Çatal Hüyük

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Statue de la « déesse-mère » de Çatal Höyük, (Turquie), c. 6000-5500.
Statue de la « déesse-mère » de Çatal Höyük, (Turquie), c. 6000-5500.

L'agglomération de Çatal Hüyük située dans la plaine de Konya, en Anatolie centrale, sur les bords de la rivière Çarşamba, est l'un des plus grands sites du Néolithique du Proche-Orient. Il fut fondé vers 7000 avant J.-C. et devint un centre important seulement entre -6500 et -5700.

À son apogée, l'agglomération couvrait 13 hectares. Elle était prospère et devait compter un millier de familles, soit une population d'à peu près 5 000 personnes, ce qui était considérable à l'époque.

La ville avait une organisation et une culture élaborée, entretenant un commerce de longues distances et un artisanat de qualité. Elle contenait des sanctuaires avec des peintures murales, des figurines et des sépultures, avec une vie religieuse complexe.

Dans la campagne environnante, on cultivait le blé, l'orge, les petits pois, les pois chiches, les lentilles, les vesces ; on y cueillait les pommes, les pistaches, les baies, les amandes et les glands. La viande était fournie par la pêche et la chasse (cerf, sanglier, onagre). Alors que la région permet une agriculture sèche, on constate une manipulation d’eau sans doute nécessaire à la culture du lin ou à l’obtention d’un meilleur rendement pour les céréales.

Le site était un centre d'échanges de nombreuses marchandises (bois, obsidienne du volcan Hasan Dağ, silex, cuivre, coquillages des rives de la Méditerranée), et ses artisans maîtrisaient la fonte du cuivre (plus ancienne attestation de la métallurgie au Proche-Orient) et s'étaient spécialisés dans de nombreuses productions : pointes de flèche, fers de lance, poignards d'obsidienne et de silex, masses d'armes en pierre, figurines de pierre et d'argile cuite, textiles, vaisselle de bois et de céramique, bijoux (perles et pendentifs de cuivre).

Les maisons étaient serrées les unes contre les autres, sans rues, ni passage, seulement accessible par des échelles de bois disposées de place en place. Elles étaient construites en briques crues recouvertes d'enduit et comprenaient généralement une pièce commune de 20 à 25 m² et des pièces annexes. La pièce principale disposait de bancs et de plate-formes pour s'asseoir et dormir, d'un foyer rectangulaire surélevé et d'un four à pain voûté.

Les sanctuaires nombreux différaient des maisons par leur décoration de peintures murales, de reliefs modelés, de crânes d'animaux et de figurines. Les corps des morts étaient déposés sous les plates-formes de repos dans les sanctuaires et dans les maisons, et s'entassaient au cours des ans et des générations, ce qui laisse supposer un culte des ancêtres très élaboré. Avant d'être ensevelis, accompagnés d'objets précieux, les corps des morts étaient confiés aux vautours et aux insectes nécrophages.

Les peintures murales suggèrent un culte de la fécondité de la femme, avec les déesses souvent enceintes ou parturientes (femme accouchant), accompagnées de léopards et de taureaux symbolisant les dieux. Les reliefs pouvaient aussi représenter des seins de femmes. Les murs de certaines maisons sont recouverts de peinture avec des scènes de chasse, des taureaux, des cerfs, des béliers, des vautours et des hommes sans tête, parfois des motifs géométriques ; sur les parois sont modelés en relief des personnages féminins ou des animaux et sur les murets délimitant les banquettes, des bucranes en argile pourvus de vraies cornes.

Les maladies les plus courantes dont souffrait la population étaient l'anémie, l'arthrite et la malaria endémique liée aux marais proches. L'âge moyen était de 34 ans pour les hommes et de 29 ans pour les femmes, mais certains individus pouvaient arriver à la soixantaine.

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