Église de Bais

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L'église est bien plus ancienne que ne l'a écrit l'abbé Angot, selon lequel l'édifice actuel était le fruit d'une totale reconstruction en 1612. L'abbé avait tort, en juillet 1984, des peintures romanes du XIe siècle ou du XIIe siècle (elles seraient apparemment de la même main que celle de l'église Saint-Vigor de Neau) sont découvertes dans le chœur, puis un panneau mural peint du XVIe siècle dans la chapelle nord. L'hypothèse d'une totale reconstruction ne tient plus alors debout.

Au début du XVIIe siècle, au sortir des guerres de religion, les paroissiens de Bais éprouvent le besoin d'agrandir leur église. L'édifice romain existant est complètement bouleversé, notamment, par l'ajout de bas-côtés à la nef d'origine en empiétant sur un ancien cimetière (d'où la découverte des squelettes). En revanche, le chœur est préservé.

Pendant la Révolution en juin-juillet 1799, l'église a servi de champ de bataille et a subi un véritable pillage, les tombes ayant été profanées, retournées avec l'espoir de retrouver argent, bijoux...

L'un des derniers grands combats de la chouannerie a eu lieu à Bais. Les républicains s'étaient retranchés dans l'église et les Chouans ont mis le feu au presbytère voisin. Tout a brûlé. Le seul témoignage écrit que l'on conserve du passé de Bais désormais est le cartulaire d'Évron.

[modifier] Fouilles archéologiques

Des fouilles effectuées dans les années 1980 ont permis de retrouver les vestiges d'une abside circulaire dont le plan s'inscrit exactement dans celui du chœur actuel. Au fil des âges et des reconstructions, l'emplacement et l'orientation (vers l'est) du bâtiment primitif ont donc été conservés.

Ces vestiges correspondent à l'église dont faisaient mention en 989 les actes de possession (le "cartulaire") de l'abbaye d'Évron. Il s'agit, par conséquent, d'un édifice « paléo-chrétien », bien antérieur à l'an mil, même si, pas aussi ancien que la Chapelle de Pritz, à Laval, qui date de l'époque mérovingienne.

Les fouilles ont également dégagé quantité de squelettes dans la partie sud de l'église. En outre, on en a retrouvé un en meilleur état dans le chœur, avec, à ses pieds, un "blanc d'argent" à l'effigie du roi d'Angleterre Henri VII. Cette monnaie situe la mort aux alentours de 1422, en pleine guerre de Cent Ans. On retrouvera aussi le long de la travée centrale de la nef, d'autres murs, d'époque romane ceux-là.
En 1422, il ne peut s'agir que de Henri V, décédé en 1422, ou de Henri VI, né en 1421 et roi d'Angleterre en 1422. Si le blanc d'argent est bien à l'effigie de Henri VII, la mort se situe après 1485.

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