Victor Mottez

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Zeuxis choisissant ses modèles (1858)
Zeuxis choisissant ses modèles (1858)

Victor-Louis Mottez (né le 13 février 1809 à Lille - mort le 7 juin 1897 à Bièvres) était un peintre français.

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[modifier] Biographie

Son père avait la passion de l'art et peignait lui-même. Envoyé quelques années en pension à Paris, il fut rappelé à cause du mauvais état des affaires de son père et ses études en furent écourtées. Il suivit des cours à l'École de dessin de Lille, et travaillait sous la direction de son père ou des amis peintres de celui-ci comme Édouard Liénard, ancien élève de Jacques-Louis David. Il repartit à Paris en 1828-1829 pour entrer à l'École des Beaux-Arts, et étudia d'abord sous la direction de François-Édouard Picot, puis comme élève libre de Dominique Ingres.

La révolution de 1830 fut vécue comme une catastrophe par cette famille très religieuse et très dévouée aux Bourbons, et Victor Mottez fut de nouveau rappelé à Lille par son père. Marié peu de temps après, il fit de nombreux voyages, dont le plus long et le plus important en Italie, dont il considérait les grands peintres comme des maîtres absolus. À Rome, il retrouva Ingres, qui l'aimait beaucoup et le conseilla souvent. De cette époque datent Le Christ au Tombeau (aujourd'hui dans l'église Sainte-Catherine de Lille) et Le Martyre de Saint Étienne (à l'église Saint-Étienne de Lille).

C'est lors de ce voyage en Italie qu'il se prit de passion pour l'art de la fresque et, ayant exécuté un portrait de sa femme Julie, il le montra à Ingres qui fit détacher la fresque du mur. Celle-ci a plus tard été donnée au Louvre par les deux fils de l'artiste.

Rentré en France en 1838, il s'installa à Paris. Il exposa dans les Salons, et surtout se tourna de plus en plus vers un genre délaissé : les fresques, notamment religieuses. Il traduisit d'ailleurs le Traité de Cennino Cennini, peintre florentin du XIVe siècle, et en retint les techniques. Ses œuvres pour les églises (à Église Saint-Germain-l'Auxerrois dans les années 1840, et à Saint-Séverin dans les années 1850) seront ses plus remarquables, admirées par Ingres et Delacroix ; mais en raison de l'hostilité d'une partie du clergé, des matériaux, et des murs salpétrés et de leur situation, elles n'ont pas résisté au temps (elles étaient déjà détériorées au XIXe siècle) et sont aujourd'hui en grande partie effacées, sauf le Saint Martin découpant son manteau de St-Germain l'Auxerrois. On peut encore en avoir une idée par les cartons conservés de l'artiste.

Dans ces mêmes années, il fréquenta le salon des Bertin, côtoya les plus grands écrivains et artistes (il existe une esquisse d'un portrait de Victor Hugo). Il fit pour ce salon deux fresques qui furent détruites en 1854. Après la révolution française de 1848, Victor Mottez partit en Angleterre, où il fit de nombreux portraits de nobles et de personnalités britanniques, mais aussi celui du ministre exilé François Guizot, exposé au salon de Londres. Revenu en France en 1853, il œuvra ensuite dans l'Église Saint-Sulpice, au début des années 1860, avec Delacroix, où leurs styles très opposés montraient de manière frappante la lutte des visions classique et romantique. Maurice Denis considérait ces fresques de St-Sulpice (un autre Saint Martin) comme "inoubliables".

Il fut toute sa carrière durant un excellent portraitiste, et c'est ce qu'il fit essentiellement durant ses dernières années d'activités. On lui doit aussi des vitraux de l'église Saint-Maurice de Lille.

Il se maria trois fois, la première avec Julie Odevaere, parente d'un peintre et par sa mère d'une famille d'artistes belges. Elle est connue par des portraits la représentant à l'huile ou à la mine de plomb dits "de Mme Mottez" (...) d'Ingres et de Chassériau, par la fresque réalisée en Italie conservée au Louvre et par plusieurs portraits à l'huile que les fils de l'artiste ont déposés au Petit-Palais et au musée des Beaux-Arts de Lille. Le second mariage de Mottez eut lieu en Angleterre avec Georgiana Page, de laquelle naquit un fils, le peintre Henry Mottez, mort sans descendance. La troisième épouse de Mottez lui donna un autre fils, le contre-amiral Jean Mottez (1866-1942), qui fut directeur du personnel militaire de la Flotte, commandant des écoles de Méditerranée et sous-chef d'État-Major général de la Marine. C'est de l'amiral Mottez que sont issus les nombreux descendants du peintre.

[modifier] Galerie

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[modifier] Bibliographie

René Giard, Victor Mottez, Lille, 1934

[modifier] Lien externe

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