Un long dimanche de fiançailles (film)

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Un long dimanche de fiançailles est un long-métrage réalisé par Jean-Pierre Jeunet, sorti sur les écrans le 27 octobre 2004 (France, Suisse et Belgique) d'après le livre éponyme : Un long dimanche de fiançailles de Sébastien Japrisot .

Sommaire

[modifier] Synopsis

Dans les tranchées de la Somme pendant la Première Guerre mondiale, cinq soldats sont accusés de s'être auto-mutilés pour échapper à leur devoir. Condamnés à mort par une cour martiale, ils sont conduits jusqu'à un avant-poste nommé « Bingo crépuscule » et abandonnés à leur sort dans le No man's land qui sépare les deux camps. Parmi eux figure Manech, le fiancé de l'héroïne du film, une jeune boiteuse romantique prénommée Mathilde qui ne croit pas au décès de son amoureux. S'il était mort, elle le saurait. Forte de cette intuition, Mathilde mène son enquête et recueille peu à peu les indices qui vont l’amener à découvrir ce qui s’est passé ce jour-là à « Bingo crépuscule »... l

[modifier] Fiche technique

[modifier] Box-office

Pays Box-office Nbre de sem. Classement TLT[1] Date
Box-office Mondial 70.115.868 $ - - Total
Box-office États-Unis États-Unis/Canada Canada 6.524.389 $ - 3.520e Total
Box-office Belgique Belgique 246.543 entrées - - Total
Box-office France France 4.413.839 entrées - - Total
Box-office Suisse Suisse 129.829 entrées - - Total
  1. Tous les temps - All Time

[modifier] Distribution

[modifier] Anecdotes

  • Le film est adapté d'un roman éponyme de Sébastien Japrisot dont les droits constituent la participation minoritaire du studio hollywoodien Warner aux côtés de TF1, Canal +, Tapioca (la société de production de Jean-Pierre Jeunet) et la nouvelle société 2003 Production. Bien que la majorité des acteurs soient français et l'ensemble des scènes tournées en France, cette coproduction a été jugée étrangère le 26 novembre 2004 en raison de la forte participation de la société américaine Warner Bros. Pictures aux frais de production, ce qui lui a fait perdre le droit à une future subvention du centre national de la cinématographie. Le film participera néanmoins aux César du cinéma dans la catégorie générale. Avec un coût de 45 millions d'euros c'est l'un des films "français" les plus coûteux qui ait jamais été produit.
  • Dans l'une des scènes du film, on voit l'un des soldats condamnés à mort, tenter de se rendre aux Allemands en criant « Ne me tuez pas ! Je suis Corse, pas Français ! ». Une polémique s'en est suivie en Corse, d'autant plus que le personnage était veule, lâche et sournois. À l'origine, le soldat devait être marseillais, mais le réalisateur a choisi d'en faire un Corse parce qu'il, explique-t-il, voulait à tout prix filmer la beauté de l'île (et non créer une polémique).
  • Le Conseil d'État a finalement décidé que le film était bel et bien américain, et qu'il n'aurait pas de double nationalité, ceci malgré le fait que la réalisation soit française, et le casting à plus de 98 % français. Le producteur délégué du film étant largement contrôlé par la firme Warner, le film n'a donc pu être éligible à une subvention de 8 millions d'euros du CNC.[1]
  • Certaines scènes ont été tournées au hangar Y de Meudon. Les scènes du village breton ont été tournées à Locronan et notamment dans les jardins de l'ancien presbytère. Malheureusement, ce magnifique jardin arrangé par la production du film n'a duré qu'une saison.

[modifier] Critiques

Le film s'attache à décrire la guerre avec précision. Au contraire, la vie en Bretagne est représentée de façon anachronique et fantaisiste :

  • l'héroïne vit dans une petite maison face à la mer, une vraie maison de cartes postales : petites fleurs, gravillon devant la porte, petites fenêtres à l'étage, etc. Seuls les pauvres avaient des maisons face à la mer. Dès qu'une famille avait les moyens, elle cherchait à s'abriter du vent et des intempéries. Or visiblement l'héroïne est riche (elle a une voiture, elle voyage à Paris, etc.)
  • la maison, au bout du monde, a le téléphone. C'est complètement irréaliste.
  • la maison est petite, mais a un escalier intérieur, alors que les accès dans les maisons de campagne se faisaient habituellement par l'extérieur pour préserver l'espace intérieur.
  • la femme qui s'occupe de l'héroïne est habillée comme une paysanne des environs de Paris, elle n'a rien des vêtements d'une Bretonne de l'époque. Notamment elle ne porte pas de coiffe à l'extérieur de sa maison, ce qui était un signe d'irrespect total ou de prostitution.
  • dans le film, les paysans bretons maîtrisent parfaitement le français, ce qui est impossible: à cette époque, les enfants des paysans commençaient à apprendre le français à l'école, et leurs parents ne l'ont jamais vraiment appris, ils ne parlaient que breton ou gallo. Les personnages n'ont même pas d'accent, alors que le Corse et la personne qui vit dans le sud-ouest parlent avec leur accent.
  • ils lisent « le journal de Morlaix » mais vont « en ville » à Quimper : vu la distance pour l'époque, un même journal ne pouvait pas être distribué dans ces deux zones aux deux bouts du département du Finistère.
  • venant de Paris, l'héroïne descend du train à Rennes et continue en voiture : le train allait plus loin que Rennes et la circulation par voie ferrée était plus rapide que la voiture (exception faite des trajets en centre Bretagne, mais dans le film, l'habitation est en bord de mer).
  • le fiancé s'appelle d'un nom improbable, Manech Langonnet, pour trois raisons :
    • Langonnet est le nom d'une ville du Morbihan, mais un nom de famille rarissime.
    • Le prénom Manech n'existe pas en breton (Manex, prononcé "Manech", existe toutefois en basque).
    • Même s'il existait, le prénom est impossible, l'administration française de l'époque interdisant de nommer les enfants avec des prénoms « locaux ». On s'appelait « François » à l'état-civil et « Fañch » (ou une autre forme bretonne de François) pour l'entourage.

Le film a été également retiré des salles de cinéma en Corse dont celles de Propriano suite à des nombreuses critiques à l'égard d'une phrase choc prononcée par un des personnages, Ange Bassignano : "je ne suis pas Français je suis Corse moi". Il s'avère que le personnage du roman de Sébastien Japrisot est marseillais et non Corse. De plus, beaucoup de Corses se sont portés volontaires pour servir dans l'armée française durant la Première Guerre mondiale, cette phrase porterait ainsi préjudice à leur mémoire.

Il semblerait, malgré tout, que les lieux changés entre le livre et le film (Aquitaine dans le livre, Bretagne dans le film) soient un clin d'œil fait par le réalisateur. En effet, Sébastien Japrisot ayant participé au tournage, il n'aurait pas laissé faire un tel changement si cela avait été important.

[modifier] Liens externes