Élisabeth Le Bas

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[modifier] Biographie

Élisabeth Le Bas, née Duplay le 26 août 1773[1], morte en 1859[2], est une personnalité de la Révolution française. Fille de Maurice Duplay et de Françoise-Éléonore Vaugeois (qui accueillirent chez eux Maximilien de Robespierre de 1791 à 1794), sœur d'Éléonore Duplay, elle épousa Philippe-François-Joseph Le Bas.

Née en 1773, c'est une jeune fille vive et enjouée. Elle se démarque de sa soeur aînée, Éléonore, par ses manières « populaires », ainsi que par sa verve.

Michelet, dans son Histoire de la Révolution française, la décrit comme « vive et charmante, [elle] ne perdait pas une occasion de dérider [Robespierre] ».

En 1793, elle épouse l'un des collègues et amis de l'incorruptible, Philippe Lebas, membre du comité de sûreté générale. Au mois de juin 1794, elle met au monde un petit garçon prénommé également Philippe et qui deviendra, par la suite, précepteur de Napoléon III.

Son mari se suicide le 9-Thermidor et elle est emprisonnée le 10, ainsi que toute sa famille. Libérée, elle emménage avec sa soeur aînée et élève seule son fils.

Elle meurt en 1859.

Ses Mémoires nous fournissent de précieux renseignements sur la vie que mena Robespierre au sein de la famille Duplay pendant la Révolution.

[modifier] Anecdotes

Dans son Histoire de la Révolution Française, Michelet rapporte l'événement suivant : Camille Desmoulins, « avec une légèreté très coupable et très libertine », aurait donné à la jeune Élisabeth un livre érotique. Robespierre, surprenant son geste, arrache le volume des mains de la jeune fille et le remplace par un livre d'images inoffensives. Michelet conclut cet épisode ainsi : « Il [Robespierre] ne montra ni aigreur ni violence. Mais, soit haine du libertinage, soit profonde blessure d'amour propre contre l'insolent qui respectait si peu le saint des saints de Robespierre, il oublia tous les services de l'ami, de l'ancien camarade, qui avait travaillé tant d'années à sa réputation et dès cette heure, il voulut sa mort. »

L'historien rapporte également que, lors d'une visite qu'il fit, enfant, chez Élisabeth Le Bas avec sa mère, cette dernière lui dit : « Ces hommes étaient des saints »[3].

[modifier] Notes et références

  1. Hector Fleischmann, Robespierre et les femmes, Paris, Albin Michel, 1909, 400 pages, p. 122.
  2. Jean Bastier, La féodalité au siècle des lumières dans la région de Toulouse, Paris, Bibliothèque nationale, 1975, 312 pages, p. 40 (ISBN 2717712569).
  3. François Wartelle, « Lebas Philippe François Joseph », in Albert Soboul (dir.), Dictionnaire historique de la Révolution française, PUF, 1989 (rééd. Quadrige, 2005, p. 655).