Tumba francesa

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La Tumba Francesa (tumba est un mot congolais qui signifie "festivité" en langue bantoue) est un type de danse, chant et jeu de tambour extrêmement entraînant.

Elle est née avec l'arrivée à Cuba de propriétaires fonciers français qui, pendant la Révolution haïtienne de 1791, se sont enfuis de leur pays avec leurs esclaves. Plusieurs d'entre d'eux se sont refugiés dans des zones de l'est cubain, principalement dans les secteurs de Santiago de Cuba et de Guantánamo, et d'autres régions situées dans le centre de l'Île comme Cienfuegos et Matanzas.

Les propriétaires émigrants d'origine française ont pratiqué un traitement plus humain à leurs esclaves, en diminuant les punitions corporelles, en leur permettant la pratique de leurs traditions haïtiennes, spécialement les danses et fêtes, et en favorisant le rachat de leur liberté.

La tumba francesa se distingue d'autres danses africaines par les vêtements que portent les danseurs (châles fins, mouchoirs de soie, colliers...) et par le style de danse, dont les mouvements suivent ceux des danses de salon, où la femme et l'homme se déplacent avec cadence, douceur et élégance, sans lever les pieds du sol.

Beaucoup d'esclaves ont obtenu leur liberté et se sont organisés en différentes sociétés, parmi lesquelles on trouve celle apparue le 24 février 1862 sous le nom de Société de Tumba francesa Lafayette, en honneur au général français.

Les représentations s’ouvrent généralement par un solo en patois espagnol ou français (ou créole) interprété par le chanteur principal, le composé. À son signal le catá, un grand idiophone en bois, entame un rythme endiablé repris par trois tambours appelés tumbas. Ces instruments frappés à la main, ressemblant aux congas modernes avec un diamètre plus large, sont fabriqués dans un morceau de bois creux d’un seul tenant et ornés de motifs gravés et peints.

Les trois tambours sont nommées tambú ou bulá :

  • tambour premier (mamier ou premier bulá ou redublé) est le tambour principal au son aigu ; joué par le momamier
  • le second bulá (secondier, bébé, catá cantora, ou maruga), de taille plus petite, est joué par le bulayé
  • la Tambora ou requinto joue les rythmes mazón, et tahona ou tajona (ancienne forme du défilé carnavalesque d'oriente).

Les danses sont exécutées sous la direction du Mayor de Plaza. Des pas de cette danse ont pour nom babú, grasimá, jubá, masón.

Danseurs et chanteurs, principalement des femmes, portent de longues robes de style colonial avec sur la tête des foulards africains et dans la main des écharpes colorées. Les chanteurs soutiennent le rythme avec des hochets en métal (chachás). Les représentations consistent en des séquences de chansons et de danses de 30 minutes, se prolongeant généralement tard dans la nuit. Aujourd’hui, seuls deux des nombreux styles de danse de Tumba Francesa sont encore régulièrement exécutés : le masón, parodie espiègle des danses de salon françaises et la yubá, danse improvisée sur des rythmes de tambour frénétiques. La popularité de la Tumba Francesa a atteint son apogée à la fin du XIXe siècle. Jusqu’à aujourd’hui, cette tradition culturelle a su préserver ses valeurs fondamentales et trois ensembles continuent à la maintenir vivante.

En novembre 2003, la société "Caridad de oriente" a été déclarée par l'UNESCO Chef d'œuvre du Patrimoine Oral et Immatériel de l'Humanité.

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Genres musicaux cubains

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