Yves Bouthillier

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Yves Bouthillier (né à Saint-Martin-de-Ré, Charente-Maritime, le 26 février 1901 - mort à Paris le 4 janvier 1977) fut un homme politique français.

Sommaire

[modifier] Biographie [1]

Yves Bouthillier, Inspecteur des Finances et diplômé de l'École Centrale de Paris, fut Directeur du Budget de 1930 à 1932 puis secrétaire général du ministère des Finances de 1938 à 1940. Il devint ministre des Finances et du Commerce le 15 juin 1940, puis ministre de l'Économie nationale et des Finances dans le gouvernement du maréchal Pétain.

Comme membre du gouvernement Pétain, il fait partie des signataires des lois sur le statut des Juifs d'octobre 1940 et de juin 1941 [2].

Très hostile à Pierre Laval, qui l'écarta de son poste ministériel le 18 avril 1942 lors de son retour au gouvernement, il fut nommé Procureur général près la Cour des comptes. Yves Bouthillier fut ensuite arrêté en 1944 par la Gestapo et déporté en Allemagne jusqu'en 1945.

Les principales préoccupations de Bouthillier consistèrent à faire face aux exigences de l'occupant allemand, tout en essayant de limiter le fardeau de celles-ci pour l'économie française. En particulier, il s'efforça d'empêcher la dépréciation du franc et mit à l'abri en Afrique du Nord les réserves d'or de la Banque de France.

En tant que ministre, Bouthillier fut aussi l'auteur d'une restructuration des administrations financières de grande ampleur ; il fut également à l'origine de la mise en chantier du plan comptable, de la création de l'Ordre des experts-comptables (loi du 3 avril 1942) et d'une réforme du droit des sociétés, en créant la fonction de président-directeur général pour renforcer la responsabilité personnelle des dirigeants sociaux.

Après la Libération et l'arrivée du général de Gaulle au pouvoir, la Haute Cour de justice condamna Yves Bouthillier en 1947 à trois ans de prison.

Par la suite, Bouthillier fut Maire de Saint-Martin-de-Ré, sa ville natale, de 1958 à 1972. Son action était orientée par la volonté de préserver le caractère propre de l'île d'où sa famille était issue, tout en préparant son développement.

Il fut également administrateur de la Banque commerciale de Paris (1951) et président de la Compagnie Charentaise des transports maritimes à La Flotte-en-Ré (Charente-Maritime).

[modifier] Défense de Pétain

Dans son ouvrage intitulé Le drame de Vichy, il a défendu, en 1953, le Régime de Vichy et le maréchal Pétain :

« L'action ne consiste pas à créer un idéal, mais à réaliser une œuvre. La place que choisit le Maréchal était noble et périlleuse, sa tâche l'exposait à un malheur sans compensation. C'est que s'il n'y a qu'une terre de France, il y a deux peuples français. Le paysan de l'Artois ignorait qu'une tradition, la tradition jacobine, unit le nationalisme et la gloire militaire d'un côté, la volonté de fonder une société sans structures naturelles de l'autre. L'explosion qui le brisa en 1945 s'explique ainsi. Les abstractions sont sans pitié. La lente agonie du Maréchal dura six années. Il pardonna, oublia et, du fond du cœur, accepta l'épreuve injuste. »

[modifier] Bibliographie

Le drame de Vichy, Tome I : « Face à l'ennemi, face à l'allié », 1950. Tome II : « Les finances sous la contrainte », 1951.

[modifier] Lien externe

[modifier] Notes et références

  1. Minéfi. Service des archives économiques et financières, septembre 2005
  2. amgot.org, Loi portant statut des Juifs, Lois sur le statut des Juifs, textes repris du Journal officiel.