Ville des Tours (Aix-en-Provence)

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Façade de l'église Notre-Dame de la Seds.
Façade de l'église Notre-Dame de la Seds.

La ville des Tours est l'ancien nom du quartier dénommé au XIXe siècle le « Faubourg », à Aix-en-Provence.

Sommaire

[modifier] Histoire de la ville des Tours

[modifier] Antiquité

Ce faubourg fut habité dès l'Antiquité. De nombreux nobles y vivaient. Tombée en désuétude, ruinée par le temps, cette ville ne revint à la mémoire des hommes que peu avant la Révolution où elle reçut le nom de « Faubourg ». Mais ce n'est qu'en 1811 que le quartier fut conçu d'après un plan d'urbanisme sérieux.

Un amphithéâtre romain s'étendait sur un vaste terrain, sur lequel fut érigée l'actuelle église de Notre-Dame de la Seds, dédiée à Marie. Cette église, dont le patron n'était autre que saint Mitre, reçut ce nom de "la Seds" car elle fut la résidence des premiers évêques d'Aix (ecclesia Beatae Mariae de Sede episcopali). On peut sans difficulté imaginer un bourg se développer à l'est de cette église.

[modifier] Moyen Âge

Maintes fois ruiné lors des invasions barbares, notamment en 869, plusieurs siècles de violence passèrent, donnant l'image d'une ville à la défense fragile, quoique fortifiée sans doute. Des échanges s'opéraient fréquemment entre le bourg Saint-Sauveur et la ville des Tours. Lorsque la cathédrale Saint-Sauveur fut rebâtie en 1080, par l'archevêque Rostan de Fos et Benoît, prévôt du chapitre, ce même Benoît, résidant en la ville des Tours, vint habiter la nouvelle bâtisse du bourg Saint-Sauveur avec six chanoines de Notre-Dame de la Seds.

[modifier] Illustres Aixois

Le bourg donna d'illustres dirigeants à la cité aixoise. Des syndics en furent issus (le damoiseau Isnard Duperrier et Guillaume Ricard en 1336 [de la cyté des Tours], Philippe Duperrier en 1351...) Après 1351, on ne trouve plus de mention de la ville des Tours. Selon Roux-Alphéran, c'est vers 1338 que commença le déclin de cette ville. Siège des archevêques d'Aix depuis toujours, l’archevêque Arnaud de Barchesio abandonna la résidence de ses prédécesseurs située à Notre-Dame de la Seds, pour venir se loger près de l’église Saint-Sauveur. Dès lors, la ville et son église furent abandonnée et son souvenir s'estompa. Certes, abandonner une église vouée à Marie, dont on laissait la statue dans un coin de l'église Saint-Sauveur, tourmentait la conscience des Aixois et lorsque la peste frappa en 1521 et en 1522, on y vit un signe du courroux divin. Des témoins affirmèrent que des feux surnaturels sortirent de terre et l'on fit vœu de restaurer Notre-Dame de la Seds. Grâce à Pierre Joannis, membre d'une vieille famille aixoise, les anciennes fondations furent retrouvées et l'on rebâtit l'édifice. Il fut cédé au religieux Simon Guichard, provincial de l'Ordre, le 8 janvier 1556[1].

Roux-Alphéran cite le nom de plusieurs illustres Aixois nés dans le quartier de Notre-Dame de la Seds :

[modifier] Rues du Faubourg (ou ville des Tours)

Les rues suivantes se trouvent dans le périmètre de l'ancienne ville des Tours :

  • Cours Sextius
  • Rue Vanloo
  • Rue du Onze-Novembre
  • Rue de la Paix
  • Rue de Célony

[modifier] Notes

  1. Simon Guichard fut assassiné en décembre 1574 sur le chemin de Saint-Roch par des Huguenots.
  2. Les Rues d'Aix, Ambroise Roux-Alphéran, 1846-1848.
  3. « Antoine Morel, né en 1608, à Aix, où il mourut en 1670 ; l'ami de cœur de l'historien de cette ville, J-S. Pitton, qui fait un grand éloge de sa science et de sa piété. », Roux-Alphéran, ibid.
  4. Mort dans la maison de son Ordre à Pourrières.
  5. Avignon, chez Offray, 1723, in-4°.
  6. "Prédicateur « médiocre »", précise Roux-Aplhéran, ibid.

[modifier] Bibliographie

  • Les Rues d'Aix, Ambroise Roux-Alphéran, 1846-1848.
  • Évocation du vieil Aix-en-Provence, André Bouyala d'Arnaud, éd. de Minuit, 1964.
  • Institutions et vie municipale à Aix-en-Provence sous la Révolution, Christiane Derobert-Ratel, éd. Édisud, 1981, (ISBN 2-85744-092-8).
  • Le Guide d'Aix-en-Provence et du Pays d'Aix, Nerte Fustier-Dautier, Noël Coulet, Yves Dautier, Raymond Jean, éd. la Manufacture, 1988.
  • Le notaire, la famille et la ville, « Aix-en-Provence à la fin du XVIe siècle », Claire Dolan, Presses universitaires du Mirail, Toulouse, 1998, (ISBN 2-85816-361-8).
  • Les folies d'Aix ou la fin d'un monde, Michel Vovelle, éd. Le Temps des cerises, 2003, (ISBN 2-84109-389-1).
  • Architecture et urbanisme à Aix-en-Provence aux XVIIe et XVIIIe siècles, du cours à carrosses au cours Mirabeau, Jean Boyer, éd. Ville d'Aix-en-Provence, 2004, (ISBN 2-905195-14-2).
  • Carte archéologique de la Gaule : Aix-en-Provence, pays d'Aix, val de Durance, 13/4, Fl. Mocci, N. Nin (dir.), Paris, 2006, Académie des incriptions et belles-lettres, ministère de l'Éducation nationale, ministère de la Recherche, ministère de la Culture et de la Communication, maison des Sciences de l'homme, centre Camille-Jullian, ville d'Aix-en-Provence, communauté du pays d'Aix, (ISBN 2-87754-098-7).
  • Aix-en-Provence, promenades du peintre, Aleš Jiránek, Jacky Chabert, éd. Cerises & Coquelicots, 2007, (ISBN 2-914880-03-0).