Vignemale

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Vignemale

Vignemale vu du refuge des Oulettes de Gaube
Altitude 3 298 m
Latitude
Longitude
42° 46′ 26″ Nord
         00° 08′ 50″ Ouest
/ 42.77389, -0.14722
  [1]
Pays France France - Espagne Espagne
Région
Subdivision
Massif Pyrénées
Première ascension 1792 ou 8 octobre 1837
voir l'article
Voie d'ascension
la plus facile
glacier d'Ossoue
Type
Montagne - géographie physique |  v · d · m 

Le Vignemale, plus précisément la Pique Longue est un sommet des Pyrénées, situé à la frontière franco-espagnole dans le massif du Vignemale. Avec ses 3 298 m (3303 m selon des sources espagnoles), c'est le point culminant de la région Midi-Pyrénées et le quatrième plus haut massif des Pyrénées. En bordure du Parc national des Pyrénées, et de la « Reserva de la Biosfera Ordesa-Viñamala[2] », il est accessible depuis Gavarnie, Cauterets ou Torla. Une partie de l'itinéraire d'accès, côté français, emprunte le GR 10. La voie d'accès la plus facile et évidente traverse une grande partie du glacier d'Ossoue, depuis les grottes de Bellevue sur le GR 10 jusqu'à la base de la Pique Longue, où il faut alors finir l'ascension avec un peu d'escalade facile. Le Vignemale est l'un des sommets mythiques des Pyrénées.

Sommaire

[modifier] Ascensions

  • 1792 - Le 1er août, des bergers érigent un signal au sommet du Montferrat à la demande de Louis-Philippe Reinhart Junker qui dirige une équipe de géodésiens chargés d'établir la délimitation de la frontière, et de définir l'altitude des sommets. Le lendemain, 2 août, les mêmes bergers dont personne n'a retenu les noms dressent un autre signal au sommet de la Pique-Longue, sommet principal du Vignemale. (Cette ascension de la Pique Longue n'est pas certaine[3]).
  • 1837 - Ce n'est que 45 ans plus tard, le 8 octobre, qu'a lieu la première ascension connue du Vignemale par Henri Cazaux, guide de Luz et son beau frère Bernard Guillembet. C'est du moins ce que rapporte le Prince de la Moskowa dans le récit de son ascension du 11 août 1838.[4]
  • 1838 - Une compétition originale entre un homme et une femme d'exception va avoir lieu, pour devenir la première « personnalité » à gravir le Vignemale : Après un premier voyage dans les Pyrénées en 1830, Miss Anne Lister (1791-1840) y revient en 1838 avec son amie Ann Walker. Elles arrivent à Luz le 9 juillet, ou Anne embauche son ancien guide Jean-Pierre Charles et Jean-Pierre Sajous. Miss Anne Lister a envie d'une grande aventure. Ainsi le 24 juillet, du sommet du Piméné elle cherche un itinéraire pour aller au Vignemale, mais conclut qu'il est inaccessible par le côté français à cause du glacier. Elle se rend donc à Gèdre pour aller voir Cazaux, le seul à avoir atteint le sommet. Elle l'engage sur le champ et prépare l'ascension pour fin juillet. Un concurrent sérieux se présente: le prince de la Moskowa. Il retient également Cazaux. Lorsque Anne est informée des projets de son concurrent, elle décide de partir immédiatement. Le lundi 6 août, malgré un temps maussade, elle prend le chemin du Vignemale avec les guides Cazaux, Guillembet (les deux premiers vainqueurs du Vignemale), Charles et Sanjou. Ils passent une courte nuit dans la cabane de Saoussat Débat, et à 3 heures la petite troupe part pour le Vignemale. Ils atteignent le sommet le 7 août, par une voie qui sera injustement appelée « Voie du Prince de la Moskowa » (voir plus loin). Cette voie longue et délicate n'est plus très fréquentée de nos jours. Miss Anne Lister rentre dans l'histoire du Pyrénéisme à 47 ans, en devenant la première femme et la première touriste qui atteint le sommet. Elle écrit son nom et ceux de ses guides sur une feuille qu'elle glisse dans une bouteille et ils descendent par la même voie. Le col situé entre le pic de Cerbillona et le pic Central a été nommé « col Lady Lister » en souvenir de cette ascension.
    Quatre jours plus tard, le 11 août, le prince de la Moskowa, avec son frère et son domestique, réussit la quatrième ascension connue avec les guides Cazaux, Guillembet et Vincent de Luz, Baptiste Bareilles de Gavarnie et Jean Marie de Saint-Sauveur.

La même année, Henry Russell loue symboliquement le Vignemale pour une durée de 99 ans. Il gravit le sommet 33 fois, dont la dernière après 70 ans. Il se fait aménager 7 grottes qui sont encore visibles : près du col de Cerbillona (la Villa Russell, la grotte des Guides, la grotte des Dames), sous le sommet de la Pique Longue (la grotte du Paradis), et en contrebas du glacier d'Ossoue (les grottes Bellevue).

  • 1994 - Le 24 mars, Benoît Dandonneau, Christian Ravier et Rémi Thivel ouvrent, dans la face nord du Vignemale la voie « Les Délinquants de l'inutile ».

[modifier] Le Vignemale, plus qu'un sommet : un massif d'envergure

Le massif du Vignemale apparaît comme particulièrement imposant, que ce soit depuis la vallée d'Ossoue, ou bien depuis la vallée de Gaube.

La Pique Longue du Vignemale, assez « pointue » et d'une altitude élevée, est visible depuis de nombreux sommets des Pyrénées même éloignés, mais aussi depuis la ville de Lourdes.

La vue depuis le sommet est magnifique et extrêmement étendue par temps clair.

Coucher du soleil depuis le sommet
Coucher du soleil depuis le sommet

[modifier] Panorama depuis le sommet

Le Vignemale domine toute la région :

Vue à 360° depuis le sommet
Vue à 360° depuis le sommet

[modifier] La course du Vignemale

En 1904 et 1906, la rivalité entre les guides de Gavarnie et ceux de Cauterets mena à une compétition originale : la course du Vignemale. Il s'agissait pour les concurrents de partir de Cauterets, de remonter la vallée de Gaube, puis le glacier d'Ossoue, d'arriver au sommet de la Pique Longue et de redescendre par le col de Labassa, le lac d'Estom, la vallée du Lutour, jusqu'à Cauterets. La plupart des concurrents faisaient la course pieds nus. Le premier vainqueur fut Jean-Marie Bordenave, en six heures une minute, exploit renouvelé en 1906 avec cinq heures trente-sept minutes. Depuis 1987, la municipalité de Cauterets a remis cette course à l'honneur.

[modifier] Notes et références

  1. Site identifié à l'aide de géoportail et wikimapia.
  2. Unesco : Man and the Biosphere Programme.
  3. Les premières ascensions des 3000.
  4. Henri Béraldi, Cent ans aux Pyrénées, tome II, p.77.
  5. Henri Brulle : « Le couloir de Gaube », La Montagne, n° 247, p. 93.

[modifier] Liens externes

   Frontière franco-espagnole   
Direction Atlantique
Pic des Oulettes
Vignemale Direction Méditerranée
Pic du Clot de la Hount