École de Nancy (psychologie)

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L'École de Nancy, aussi appelée École de la suggestion, est, avec l'École de la Salpêtrière, l'une des deux grandes écoles ayant contribué à l'« âge d'or » de l'hypnose en France de 1882 à 1892.

Sommaire

[modifier] Historique

On peut dater le commencement de l'École de Nancy avec la rencontre en 1882 entre le médecin Ambroise-Auguste Liébeault et le professeur de médecine Hippolyte Bernheim.

Liébeault avait commencé à s'intéresser au magnétisme animal dès 1848, suite à la lecture des écrits du médecin Alphonse Teste et, en 1864, il s'était installé à Nancy comme guérisseur philanthrope, guérissant des enfants avec de l'eau magnétisée et par l'imposition des mains. Son intérêt pour le magnétisme animal lui vient également de la lecture des travaux et d'Eugène Azam et Alfred Velpeau qui ont introduit les théories de James Braid en France. Il apparaît comme un marginal à une époque où le magnétisme animal avait été discrédité par l'académie lorsqu'il publie en 1866 dans l'indifférence générale Du sommeil et des états analogues considérés surtout du point de vue de l'action du moral sur le physique. Il y fait état de notions théoriques et pratiques largement proches de celles des magnétiseurs du courant « imaginationiste » tels l'abbé Jose Custodio da Faria, le médecin Alexandre Bertrand et le général François Joseph Noizet qui niaient l'existence d'un fluide magnétique.

En 1882 alors que Liébeault a déjà 59 ans, Hippolyte Bernheim reconnaît ses méthodes et commence à les introduire dans son service d'hôpital universitaire. En 1883, Bernheim effectue des expériences sur les suggestions criminelles avec le juriste Jules Liégeois et le médecin Henri Beaunis. Ces quatre hommes sont les fondateurs de l'École de Nancy.

[modifier] Théories

Bernheim définit l'hypnose comme un simple sommeil produit par la suggestion et susceptible d'applications thérapeutiques. En cela, il s'oppose à la définition de Charcot qui voit en l'hypnose un état pathologique propre aux hystériques. En 1884, Bernheim définit la « suggestion » comme « l'influence provoquée par une idée suggérée et acceptée par le cerveau », puis en 1886 comme « une idée conçue par l'opérateur, saisie par l'hypnotisé et acceptée par son cerveau ». En 1903, Bernheim considère que l'on ne peut pas distinguer l'hypnose de la suggestibilité. Il déclare « la suggestion est née de l'ancien hypnotisme comme la chimie est née de l'alchimie ». Il abandonne progressivement l'hypnose formelle, soutenant que ses effets peuvent tout aussi bien être obtenus à l'état de veille par la suggestion, selon une méthode qu'il désigne du nom de « psychothérapie ». En 1907, dans Le docteur Liébeault et la doctrine de la suggestion, il propose le concept d'« idéodynamisme », selon lequel « toute idée suggérée tend à se faire acte ».

[modifier] Influence

La renommée de l'École de Nancy se répand rapidement en Europe et Bernheim et Liébeault reçoivent de nombreuses visites : le pharmacien Émile Coué en 1885, le psychiatre suisse Auguste Forel en 1887, le mathématicien belge Joseph Delboeuf en 1888, le neurologue autrichien Sigmund Freud en 1889. Dans les années 1890, l'influence internationale de l'École de Nancy continue à s'étendre, notamment en Allemagne (Albert Moll, Leopold Löwenfeld et Albert von Schrenck-Notzing), en Autriche (Richard von Krafft-Ebing), en Russie (Vladimir Bechterew), aux États-Unis (James Baldwin, Boris Sidis et Morton Prince), en Suède (Otto Wetterstrand) et en Hollande (Frederik van Eeden).

[modifier] Œvres des membres de l'École de Nancy

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