Émile Armand

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E. Armand est le pseudonyme d'Ernest-Lucien Juin, un militant de l'anarchisme individualiste. Emile ne fut jamais son prénom, contrairement à une erreur répandue. Voici ce qu'il écrit à Hem Day dans une lettre du 15 juillet 1958 : "C'est Ernest et non Emile Armand, mais j'estime que c'est de mince importance" ( "E.L Armand, ses prisons" par Hem Day, Défense de l'homme n°177-178 juillet-août 1963 )

Il naît le 26 mars 1872 à Paris. Il pratique de nombreuses langues mais n'ira jamais à l'école.

Fils d'un ancien Communard, il entre en 1890 dans l'Armée du salut. Il démissionne de son poste d'officier salutiste en 1897. Son humanisme chrétien se transforme progressivement en anarchisme chrétien suite à des lectures telles le Temps nouveaux de Jean Grave. Il s'inspire en grande partie de Léon Tolstoï et de Benjamin Tucker et aussi de Walt Whitman et Ralph Waldo Emerson. Il a déjà des idées divergentes sur les sujets de la violence et de l'illégalité. Enfin, ces idées ont aussi été modulées par les écrits de Friedrich Wilhelm Nietzsche et Max Stirner. Sa mentalité se basait sur le fait que les milieux anarchistes pouvaient voler, contrefaire ou être proxénètes et que cela se justifiait. Sans pour autant accéder à ces milieux, il considérait ces actes non-condamnables.

À partir de 1902, il devient d'abord communiste libertaire, mais rapidement s'engage définitivement pour l'anarchisme individualiste. En 1911, il signe « Le petit manuel anarchiste individualiste ». Vers 1912, il s'est mis à décourager la violence dans ses écrits. Les publications qu'il fait se veulent révolutionnaires en encourageant les anarchistes à vivre dans le présent et à ne pas attendre pour obtenir ce que le futur leur réserve.

À partir de 1922, il reprend le Journal L'En-Dehors qu'il fera paraître pendant 17 ans.

Toute sa vie, il publie de nombreux articles, brochures et journaux. Ses livres les plus connus sont L'initiation individualiste anarchiste qu'il publie en 1923, et La révolution sexuelle et la camaraderie amoureuse publié en 1934. Il collabore au travail de Sébastien Faure dans le livre l'Encyclopédie Anarchiste.

Il meurt le 19 février 1963 à Rouen.

[modifier] Bibliographie

  • Qu'est-ce qu'un anarchiste ? Thèses et opinions, Paris, Éditions de l'anarchie, 1908, 179 p.
  • Le petit manuel anarchiste individualiste, 1911

[modifier] Journaux

[modifier] Citations

  • Ce qui importe, c'est de défendre l'individu contre "l'Homme", l'indécrottable suiveur, l'incurable superficiel, l'éternel grégaire. (L'Unique, no 34, novembre 1948)
  • Chaque homme ou femme disposant de sa vie sexuelle, et ce sans restrictions ni réserves, il ne peut y exister théoriquement de jalousie. Pratiquement, cependant, l'absence de jalousie ne se réalise qu'à condition que l'atmosphère éthique qui baigne ce milieu soit révolutionnaire, quant à la conception de la liberté de l'amour. (La révolution sexuelle et la camaraderie amoureuse, 1934)
  • La camaraderie qui n'inclut pas les manifestations amoureuses est une camaraderie tronquée. L'hospitalité d'où est absente le sexualisme est mutilée. (Lettre à A. Colomer, 1925)