Thubten Chökyi Nyima

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Thubten Chökyi Nyima (1883-1937) est le nom du 9e Panchen Lama, seconde autorité spirituelle du Tibet.

Sommaire

[modifier] Biographie

Le 13e Dalaï Lama a intronisé le 9e Panchen Lama. Vers le début du XXe siècle, les relations sino-tibétaines sont conflictuelles, et mèneront à la fuite du 13e Dalaï Lama en Mongolie. La Chine prendra pretexte d'une suzeraineté pour demander à deux reprises au 9e Panchen Lama de prendre la place du 13e Dalaï Lama, ce qu'il refusera. En 1911, la dynastie mandchoue des Qing s'effondre, et le 13e Dalaï Lama décrète l'indépendance du Tibet. Le 22 décembre 1923, le 9e Panchen Lama s'enfuit de son monastère vers la Mongolie suite à des désaccords entre son entourage et le gouvernement tibétain. Malgré sa richesse apparente, le monastère de Tashilunpo était devenu insolvable, et ne pouvait plus payer sa contribution au gouvernement tibétain. Selon la thèse de Fabienne Jagou, le 9e Panchen Lama ne se serait pas enfui, mais serait parti à la recherche de donateurs mongols pour régler cet impôt. Après diverses péripéties, il atteint la province du Gansu. Il est conduit jusqu'à Pékin. En Chine, il s’intéresse aux « Trois principes du peuple » de Sun Yat-sen, et joue le rôle de médiateur pour la paix pour la Mongolie septentrionale. C’est encore en Chine qu’il élabore un projet de modernisation du Tibet. Les républicains chinois ont tenté de jouer le parti du 9e Panchen Lama contre le 13e Dalaï Lama afin de tenter de récupérer un Tibet qui s'émancipait. Le 9e Panchen Lama ne tardera pas à se trouver mêlé aux actions du gouvernement républicain nationaliste et au monde politique international, dont l'empire britannique des Indes qui envoie une expédition au Tibet. Le 13e Dalaï Lama écrit au 9e Panchen Lama pour lui demander de rentrer au Tibet, il prédit aussi un avenir sombre pour le Tibet si la désunion se développe, et suggère de mettre en place un gouvernement démocratique. Avec la retraite des troupes britanniques et la mort du 13e Dalaï Lama en 1933, le Tibet est alors devenu une cible de prédilection dans l'orbite chinois. Le gouvernement républicain nationaliste chinois tente d'utiliser le Panchen Lama pour contrôler le Tibet. Le 9e Panchen Lama demeura quatorze ans en exil et mourra prématurément en 1937, à Jyekundo dans la région tibétaine du Kham, alors qu'il était en chemin vers son monastère du Tashilhunpo. Peu avant sa mort, il donne des indications qui s'avèreront exactes à une délégation de Lama recherchant la réincarnation du 13e Dalaï Lama. Il s'agissait d'informations sur la localisation de la maison où rechercher l'enfant, dans le village de Taktser dans l'Amdo. L'entourage du Panchen Lama reste divisé par l'influence chinoise, éclairant la mise en garde du 13e Dalaï Lama.

[modifier] Bibliographie

  • Gilles Van Grasdorff, Panchen Lama, Otage de Pékin, Ramsay, 1999. (ISBN 2841142833)
  • Fabienne Jagou, Le 9e Panchen Lama (1883-1937) : enjeu des relations sino-tibétaines, Publications de l'École Française d'Extrême-Orient : Monographies, no. 191, 2004. (ISBN 2855396328)
  • Roland Barraux, Histoire des Dalaï-lamas, Albin Michel, Paris, 2002. (ISBN 2226133178)

[modifier] Article connexe

[modifier] Voir Aussi



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