération nationale de Croatie), présidé par Vladimir Nazor, et secondé par Andrija Hebrang, autre figure de la Résistance croate. Instance suprême de la Résistance en Croatie, ce Conseil coordonne les actions militaires des unités croates des Partisans. En 1944, il se constitue en assemblée constituante de l'État fédéré de Croatie (Federalna Drazava Hrvatska) au sein de la future Yougoslavie fédérale, et nomme en avril 1945, le premier gouvernement croate de l'après-guerre.

Établie dès 1941 sur les décombres de l'armée royaliste yougoslave, la guérilla royaliste serbe des Četnici constitua la troisième force combattante sur le terrain. Leur rôle fut cependant plus ambigu du fait qu'ils combattaient à la fois les Ustaše, incarnant à leur yeux les ennemis jurés de la Grande Serbie, et les Partisans de Tito, ennemis idéologiques. Une partie des Tchetnik collabore avec les Allemands ce qui leur vaudra la perte du soutien des Alliés qui choisissent de soutenir Tito. Les nombreuses exactions dont ils se rendirent coupables valurent à leur chef, Draža Mihailović, d'être fusillé à la Libération.

Timbre commémorant la collaboration totale de l'État indépendant de Croatie d'inspiration nazie à l'effort de guerre allemand
Timbre commémorant la collaboration totale de l'État indépendant de Croatie d'inspiration nazie à l'effort de guerre allemand

Dans ce contexte où les enjeux politiques et idéologiques locaux se superposaient à ceux du conflit planétaire, la Seconde Guerre mondiale fut particulièrement meurtrière en Croatie, puisqu'elle y fit un peu moins de trois cent mille victimes - soit 30 % du bilan total pour l'ensemble du territoire de la Yougoslavie d'avant-guerre (entre 1 014 000 et 1 027 000 victimes). Étendu à l'ensemble du territoire de l' « État indépendant de Croatie » (Bosnie-Herzégovine et Sirmie incluses), ce nombre atteint entre six cent cinquante mille et sept cent mille morts - dont une moitié de Serbes (335 000 - 353 000), un tiers de Croates (186 000 - 204 000), un huitième de Bosniaques (75 000 - 78 000), entre 20 000 et 27 000 juifs et entre 34 000 et 38 000 personnes de diverses nationalités. Parmi ces victimes, on compte quelque 261 000 militaires (139 000 partisans de Tito et 122 000 collaborateurs, oustachis et tchetniks). Ce bilan inclut l' « épuration » qui s'ensuivit à la Libération, notamment le Massacre de Bleiburg en mai 1945 où des dizaines de milliers de civils et soldats croates, ustaše ou domobrani (armée régulière), cherchant refuge en Autriche, furent livrés par les Alliés aux représailles des unités des Partisans des Ière, IIe et IIIe Armées, essentiellement recrutées en Serbie à partir de la mi-1944, et dont une partie des troupes était composée de transfuges tchetniks.

Sommaire

[modifier] A voir

[modifier] Chefs politique du NDH

  • Ante Pavelić
  • Slavko Kvaternik
  • Mirko Puk
  • Andrija Artuković
  • Ivan Petrić
  • Lovro Šušič
  • Mile Budak
  • Ivica Frković
  • Jozo Dumandžič
  • Milovan Zanič
  • Osman Kulenović
  • Džafer beg Kulenović

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Il était le fils du cousin de Victor-Emmanuel III, Emmanuel-Philibert, duc d'Aoste, et d'Hélène d'Orléans
  2. Son titre exact : Tomislav II, par la grâce de Dieu, roi de Croatie, prince de Bosnie et d'Herzégovine, voïvode de Dalmatie, de Tuzla et de Temum
  3. (v. Guy GAUTHIER, "Les Aigles et les Lions. Histoire des monarchies balkaniques", Paris, Editions France-Empire, 1996, pp. 79-81