Émetteur d'Issoudun

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[modifier] Le site de TDF

Depuis 1950, la région d'Issoudun accueille un centre émetteur radio en ondes courtes qui permet de diffuser les programmes de Radio France Internationale vers l'étranger. Le site géré par TDF est placé sur le territoire de la commune de St-Aoustrille à quelques kilomètres d'Issoudun.

En 1964, inauguration du Centre RTF C (au nord de la route de Levroux, D 8), avec 8 émetteurs de 100 kW associé à un champ d'antennes rideaux. Ces émetteurs resteront en fonction jusqu'en 1996. Le Centre C a été vendu par TDF, et il est toujours visible, les antennes ont été démontées, après la réalisation du programme ALLISS.

En 1972, répondant à la volonté de Georges Pompidou et après la perte du Relais ORTF de Brazzaville, l'ORTF inaugure ses émetteurs de 500 kW (Centre E), au nombre de 8, là aussi, associé à un champ d'antennes en Y au sud de la route de Levroux (D 8), et parfaitement visible de la RN 151 (Issoudun-Châteauroux).

Les antennes sont en Y pour parvenir à une diffusion mondiale. Le centre E en comporte 36 divisées par "branche". Étant fixes, elles sont orientées soit vers des régions ou des capitales mondiales. Chaque branche d'antennes comprend au moins trois antennes, capables d'effectuer une diffusion permanente au long de la journée. Ces antennes sont également réversibles, permettant d'émettre devant ou derrière l'antenne, ce qui en limite notablement le nombre. Les antennes ALLISS suppriment ce problème en effectuant une rotation complète de 360°, il est en effet très simple avec ALLISS de placer l'une des deux faces de l'antenne, face à la région visée au degré près.

Georges Pompidou décède le 2 avril 1974. Son successeur Valéry Giscard d'Estaing n'a pas une vocation mondialiste bien prononcée. Il est plutôt spécialiste des économies. Il dissout l'ORTF en sept sociétés et les émissions en ondes courtes diffusées depuis Issoudun sont redirigées totalement ves l'Afrique, en français (15h30), anglais (1 heure), allemand (1 heure) et espagnol (1 heure). En 1974, Issoudun diffusait en 28 langues, une trentaine d'heures de programmes par jour (l'utilisation des émetteurs par différents programmes permet facilement de dépasser les 24 heures quotidiennes !!!)

La France plonge dans la profondeur du classement des radios internationales (50e position).

En 1976, Raymond Barre, qui à son poste de secrétaire d'état au Commerce extérieur, avait demandé une augmentation des budgets pour RFI, devient premier ministre. Fin 1976, c'est l'arrivée de RFI en Amérique du Nord.

1977, c'est la diffusion de RFI vers l'Europe centrale et orientale (le vocable d'Europe de l'Est est bizarrement inutilisée sur l'antenne et dans la communication de la station !!!). La France remonte en 1978, à la 28e position du classement mondial des radios sur ondes courtes.

En janvier 1981, le gouvernement de Raymond Barre décide la construction d'un centre émetteur ondes courtes en Guyane française à Montsinéry.

En février 1981, le centre TDF d'Issoudun commence à travailler en commun avec celui de Moyabi (Gabon) qui appartient à la SOFIRAD, afin d'améliorer la couverture de l'Afrique occidentale (de Dakar à Lagos). Les deux centres émettent sur la même fréquence (celles-ci sont rares à cette époque), mais on s'aperçoit vite que le signal issoldunois arrivent avant celui du Gabon. Le signal gabonais arrivant par satellite, on doit compter sur le temps de parcours. Mi-1981, pour pallier ce problème, les techniciens de TDF installent une ligne à retard sur les émissions à destination de l'Afrique.

A partir de septembre 1981, François Mitterrand, devenu Président de la République, fait relancer par son gouvernement, l'action extérieure de l'audiovisuel.

Petit à petit, le centre retrouve une activité 24 heures sur 24. Des nouvelles langues arrivent, polonais, roumain, russe... D'autres ne seront diffusées à partir d'émetteurs loués par RFI dans le monde entier, et non depuis Issoudun (laotien, mandarin, créole, khmer, vietnamien, etc).

En septembre 1982, c'est le retour d'Issoudun vers l'Amérique latine, après huit ans d'absence, le centre issoldunois fonctionne ainsi de 5 heures à 2 heures (heure française). Il ne manque plus que trois heures pour assurer la jointure du 24 heures sur 24. Celle-ci sera réalisée le 28 mars 1986, par l'extension des émissions vers l'Amérique Centrale et vers le Proche-Orient. Du fait du décalage horaire, l'Amérique centrale se couche, à l'heure où le Moyen-Orient se lève. Il est d'ailleurs fréquent d'entendre certains animateurs de RFI accueillirent leurs auditeurs d'un "bonjour, bonsoir".

Entre 1982 et 1986, se pose le problème des émetteurs, les 20 émetteurs d'Issoudun et d'Allouis doivent supporter toute la charge des nouvelles émissions. Le gouvernement pense pouvoir installer un centre-relais à Djibouti et en Nouvelle-Calédonie. Fort de cette idée, François Mitterrand repousse la proposition d'Helmut Kohl, de construire en commun un centre émetteur au Sri-Lanka. "Deutsche Welle" (La Voix de l'Allemagne) construira seul son centre émetteur... Les projets français seront annulés, suite aux problèmes de Nouvelle-Calédonie. Une géopolitique instable n'est pas en effet bonne conseillère, quand il s'agit d'engager plusieurs centaines de millions de Francs.

1989 marque un virage historique pour les ondes courtes. La fin des régimes communistes est-européen marque la nécessité de réorienter les émissions en ondes courtes. Petit à petit, l'Europe de l'Est disparaît des programmes de RFI et des ondes courtes issoldunoises.

À la même époque, il faut penser à renouveler les émetteurs ondes courtes de 1964, qui arrivent à bout de souffle, et manquent de puissance avec leurs 100 kW. Un contrat d'objectifs est lancé par RFI, TDF et Thomson pour créer un nouveau concept d'antennes modulables. Cela deviendra ALLISS (Allouis-Issoudun), le bon de commande pour 16 antennes est signé en 1991.

Le principe d'ALLISS étant d'installer l'émetteur à la base de l'antenne, qui elle-même est orientable à volonté. Contrairement à l'ancien système qui séparait tous les éléments sur de grandes étendues, rien n'empêche d'installer les ALLISS « où l'on veut », un câble pour l'arrivée du programme, une arrivée d'eau pour climatiser l'émetteur, une (solide) prise de courant pour l'énergie, ça suffit. La télé-exploitation peut se faire d'Allouis ou de Romainville, seule une équipe de maintenance reste sur Issoudun.

Les travaux commencent en 1992, câblage de la zone en fibre optique après détermination de l'emplacement de chaque ALLISS, renforcement de la station d'énergie qui reçoit les lignes électriques d'Eguzon. Au printemps 1993, le premier socle sort du sol, et le premier mât tubulaire gris et blanc se lance dans le ciel berrichon. Avec un aspect de phare en pleine terre, sont installés les premières armatures métalliques qui donnent rapidement l'impression d'être devant une grande voile rouge et blanche. La première antenne c'est VOLGA, pas très loin de la RN 151, elle est inaugurée en novembre 1993, et commence immédiatement ses diffusions vers Dakar sur 15 300 kHz. Du même côté, on arrête le premier émetteur de 1964 dans le Centre C. Une naissance, un décès, on assiste à un passage de génération à TDF. C'est un enchaînement qui va se poursuivre pour Danube, Mekong, Tigre, Amour, Oural, Missisipi, Senegal, Nil, Gange, Saint-Laurent.

L'antenne Gange (voir photo ci-dessous), est assez particulière, elle se démarque des autres par une esthétique discutable, mais cela est obligatoire pour des raisons techniques. Elle doit son côté bizarroïde par sa diffusion dans les fréquences des 75 m (la célèbre fréquence de 3 965 kHz vient de Gange), pour la zone européenne et du Maghreb.

L'activité du Centre TDF est surveillée de près par le gouvernement. C'est un lieu stratégique et la fin de la guerre froide, permet de libéraliser le centre, dans le sens où TDF peut rechercher des nouveaux clients afin de compenser le départ partiel du locataire historique, Radio France Internationale qui se tourne de plus en plus vers le satellite et la modulation de fréquence, pour desservir les capitales du monde.

Mais ce phénomène est globalement européen, donc on se retrouve très rapidement, dans l'Europe entière, avec un nombre important d'émetteurs en ondes courtes inutilisés.

Ce retrait partiel de RFI aura aussi pour conséquence la limitation du nombre d'Alliss à 12, au lieu de 16 et la fin du Centre Ondes Courtes TDF d'Allouis.

1996 voit l'abandon de l'indicatif "Nous n'irons plus au bois" qui annonçait la mise en ondes des émetteurs, c'était le seul programme diffusé depuis Issoudun, avant que Paris ne reprenne évidemment le relais.

1997 voit la fin du service Ouest-Européen sur 6 175 kHz, seule fréquence totalement audible en France.

Depuis, le centre TDF accueille plusieurs radios internationales (exemples : Chine populaire et Chine Libre "Taiwan", Libye, République Centrafricaine). Radio Japon et le World Service (Service mondial) de BBC utilisent les émetteurs TDF de la Guyane française.

Ce centre comprend 20 émetteurs de 500 kW, dont 12 antennes tournantes dites « Alliss ». Alliss pour « ALLouis-ISSoudun » bien qu'Allouis n'ait jamais reçu les quatre antennes qui lui étaient dévolues. Ce centre est géré, depuis janvier 1975, par la société Télédiffusion de France (TDF).

Le centre émetteur procède actuellement à des essais de transmissions numériques en norme Digital Radio Mondiale (DRM), qui doit à terme remplacer la diffusion analogique.

L'écoute exige la possession d'un récepteur ondes courtes (OC/SW), et de se situer dans un rayon de 20 km autour de Issoudun/St-Aoustrille, au-delà le signal devient inaudible jusqu'aux régions visées (Afrique, Amérique, Asie).

En 2007, RFI est devenue la 4e radio mondiale, que de chemin parcouru depuis !

[modifier] Équipements de radiodiffusion

Voici une présentation visuelle de quelques équipements de radiodiffusion en ondes décamétriques :

[modifier] Voir aussi

[modifier] Lien externe